Plus au Nord nous pouvons nager dans la rivière, mais comme le flot se sépare en deux, ici il n’en reste qu’un ruisseau. La température est parfaite pour une petite toilette. Je défais mon corset et le pose sur un rocher, puis fais de même avec ma robe en jetant un œil sur le campement.
McArty dort toujours, son chapeau sur le nez. C'est lui que mon père a payé grassement pour m'aider à rejoindre l'Ouest sans encombre. Il connait le terrain comme sa poche car il a fait ce voyage des dizaines de fois pour des femmes qui n'osent plus utiliser de caravane depuis les attaques des mois derniers. Mon père s’est toujours inquiété des hommes qui m’approchaient. Sa fille chérie n'ira jamais lui avouer que de nombreux hommes ont déjà profité - avec mon pressant accord - de son joli minois. User de mes charmes pour obtenir ce que je veux est un jeu, une façon de savoir si je pourrais me débrouiller sans la fortune de mon père. Et il est rassurant de constater que tous ceux qui ont partagé ma couche seraient prêts à m'offrir monts et merveilles. Mais je ne suis pas prête, à l’âge où d’autres sont déjà mariées et mères, à renoncer à ma liberté. J'ai bien trop de choses à faire et à voir. C'est d'ailleurs pour cette raison que je me rends à l'Ouest. Les bruits courent que le monde y mène une vie douce. Nous sommes partis de Fort Hood il y a une semaine et n'avons toujours pas passé la frontière de la République du Texas. Je suis responsable de la lenteur à laquelle nous voyageons. Nous faisons des haltes dès que le cœur m'en dit, c’est-à-dire dès que je veux me rafraîchir. McArty sait que mon père a le bras long, qu’il passera le mot à ses amis pour ses bons services, alors sa patience à mon égard n'a pas de limite. J’ai glissé son nom à mon père sur recommandations de mon amie Lady Anna qui ne cessait d’en faire les louanges dans ses lettres. Elle ne m’a pas menti. McArty est un bel homme, un peu rustre. Il ne s'embarrasse pas des bonnes manières et il me parle comme si je ne l’intéressais pas, ce qui pique ma curiosité depuis notre départ. Comme je vois qu’il dort toujours au loin, je retire ma lingerie et m'allonge toute nue dans l'eau. Sensation divine. Je défais mes longs cheveux bruns qui tombent en cascade dans mon dos. Le soleil vient caresser mon visage, mes seins, mon ventre, mes cuisses. Je pourrais rester ainsi des heures. Un aigle majestueux vole au-dessus de ma tête. Je ferme les yeux et il pousse un cri. Et puis une ombre vient bloquer les rayons du soleil. McArty est debout au-dessus de moi. Je m'empresse de cacher ma modestie avec mes mains. — Vous permettez ! dis-je. Pas gêné pour un sou, il s'accroupit à côté de moi. — Vous êtes plutôt bien faite sous tous les froufrous, dit-il en pointant ma robe du menton. Vous voulez un café ? J'allais m'en faire un. — Euh. Non, merci. — L'eau est toujours bonne par ici, peu importe la saison. Sa nonchalance me prend de court. Pour une fois qu'il souhaite me causer un brin, ne voit-il pas que je ne suis pas en mesure de lui faire la conversation ? Il retire ses bottes. — Que faites-vous exactement ? — Je me joins à vous. — Pardon ? Il retire ses pantalons si vite que j'aperçois sa verge avant d'avoir le temps de tourner la tête dans l'autre direction. — N'allez pas me faire croire que ce n'est pas encore une ruse de votre part, dit-il. — Une ruse ? Vous faites erreur, monsieur McArty, rhabillez-vous ! L’idée qu’il me rejoigne pendant la toilette a traversé mon esprit plusieurs fois, mais le vivre de cette façon est bien différent. Il se rhabille en prenant son temps. Puis il se penche pour prendre de l’eau avec un gobelet. — C'est vous qui voyez, dit-il. Ne restez pas là des heures, il faut reprendre la route. Je me rhabille et le rejoins, encore toute étourdie par ce qu'il m'a laissé voir. Il est en train d'attacher la sangle de mon cheval à la selle du sien quand j'arrive. — Montez, dit-il. — Sur votre cheval ? — Oui. — Pourquoi ? — On va passer un endroit un peu risqué. — Je sais faire du cheval vous savez, je peux aller très vite avec le mien, si besoin. — Non. Montez. Je baragouine du vent puis il m'aide sans prendre de gant, en poussant mes fesses vers le haut. Je m'assois en amazone, telle une lady. Il monte à son tour derrière moi après avoir attaché mon cheval au sien, et m'encercle de ses bras pour tenir la sangle. Il met un petit coup de talons dans l'échine de l'animal et nous voilà repartis. — Vous faites ça souvent ? dis-je. — Quoi donc ? — Rejoindre les demoiselles pendant leur toilette. — Ça dépend de la demoiselle. — Alors que me vaut l’honneur ? — Vous m’aguichez depuis Fort Hood. — Je vous aguiche, moi ? Il n'ajoute rien à ma mauvaise foi, elle semble l'amuser. Son attitude me plait, mais j’aimerais percer le mystère, voir ce qu’il y a en-dessous. Je relève la jambe et la passe de l'autre côté du cheval pour lui laisser le loisir d'humer mes cheveux en secret, si l’envie le prenait. À chaque trot, les mouvements du cheval font frotter nos corps l'un contre l'autre. — Et là ? dit-il. Je tourne la tête pour lui lancer un regard espiègle. — Quoi ? Le bas de mon dos me faisait mal. Ça vous dérange que je m'assoie comme ça? Il ne daigne pas répondre. J'accentue discrètement le mouvement de mon bassin. — Et là? dit-il. — Quoi encore? — Vous vous frottez contre moi ou je rêve ? — C’est votre cheval qui me fait bouger de la sorte. — Vous savez, il vous suffirait de demander gentiment. — Vraiment ? Vous seriez-vous prêt à me rendre ce service ? — Si c'est celui auquel je pense, c'est avec plaisir que la maison vous l'offre. Il cède si facilement que je ne doute pas une seule seconde qu'il y songeait depuis un moment. Il embrasse mon cou puis tire sur mes jupes pour les remonter. Les poils de sa barbe frottent dans ma nuque, ses lèvres me font mourir d'envies. Il trouve mes culottes et passe sa main dessous. Une semaine entière à me toucher discrètement en pensant à lui avant de m’endormir le soir, et il suffisait de demander... Il écarte mes lèvres pour y passer le majeur tout entier. Il ne peut pas ignorer que j'ai très envie de lui à présent, d'ailleurs il approuve d'un grand soupir. Il me penche en avant et j’attrape l’encolure du cheval pour garder l’équilibre. Il remonte mes jupe, déchire mes culottes d'un geste vif puis vient pointer son sexe contre moi. J'étais loin de me douter qu'il ne prendrait même pas le temps de nous faire descendre de cheval. Sentir sa chair contre la mienne, prête à me transpercer, me remplit de vices. J'ai tellement envie qu'il bute si fort au fond de moi que je reste silencieuse pour qu'il ne change pas d'avis. Il entre dans mon corps, petit à petit. Il n'a pas besoin d'aller et venir, le trot du cheval fait bien l'affaire. Il entre finalement de tout son long et m'arrache un cri. — Osez me mentir encore, jeune fille, et je vous fesse ! dit-il en pleine excitation. Il claque ses éperons contre le cheval et l'on repart au trot. Son sexe entre et sort et je l'entends haleter derrière moi. Je m'agrippe comme je peux, relève les fesses pour qu'il me prenne encore plus profondément. Il donne un coup de sangle et nous voilà presque au galop. Un tiraillement délicieux se pointe déjà au creux de mon ventre. — Arrêtez le cheval ! dis-je. Je me sens partir. Il tire sur les rennes et le cheval s'arrête presque net. Il passe ses bottes dans les éperons pour se tenir debout et me donner les coups de reins lui-même. Il m'attrape par la taille et me fait aller et venir contre lui violemment. — Ça vous va comme ça, ma Lady ? — Mettez-y un doigt ! Par pitié ! — Vicieuse. — Taisez-vous ! mettez-y un doigt, vite ! Ça vient ! Il s’exécute alors que j'ondule comme je peux sur sa queue. Il fait parfaitement l'affaire. Et soudain le plaisir revient, du creux de mes entrailles jusqu'à la pointe de mes pieds. Un déluge de frissons part de mon entre-cuisse et remonte ma colonne vertébrale. Comme je perds le contrôle il m'agrippe et poursuit les va-et-vient lui-même. Les spasmes me prennent et serrent sa queue de façon incontrôlable. — Vous êtes une petite dépravée, lâche-t-il avant de gémir son orgasme. Son arme rentre une dernière fois et décharge toutes ses balles. Je ne bouge pas, j’accepte volontiers son plomb, les fesses à l'air. Il souffle son plaisir au creux de mon épaule. — Ce sera tout, ma Lady ? — Restez en moi encore un peu, j’aime vous sentir là. — Non. Vous ne méritez pas mes égards. J’apparais choquée, mais sa façon de me parler m’excite. — Vous avez bien entendu, dit-il. Nous faisons halte pour la nuit. Je le regarde rouler sa cigarette, calme, presque méditatif. — Vous comptez vous occuper de moi ce soir ? — Taisez-vous deux minutes. — Comment allez-vous vous y prendre ? Il lèche le papier et finit de rouler en silence. — Vraiment ? Vous n'allez pas me le dire ? Me mettre un peu l'eau à la bouche ? Il craque une allumette sur son pantalon et allume sa cigarette. Je descends mes manches pour découvrir mes épaules mais ça n’a pas l'air de lui faire de l'effet. J’ai chaud. La petite séance de tout à l’heure tourne dans ma tête et là, alors que le creux de ses pantalons est sous mes yeux, le désir de me faire tenir par ce rustre revient. — J’ai envie de vous, McArty. Ses yeux remontent doucement vers les miens. — Je pensais vous avoir calmée. Dans le même mouvement, je le pousse pour qu'il se retrouve sur le dos et je l'enjambe. Il me prend les bras, me stoppe dans mon élan, soulève ma jupe et récupère son pistolet dans son colt pour le poser plus loin. — Vous pourriez prévenir, dit-il la clope encore au bec. Il prend une bouffée de sa cigarette et la récupère entre ses doigts, comme s'il allait juste assister à un spectacle, comme s'il n'avait aucune intention de se servir de moi. Il me regarde sans bouger, prêt à être impressionné. Je défais mes cheveux, desserre mon corset pour le jeter au loin. Mes petits seins guillerets pointent face à lui mais il reste stoïque. Je me penche au-dessus de lui et feins de l'embrasser. Il a un petit regard espiègle. Et puis, d'un geste aussi rapide que ferme, il m'attrape et me retourne. Son poids me plaque au sol, m'empêche de bouger. — Vous avez le diable au corps. Je vais vous attacher pour la nuit. — Certainement pas ! Je me débats et il me laisse me relever, toute décoiffée que je suis. — Vous voulez m’attacher ? Très bien. Mais il faudra d’abord m’attraper ! dis-je avant de me mettre à courir dans la nuit noire. Je ris aux éclats en courant. Il me laisse de l'avance. Je sais très bien qu'il viendra me chercher. D'ailleurs il me rattrape en un rien de temps et m'agrippe par derrière. Je fais semblant de me débattre alors qu'il me ficelle les mains dans le dos. Il ne sert pas fort, je pourrais m'en défaire, si je le voulais. Il me ramène au campement en silence. Arrivés au feu, il m'aide à m'assoir contre un arbre et enfonce doucement un mouchoir dans ma bouche. Mon air interrogateur le pousse à expliquer. — Pour que je puisse manger en silence. Le goujat. Il va vraiment me laisser là alors qu'il mange ? Oui, et il prend son temps le salaud. Il me chauffe sans le savoir en passant devant moi, lui et son petit cul. Il mâche doucement sa viande séchée au loin alors que je boue en imaginant la suite. Va-t-il user de la force ? En profiter alors que mes mains sont dans mon dos ? Oh comme j'aimerais... Il se lève enfin et vient dans ma direction. — Je vous préviens, je n'irais pas vous chercher si vous fuyez encore. Je fais oui de la tête. Il s'agenouille à côté de moi et retire le mouchoir de ma bouche. — Prenez-moi, dis-je. Là, comme ça, j'ai envie. — Je vous prendrai quand j'en aurais envie, ma Lady. Il détache mes mains dans mon dos. — Il faut dormir maintenant. Nous partons à l'aurore. Il me tend la main pour m'aider à me relever mais je ne m'en sers pas. Je vais directement vers ma couche sans même le regarder. Il me chauffe et me laisse en plan ? Mais quel salaud ! La nuit est fraîche. Je tremble sous ma couverture et que je n'arrive pas à trouver le sommeil. Je l'entends bouger derrière moi, souffler dans ses mains. Et puis au bout d'un moment, alors qu'il pense sans doute que je me suis endormie, il vient se plaquer dans mon dos. Je reste immobile. Je fais semblant de dormir. Ce n'est pas désagréable quand il s'agit de se réchauffer. D'ailleurs nous y trouvons chacun notre compte. La chaleur maintenant trouvée je ne tremble plus. Mais je mets beaucoup de temps à m’endormir, le suppliant mentalement de profiter de la situation. Mais il n'en fait rien. Le lendemain, c'est moi qui le trouve nu à la rivière. Je l'observe depuis un buisson faire sa toilette. Je note qu'il passe beaucoup de temps à se laver entre les jambes. Si j'étais naïve je dirais qu'il se décrasse juste comme il faut, mais lorsqu'il bascule la tête en arrière ça ne laisse aucun doute. Pourquoi ne vient-il pas me demander ? Moi qui serais prête à me laisser faire tous les jours, toutes les heures si l'envie lui venait. Je reviens vers le campement et il arrive quelques minutes après seulement, la cafetière à la main. — L'eau était bonne ? dis-je. Il me fait signe de la main de garder le silence. — Café ? dit-il en pointant sa tasse du doigt. Je décline poliment et il jette le reste du café sur les braises. Puis il enfile ses bottes, récupère sa couverture, la roule et l'accroche à côté de la mienne sur mon cheval. D'un geste de la main, il m'invite à monter sur sa monture de nouveau. Souhaitant renouveler l’expérience de la veille, j'y monte à sa façon, une jambe de chaque côté. C'est lui qui me suppliera bientôt, et il me donnera ce dont j'ai envie sans que j’aie à lui demander. Il monte derrière moi et nous nous mettons en route. Je n'attends pas une minute. Le souvenir de notre culbute me chatouille le ventre. Je cambre bien le dos pour que mes fesses soient tout contre son entrejambe et que mon décolleté dans son champ de vision. — Vous avez mis du parfum ? dit-il. — Vous aimez ? Il grogne. — Pour qui en avez-vous mis exactement ? — Devinez. — Je préfère l'odeur naturelle des femmes. Le goujat râlerait que je sens trop bon ? — Je vous ai vu ce matin, à la rivière, dis-je. Il semblerait que vous ayez beaucoup de mal à garder vos mains loin de vous. — Quand j'ai envie de quelque chose, je ne me prive pas. — Donc vous n'avez pas tout le temps envie de moi ? Et comme il ne souhaite pas répondre, je change de sujet en lui racontant le rêve que j’ai fait pendant la nuit. — Nous passions dans le canyon d'une montagne pleine de guérilleros, et vous m'aviez poussée derrière un rocher le temps que leur groupe passe. Et ils n'étaient pas encore tous passés que vous m'aviez prise sauvagement contre le rocher, une main pressée contre ma bouche pour ne pas que je fasse de bruit. Et je me suis réveillée. Il m'écoute parler et je me demande ce qu'il pense. Et puis je sens son sexe se durcir dans mon dos. — Ce que vous racontez n'est pas un rêve mais un fantasme de bonne femme, dit-il. — Quelle différence ! Il repositionne son chapeau sur sa tête, l'air d'en avoir assez de cette conversation mais la poutre dans mon dos ne ment pas. Pourquoi ne me prend-il pas sauvagement comme hier, bon sang ? — La prochaine fois venez me rejoindre, si le cœur vous en dit, dit-il. Les minutes passent en silence. Il ne désenfle pas et je sens qu'elle m'obsède plus que de raison. Cet homme ne fonctionne pas comme les autres. Il ne me prend pas tant que je ne lui demande pas. C’est une règle à laquelle je peux m’adapter. — J'arrête la mauvaise foi à une condition, dis-je. — J'ai appris à vraiment apprécier votre mauvaise foi, vous savez. — J’arrête de me plaindre de la chaleur si vous me prenez comme bon vous semble jusqu’à notre arrivée. Il éclate de rire. — Vous n'êtes pas sérieuse. Je me frotte outrageusement contre lui. — Très sérieuse. Je ferai tout ce que vous me direz. Absolument tout. Je lui attrape les mains et les pose sur ma poitrine pour le convaincre. — Ma Lady, c'est à vous que cette offre ferait très plaisir. Vous m'achèveriez. Je passe ma main dans mon dos et le caresse par-dessus le pantalon mais il ne flanche pas. Plus je l'aguiche moins il semble intéressé. Décidément différent. Nous montons sur une paroi rocheuse. Il y connait une entrée dans la roche où passer la nuit confortablement. Nous nous retrouvons dans une énorme grotte à quelques mètres du sol, depuis laquelle il peut garder un œil sur les chevaux. — Je ne ferai pas de feu ce soir, il faudra utiliser votre couverture. Un coucher de soleil et quelques bouchées de viande séchée plus tard, il est temps de dormir. Alors que nous sommes tous deux sur le dos en train de penser, je brise le silence. — C’est quand même étrange, dis-je, cette vie que vous menez. — Elle me convient. — Mais l’envie de vous arrêter quelque part ne vous manque pas ? — Non. Chut. — Il n’y a pas même une femme qui vous ait donné envie de vous arrêter ? Il se relève et se met sur le coude. — Si je m’écoutais je vous ferais couiner toute la journée au lieu d’avoir à répondre à vos questions stupides. Qu’il m’avoue sa passion, même si elle est juste charnelle, me ravit. — Et qu’attendez-vous pour le faire ? — Suppliez-moi. — Faites-moi couiner McArty. — Et avec la politesse, ça donne quoi ? Je me mets sur le coude et déboutonne ses pantalons. Il me laisse faire sans moufter. Je vais chercher son sexe de la main et le fait sortir. Il n’est pas complètement tendu mais je m’apprête à changer tout ça. Je l’embrasse doucement puis observe sa réaction. Il me regarde comme s’il avait l’habitude qu’on s’occupe de lui comme ça. Alors soit. J’ouvre les lèvres et la mets toute entière dans ma bouche. Il ne dit rien mais le soubresaut de son engin sur ma langue me ravit. Je vais et je viens sur son sexe, langoureusement, amoureusement, jusqu'à ce qu'il devienne si dure que je ne puisse plus en manger que le bout. Puis je sens sa main pousser ma tête contre lui et son bassin remuer en moi. — C’est ça que vous voulez, dit-il. J’ai la bouche bien pleine à présent pour pouvoir lui répondre, mais oui, c’est bien ça que je veux. Qu’il se fasse plaisir dans mon corps, qu’il prenne les commandes, que je lui fasse perdre la raison. Mon corps tremble et suinte déjà à l’idée qu’il me prenne sauvagement. Il me fait remonter vers lui et introduit sa langue avide dans ma bouche. Sa main se fraye un chemin sous mes jupes. Il fait rouler ses doigts dans ma fente humide. J’ai tellement envie de le sentir au fond de moi… Je me relève et me positionne comme un animal devant lui, les jupes relevées, le fessier à son entière disposition. — C’est dommage de n’y voir qu’à moitié ce soir…, plaisante-t-il. Il place sa main sur le bas de mon dos et vient me titiller l'orifice avec le bout de son pouce. N’y tenant sans doute plus, il enfonce son sexe dans le mien tout en continuant de jouer de son doigt pour me détendre. Il me pilonne ardemment, allant et venant dans mon corps qui le serre comme s’il n’allait jamais revenir. Il grogne son plaisir. Puis il change d’orifice, pousse en moi doucement jusqu’à la garde, avant de ressortir lentement et de rentrer à nouveau. Délicieuse sensation d’invasion. Il reprend son souffle et moi le mien. — Vous êtes une petite putain ! lâche-t-il. — Une petite putain qui ira se confesser dès son arrivée. — Direz-vous au prêtre que vous y avez pris du plaisir ? — Je lui donnerai tous les détails, je lui dirai même ce que cela fait de sentir un homme dans un endroit qui n’est pas fait pour ça. — Vous risqueriez de l’exciter. — Hmm… Il me donne de sérieux coups de rein en beuglant son plaisir. — Vous êtes si étroite… Il s’immobilise pour ne pas venir trop vite. — Souillez-moi ! dis-je. Je remue sous lui puisqu’il ne bouge pas, mendiant son plaisir au fond de mon corps. — Vous m’excitez trop, dit-il. Ne vous étonnez pas si je ne… J’accélère mes mouvements sur sa queue. Mon corps l’aspire de plus belle, pompe son énergie jusqu’à la moelle. Il me rejoint finalement dans ce mouvement animal, vidant ses bourses en moi comme si sa vie en dépendait dans un râle grave. L’avoir fait jouir si vite me remplit d’un immense plaisir. Il est encore trop dans les vapes pour se soucier de moi. Je m’agite sous lui. — Arrêtez de gesticuler comme ça, dit-il. Mon ventre se creuse et je sais bien ce que cela annonce. Mes pieds se cambrent, mes tempes cognent. Sentir sa queue envahissante me fait venir vite, mes muscles se contractent tout seuls sur lui. Il me tient les hanches puis me donne quelques coups de rein qui m’achèvent. Mes gémissements font écho contre les parois de la cave et je m’épuise à terre. Je ne peux cacher ma satisfaction derrière un large sourire. — Mon offre tient toujours, dis-je. — Laquelle ? — Que vous faisiez de moi ce que vous voulez, jusqu’à notre arrivée. Il secoue la tête l’air de dire que je suis folle à lier puis place son chapeau sur son front pour m’indiquer qu’il est temps de dormir. C’est pourtant bien ce qu’il fera jusqu’à notre arrivée sur la côte Ouest. Je termine mon voyage complètement épuisée par ses demandes constantes, le corps délicieusement remplit de son vice. — Je devrais vous faire payer le double, avec tout ce que je vous ai donné, ose-t-il dire. — Dites ça à mon père ! Il rit, conscient de l’impossibilité de la chose. — Combien prendriez-vous pour repasser me voir dès que vous le pouvez ? dis-je. Il balaye la rue des yeux. — Vous comptez vivre de quoi exactement, seule ici ? — Des hommes, vous savez comme je les aime… Il remonte sur son cheval et me dit, avant de repartir : — Alors c’est moi qui payerai double lorsque je repasserai, ma Lady. Il me salue en tirant sur le bord de son chapeau et repart d’où nous sommes venus, sans même se retourner. © Tous droits réservés - Charlie M.P. – 13/03/2022 Elle ne se doutait pas qu’il la suivait, mais cela faisait un petit moment déjà que ses pas étaient dans les siens. À chaque foulée, il respirait le parfum délicat de son être tout entier et ça le mettait en appétit. Le vent passant dans ses longs cheveux dorés les faisait valser. Sa jupe se soulevait à chaque pas, découvrant ses cuisses nues, attisant sa curiosité avide et validant ses choix. C’était elle, pas une autre, qu’il avait choisie aujourd’hui. Pendue au téléphone depuis dix bonnes minutes, elle était à mille lieux de penser être la proie du diable en personne, un petit en-cas qu’il souhaitait s’offrir.
Depuis toujours, il profitait du sommeil des femmes pour goûter à leur chair. Certaines l’avaient déjà aperçu disaient-elle en rêve, sous sa vraie forme. Son corps était recouvert d’une peau rouge et lisse qui donnait à ses muscles un relief particulier, des cornes de boucs ornaient son front et son large sourire était accentué de longues canines. Toutes disaient la même chose : la bête est terrifiante, mais bien qu’il fût un monstre, un croisement entre un homme et un animal, il n’en demeurait pas moins une vision fascinante de puissance et de virilité. Se faufiler pendant la nuit dans la couche d’une femme, il en était revenu. Il se plaisait à présent à détourner une mortelle de son chemin, à lire l’envie dans ses yeux de se soumettre à lui, à sentir son désir en plein jour. Il se fondait à la population, empruntant le physique des Hommes, s’adaptant à ses proies en leur apparaissant sous les traits de leurs préférences. Il lui suffisait donc de choisir, d’envouter et de prendre sans même avoir à demander. Elle entra dans un café, commanda un latté puis s’assit à une table. Il la regardait faire derrière la vitrine. Les quelques hommes déjà là l'observaient avec une timidité dont le diable savait tirer profit. Il se décida à entrer lorsqu’elle ouvrit son ordinateur portable et commença à taper sur son clavier. Et plutôt que d’aller s’assoir à une table vide, il tira la chaise en face d’elle et s’y posa. Elle leva les yeux de ses lunettes rondes. Le désir de la bête ne fit que grimper à la vue de sa bouche rouge écarlate. Elle s’apprêtait à dire quelque chose mais se retint, voyant devant elle l’image en un seul homme de toutes ses envies réunies. Elle se remit à écrire, sans un mot pour lui. Il vit la vitesse à laquelle son pouls battait à la base de son cou et il s’en amusa. Ses yeux se posèrent sur le solitaire à son annulaire gauche, une des raisons pour laquelle son choix s’était arrêté sur elle. — Vous avez assez de place ? dit-elle. Elle pointait son ordinateur des yeux, presque gênée de déranger alors que l’inverse était vrai. La bête pouvait entendre le désir dans le trémolo presque imperceptible de sa voix. — Non seulement j’ai la place qu’il me faut, mais quelle vision vous êtes! Elle ouvrit grand les yeux puis se mit à rire discrètement. Trouvant la situation cocasse, elle se saisit de son portable et envoya un message à sa meilleure amie. Lorsqu’elle le reposa sur la table, il demanda alors : — Vous attendez quelqu’un ? — Oui. Elle préféra mentir. Elle joua de son alliance à son doigt ouvertement, pour lui signifier que c’était peine perdue. Son mensonge était un petit vice qui ne fit qu’attiser l’envie de la bête. Il avait entendu sa conversation au téléphone plus tôt. Il savait qu’elle comptait rester dans ce café toute l’après-midi pour y travailler. D’ailleurs, elle n’arrivait pas à s’y remettre. Elle tapait n’importe quoi sur son clavier, prétendant être occupée depuis une minute déjà. Cet homme la troublait. Depuis que ses yeux étaient tombés sur lui elle ne souhaitait qu’une chose : qu’il lui parle encore. Comprenant la détresse de celle-ci, le diable se remit à jouer. Il la fixa en silence, la laissant maître de son destin encore quelques instants, comme l’on joue avec un poisson au bout d’une ligne. Elle sentit son cœur accélérer, son ventre fourmiller. Non seulement il était intéressé mais elle comprenait qu’elle l’était peut-être un peu aussi. Elle porta son café à ses lèvres et la bête fixa l’ouverture de sa bouche. Elle avala doucement sa gorgée pour ne pas faire de bruit, ce qui provoqua encore plus le désir en face d'elle. — C’est une si belle journée pour travailler à l’intérieur, dit-il. Ne voudriez-vous pas plutôt vous joindre à moi dehors ? Il était impatient. Elle mit ses mains devant elle pour lui répondre qu’elle n’était pas intéressée et pointa cette fois-ci son alliance ouvertement. — Je ne suis plus à prendre, dit-elle. Le choix des mots le fit sourire. Aucune autre parole ne sortit de ses lèvres rouges. Elle naviguait entre le désir d’en savoir plus et celui de l’envoyer promener. L’homme faisait naître en elle une soif animale qu’elle sentait dangereuse. Une envie presque incontrôlable la poussait à rester là, sous le regard de cet étranger. L’avait-elle déjà vu en rêve ? Elle s’était décidée à le défier du regard en silence elle aussi quand son téléphone se mit à sonner. Elle décrocha aussitôt. Elle parla à voix basse. « Non, je suis au café avec Emilie. Je ne rentre pas tard promis. À tout à l’heure. Bisous. » Ce deuxième mensonge émoustilla Satan encore plus que le précédent. La perspective de ses jolis doigts de fiancée sur son corps et de cette langue au goût de café sur son membre le faisait frémir. — Vous mentez à votre fiancé ? Elle le trouva gonflé. Mais sa façon de lui parler, comme s’il sentait ce qui se passait en elle, la fascinait. Ce petit tiraillement, cette chaleur exquise dans le creux de son ventre ne mentait jamais. Elle croisa les jambes et se faisant, toucha le genou du diable avec son pied. Satan le saisit au passage et caressa le dessus de celui-ci avec son pouce. Elle ne bougea pas, elle le laissa faire, ensorcelée par tant de délicatesse. Les yeux du diable devinrent noirs. Ses doigts remontèrent doucement sur sa cheville. Elle le regarda faire en silence, le souffle court. Sa main s’aventura plus haut, sur son mollet. Elle retint son souffle puis sa bouche s’entre-ouvrit. Il continua son chemin jusqu’à l’arrière de son genou, laissa ses doigts s’aventurer sur l’arrière de sa cuisse. Elle eut un léger sursaut mais sa lèvre inférieure se retrouva derrière ses jolies dents. Il la caressa un instant, sentant l’appétit dans ses jolis yeux marrons. Elle les ferma une brève seconde, signalant sans le vouloir son abandon. Il reposa délicatement son pied au sol. — Je serai à un cocktail jusqu’à 20h ce soir, dit-il, hôtel Drakkar, si vous souhaitez me revoir. Elle aurait bien répondu qu’il s’agissait là de la dernière fois qu’il la voyait, mais il se leva et sorti du café sans lui en laisser le temps. Elle retrouva son fiancé. Ils regardèrent un film en dînant. Elle mâchait, les yeux étaient rivés sur le cadran de l’horloge. 7h20. Elle pensa à des excuses. Elle pensa à mettre Emilie dans la confidence. Reste-t-il dormir dans cet hôtel ? Alors que tout va bien dans sa vie, pourquoi penser à lui ? Elle réfléchissait à tout cela en se caressant la cheville, comme pour revivre l’instant. Qu’avait-il pu ressentir sous ses doigts en remontant comme ça ? La sensation revenait au creux de son ventre. Elle se rappela l’intensité de son regard, sa voix chaude, ses manières délicates. Rien que de penser à ce qui pourrait se passer dans cet hôtel fit monter le rose à ses joues. Elle prit son téléphone et fit mine d’y lire quelque chose. — Emilie a besoin de son chargeur d’ordi, elle l’a oublié au café et je l'ai dans mon sac. — Elle peut venir le chercher ? — Attends, je lui demande… Elle fit mine d’envoyer un message puis d’en recevoir un autre. — Elle dit qu’elle est déjà en pyjama. — Et ? — Oh ce n’est pas grave. Je peux y aller ça ne prendra pas longtemps. — Quand même… une demi-heure aller, une demi-heure retour… — Ça ne me dérange pas. Plus elle insistait dans son mensonge, plus la honte la submergeait. Il lui donnait la possibilité de mettre un terme à tout ce petit manège, mais elle s’entêtait. — C’est toi qui vois ! finit-il par dire, scellant son destin en quelques mots sans le savoir. Elle ne passa pas trop de temps dans la salle de bain, pour ne pas qu’il sache qu’elle se refaisait une beauté. Elle enfila ses bottines et sortit de l’appartement. En passant devant une voiture, elle jeta un œil sur son reflet et se jugea. Pourquoi ne lui suffisait-il pas de fantasmer cet homme comme d’autres l’ont sûrement fait avant elle ? Il est à l’hôtel, il est de passage, se disait-elle. Il ne reviendra sans doute jamais. J’enterrerai ce secret avec moi dans ma tombe. Elle vérifia l’heure sur son téléphone. 7h50. Elle sauta dans le wagon du métro. Elle pensait que tout le monde pouvait lire sur son visage ce qu’elle s’apprêtait à faire. Elle suivait aveuglément le désir de sentir cet homme au fond d’elle. Ses yeux noirs plein de vices la hantaient. Elle regarda l’écran de son téléphone à nouveau et contempla de mettre Emilie au courant. Son amie comprendrait sûrement, si elle lui expliquait tout. Mais qu’y avait-il à raconter exactement ? Qu’elle s’apprêtait à se donner à un homme qu’elle ne connaissait pas quelques heures auparavant ? Ce n’est même pas un coup de foudre, juste un besoin viscéral, inexplicable, de se donner à lui. Elle ignorait alors que peu de personne pouvait résister au diable, encore moins lorsqu’il avait jeté son dévolu sur vous. Il usait de ficelles pernicieuses. Quand le vice le poussait à s’accoupler, rien ne pouvait lui résister sauf celles qui vouaient leur vie à Dieu, et encore, il avait réussi à en détourner quelques-unes de leurs vœux pieux. L’hôtel était là, juste en face de la sortie du métro. Les lettres noires du mot Drakkar semblaient l’inviter à entrer. 8h01. Le cocktail se finissait sûrement. Devrais-je le rejoindre dans la salle ? Les portes de l’hôtel s’ouvrirent lorsqu’elle s’en approcha. Le hall d’entrée était majestueux. Le carrelage marbré blanc et noir scintillait sous la lumière des lustres gigantesques qui descendaient tout droit d'un plafond de trois ou quatre mètres de haut. Au loin, de larges fauteuils étaient occupés par des gens d’affaires en pleine discussion, un verre à la main. Elle s’approcha du comptoir de la réception et demanda où le cocktail avait lieu et si elle pouvait s’y rendre. La réceptionniste lui demanda son nom. — Odessa Persa. Je ne suis probablement pas sur la liste. — Non, vous n’y êtes pas. En revanche, j’ai un message pour vous. Comment pouvait-elle avoir un message ? Comment pouvait-il connaître son nom alors qu’elle ne lui avait pas donné ? La réceptionniste lui tendit une carte magnétique, sur laquelle était écrit « Utilisez ceci pour l’ascenseur. Chambre 500, entrez et faites comme chez vous. » — Vous êtes bien sûr que c’est pour moi ? demanda-t-elle. — Monsieur vous attend. Il n’avait eu aucun doute sur le fait qu’elle viendrait, ce qui rajouta à sa honte. Elle s’engouffra dans l’ascenseur et fit biper sa carte magnétique. Elle tremblait comme une feuille. Elle avait soudain peur de ce qu’elle pourrait trouver dans cette chambre. Les portes s’ouvrirent sur une suite gigantesque à l’odeur de cuir et à la température un peu trop élevée. Elle s’étonna de ne pas être tombée dans un couloir mais directement dans un salon. Elle distingua et reconnut, malgré la pénombre, la veste jetée négligemment sur une chaise. Elle approcha timidement de la lumière au loin. Un rythme de batterie bien plus lent que son cœur passait à la radio. Quand la voix du chanteur apparut, elle reconnut immédiatement Closer. Il a choisi cette chanson, pensa-t-elle, ce ne peut pas être une coïncidence. La source de lumière venait de quatre grands bougeoirs en bronze, posés autour d’un lit à baldaquin. À la vue des draps rouge en satin, elle se dit qu’il était impossible qu’il s’agisse du choix de l’hôtel. Elle entrait chez lui, avant qu’il n’entre chez elle. — Je n’ai pas d’âme à vendre, fredonnait-on derrière elle. Sa voix grave, même murmurée était facilement identifiable. Elle se retourna et le trouva devant elle, en smoking, la cravate desserrée, la chemise légèrement ouverte, arborant un sourire satisfait. — Ah… Cette jolie jupe… Il était encore plus impressionnant à la lumière des bougies que plus tôt dans le café. Les traits de son visage étaient accentués, l’étincelle dans ses yeux plus évidente. Il la regardait, amusé par son silence. C’était impossible, mais il émanait de lui une certaine aura qu’elle pensait avoir déjà vue quelque part. — Vous semblez perdue ma chère, tenez-moi ça. Il lui tendit une coupe de champagne qu’elle manqua de faire tomber, puis s’approcha d’elle pour déposer un baiser sage dans son cou. La chaleur irrésistible de ses lèvres contre sa peau signait sa faute. Il empoigna ses fesses pour la ramener à lui et elle ne put retenir un petit cri. Il introduisit sa langue dans sa bouche, mêlant sa salive à la sienne. Sa tête se mit à tourner et elle lâcha sa coupe de champagne. Succomber à la tentation était bien plus intense qu’elle ne l’imaginait, elle sentit le vice au creux de ses cuisses. — Quelqu’un sait que vous êtes ici ? dit-il entre deux souffles affamés. Elle fit non de la tête. — Vous lui avez menti ? Elle dit oui du bout des lèvres. Son aveu fit grogner Satan de plaisir. Il la souleva comme si elle ne pesait rien et la déposa sur le lit. Elle ne pouvait lâcher des yeux la bosse énorme dans son pantalon. Il prenait son temps, enlevant sa chemise et contemplant la soif dans les yeux de sa proie. Elle se redressa pour toucher la peau de son torse, si ferme puis défit sa ceinture à la hâte. Elle voulait son sexe en elle tout de suite. Le diable la regarda faire. Son impatience l’enchanta car il commençait à se sentir à l’étroit. Elle vint le chercher en plongeant la main, sans prendre le temps de le déshabiller. Elle le sortit et il se déploya vers le ciel, robuste et imposant. Ses sourcils se soulevèrent et son bas-ventre se mit à bouillir. Elle fit glisser sa culotte à ses pieds, s’allongea puis remonta les jambes. — Prenez-moi ! Prenez-moi vite ! suppliait-elle, consumée par la passion. Voyant ce sexe offert, la bête s’avança et saisit son membre d’une main assurée. Ce bout chaud pointé sur elle était plein de promesses, elle le voulait au plus profond de son être. Elle leva les yeux au plafond et y vit un large miroir. Elle crut d’abord y voir mal. Elle cligna des yeux pour s’en assurer, mais le reflet lui renvoyait un être immense à la peau pourpre. La peur étouffa son hurlement. Habitué à lire la panique dans les yeux des femmes, il prit un ton très calme. — Je ne vous veux aucun mal, ma chère, bien au contraire. Ses yeux allaient et venaient entre le reflet du miroir et l’homme devant elle qui l’excitait tant. Il approcha ses longs doigts et les fit glisser lentement le long de sa fente. Elle ne recula pas. Elle était émerveillée par la situation. — Si mon apparence originelle vous déplait, dit-il en enfonçant son majeur en elle, vous n’avez qu’à fixer mes yeux. La sensation était si bonne qu’elle manqua de s’évanouir. Il fit aller et venir son doigt tout doucement, le regard avide. Elle releva la tête pour voir à nouveau son apparence réelle. Elle voulait voir qui la touchait vraiment. Elle vit ses cornes, le corps démesuré par rapport au sien, ce phallus saillant. Et comme il continuait de lui faire du bien sa peur se dissipait et une envie bien étrange naissait en elle. Le reflet commençait à lui paraitre séduisant. Alors qu’il s’agenouillait pour fourrer sa tête entre ses cuisses, elle le retint. — Je veux vous voir, vous, dit-elle. Il eut un sourire. — Vous êtes sûre ? Elle fit oui de la tête. — Fermez les yeux. Les paupières fermées, elle prit soudain conscience de la vitesse à laquelle son cœur battait. Le diable n’était pas une légende, il n’était pas un rêve, il était bien réel, il était entre ses cuisses. Elle fut soudain prise d’une envie vorace. Elle ouvrit les yeux à nouveau et le vit en face d’elle. On le peignait souvent avec une tête d’animal mais seules ses cornes et ses dents lui donnaient un air bestial. Son regard ardent n’avait pas changé, son sourire non plus. Sa carrure était puissante et la taille de ses mains avait presque doublée. Il en passa d’ailleurs une sur elle pour s’assurer de son désir et trouva un sexe humide. — Oh, dit-il d’une voix espiègle, votre corps offert me réjouit. Elle se redressa et caressa le corps ocre devant elle du bout des doigts, comme pour se convaincre qu’elle ne rêvait pas. — Vous êtes…, dit-elle. Sa main passa doucement sur le relief des muscles de son abdomen. — …Majesteux… Les terminaisons nerveuses dans la pulpe de ses doigts étaient comme amplifiées. Elle toucha timidement la base de sa verge et sentit un pincement familier au fond d’elle. — …superbe, dit-elle en le regardant droit dans les yeux. Elle aussi, comme tant d’autres, avaient usé de ces mots. Le regard du diable frétillait. Une goutte laiteuse perla au bout de son gland. Elle s’en approcha pour la goûter. Il la regarda faire, alors qu’elle attrapait son appendice des deux mains, donner un coup de langue, puis faire naviguer sa jolie bouche rouge sur son pourtour. Elle avait l’air si fragile à ses pieds, mais si perverse. Elle jetait de temps à autre des regards vers lui, vérifiant qu’elle faisait bien. Il ne montrait rien, mais la fermeté de ses bourses témoignait du plaisir qu’elle lui procurait. Elle se releva et se coucha sur le dos, les jambes écartées face à lui. — Par pitié, mangez-moi ! dit-elle. De toutes les choses qui pouvaient exciter la bête, la supplication était la plus forte. Il s’agenouilla, attrapa les cuisses de sa proie de ses mains géantes et enfourna sa langue dans sa chair. Elle lui saisit les cornes et le tira plus profond. La langue de Satan la fouillait, titillant ses parois avec délectation. Elle sentit ses canines rafler contre sa peau. — Oh oui… Mordez-moi… Il la mordilla et elle se mit à onduler les hanches, pleine d’envies furieuses. Voir son plaisir décupla l’envie du diable. Il voulut la prendre, mais il voulait qu’elle le supplie de le faire. Et il n’eut pas à attendre bien longtemps. — Transpercez-moi ! supplia-t-elle. Il prit sa fine taille entre ses mains et poussa son sexe en elle. Elle crut qu’il la déchirait. Voir le diable rugir au-dessus d’elle l’excita tellement que très vite, ses va-et-vient brusques glissaient en elle jusqu’à la garde sans aucune douleur. Chacun de ses mouvements multipliait le plaisir du précédent. Le diable le sentait et redoublait d’efforts, ondulant sur elle, allant chercher le plaisir de la jeune femme autant que le sien. Leurs regards ne se quittaient plus. Ils étaient tous deux agités par la débauche, déterminés à atteindre l’extase. Il se mit à rugir, ce qui les mirent en route. Le plaisir partit du fond de leur ventre. Elle sentit ses muscles se contracter, la sensation monter par à-coup. Une chaleur intense emplit son corps. Elle savoura une décharge électrique délicieuse le long de sa colonne vertébrale jusqu’en haut de son crâne. C’était comme si leurs corps ne formaient qu’un, car elle pouvait ressentir le plaisir du diable autant que le sien. Elle connaissait le plaisir mais celui-ci était différent. Alors que son orgasme durait, toutes les cellules de son corps appréciaient en même temps celui du diable. Elle comprenait les grimaces sur son visage, ses yeux perdus, les mouvements qu’il faisait en elle. Sans pouvoir se l’expliquer, elle pouvait l’entendre dans sa tête. Il gémissait, il lui disait toute sorte d’obscénités. Elle lui communiqua, sans pouvoir le contrôler, toutes les pensées lubriques qui lui traversaient l’esprit. Elle voulait que le diable l’inonde. La voir si docile et entendre ses profondes turpitudes l’excita plus que de raison. Il déversa en elle des jets si puissants qu’elle put les ressentir de l’intérieur. Un liquide froid glissait entre eux comme une caresse. Dans l’excitation, Satan lui mordit l’épaule. Ses canines vinrent se planter dans sa chair. Et curieusement, la morsure entraina chez elle une ivresse euphorique. Elle aurait voulu qu’il la mange toute entière. L’orgasme s’épuisa peu à peu. Elle revint à elle lorsque l’imposant pénis du diable sortit de son corps. Elle se demanda d’ailleurs comment elle avait pu l’accueillir sans mal. Satan reprit sa forme humaine, alors qu’elle remettait sa jupe en place. Il y avait quelque chose chez cette Odessa qui laissait Satan sur sa faim. D’habitude, une fois son affaire fini, le diable se sentait repus et il ne repartait pour un deuxième tour qu’à la demande de sa victime. Mais la sensation dans son corps était atypique. Il pensait l’avoir ensorcelée mais la voyant se préparer pour partir, il se demanda si ce n’était pas elle qui lui avait jeté un sort. Elle regarda l’heure sur son téléphone. 8h05. Il était impossible qu’à peine 4 minutes se soient écoulées entre son entrée dans l’hôtel et maintenant. Bien que ce tout petit lapse de temps l’arrange, elle ne se l’expliquait pas. Satan posa le doigt sur l’écran. 8h04 – 8h03 – 8h02 – 8h01… Elle releva la tête, surprise, se demandant si le temps ne remontait que sur son téléphone. — Quelle heure vous arrange ? dit-il. Il ne le faisait pas pour elle. Il se moquait de savoir si sa relation survivrait cette faiblesse. Il le faisait pour lui. Pour qu’elle revienne. Elle fit un bref calcul mental. — 7h30. Il sourit, posa son doigt à nouveau et l’horloge indiqua 7h30. Elle enfila ses bottines et sortit aussitôt, sans se retourner. Satan la regarda partir, le ventre bouillant de désir. Elle arriva chez elle à 7h46. Une minute à peine après être sortie. — T’as oublié quelque chose ? dit son fiancé. Elle posa son sac, enleva ses bottines et le rejoignit dans le salon. — Emilie n’en n’a pas besoin tout de suite, je lui ramène demain finalement. Une semaine complète passa. Odessa pensa à sa rencontre avec le diable chaque minute qui passait, dès qu’elle ouvrait l’œil le matin. Elle regardait son fiancé dormir avec le sentiment qu’il ne pourrait jamais la satisfaire de cette manière. Aucun mortel ne pourra me donner un orgasme aussi infernal, c’était impossible. Elle fantasmait le jour et avant de s’endormir la nuit. Et la nuit, elle rêvait de lui. Et puis n’y tenant plus, elle voulut en avoir le cœur net et s'assurer qu'elle ne l'avait pas rêvé. Elle envoya alors un message à son fiancé. « J’ai un pot de départ au boulot, j’essaye de ne pas partir trop tard. » Elle voulait se donner un alibi, même si le temps n’avait pas grande importance si elle tombait de nouveau sur lui. Elle arriva au Drakkar et se présenta à la réception. Se rendant compte qu’elle ne connaissait pas le nom de celui qui la tourmentait tant, elle demanda si la personne occupant la suite 500 samedi dernier était toujours là. — Il n’y a pas de chambre 500 dans cet hôtel, mademoiselle. — Comment ça, pas de chambre 500 ? La jeune fille m’a donné une carte pour cette chambre-là la semaine dernière. — Etes-vous bien sûre qu’il s’agissait de notre hôtel ? — Oui, oui, je suis bien sûre. — Nous n’avons pas de femmes, à la réception. Commençant à questionner sa propre santé mentale, elle se retourna pour vérifier qu’il s’agissait bien du même hall d’entrée. Et elle était positive. — Il y avait un cocktail, ce jour-là, dit-elle comme une question. Les deux réceptionnistes la regardèrent sans dire un mot. Elle prit la cage d’escalier d’un pas décidé. — Mademoiselle ! criait-on derrière elle. Mais personne ne la suivit. Elle monta les escaliers deux par deux. Un étage. Puis deux. Puis trois. Puis plus rien. L’hôtel n’avait que trois étages. Elle dévala les escaliers en redescendant, manquant même de se fouler la cheville, puis sortit en nage, se plaça en face de l’immeuble et leva les yeux. Elle compta les étages visuellement. Elle secoua la tête, pensant devenir folle. Une dernière idée lui vint. Elle poussa la porte du café. Et là, dans le coin, assis dans un fauteuil, une jambe croisée sur l’autre, lisant un journal, elle le trouva. Elle s’assit en face de lui. — Comment ? dit-elle tout bas. Il se redressa et se garda de dire les premiers mots qui lui venaient à l’esprit. Son petit sourire fit naitre chez elle une envie encore plus déraisonnable que la précédente. — Pourquoi me cherchez-vous ? dit-il. Tous deux savaient très bien, au fond, pourquoi elle le cherchait. Mais elle sentait aussi que ce n’était pas entièrement de sa faute. — Vous m’avez appelée, osa-t-elle. Le diable humecta ses lèvres. — Je ne vous ai pas appelée. Mais il est vrai que répondre à un désir est une forme de communication psychique. Elle ne savait que dire, que faire. Voyant son désarroi, et entendant ses pensées, le diable la mit sur la voie. — Je suis prêt à vous offrir ce que vous recherchez. Mais sachez que vous ne pourrez pas revenir. — Quoi ? Qu'est-ce que je recherche? Il descendit les yeux sur elle, la toisant comme si elle était nue devant lui. — Vous souhaitez voir les ténèbres, non ? Voir ce qu’il se passe de l’autre côté. Cette pensée avait effectivement traversée l’esprit d’Odessa. Mais ce n’était qu’un fantasme, rien de plus. — Oui, il y a des orgies, lui répondit-il. Il pouvait tout entendre. Elle essaya de faire le vide dans sa tête, mais le visage en face d’elle l’en empêcha. — Oui, les ténèbres sont pleines de démons qui peuvent vous procurer tous les plaisirs, même ceux-là. Elle rougit de honte. Il pénétrait ses pensées les plus profondes. — Si c’est le plaisir que vous recherchez, alors il n’existe pas de meilleur endroit pour vous satisfaire. — Mais vous dites que je ne pourrais pas revenir ? Il fit non de la tête. — J’ai bien peur qu’il faudra me vendre votre âme pour revenir. Ses yeux s’ouvrirent en grand. Elle n’était pas venue pour mourir bêtement pour une partie de jambes en l’air, même extraordinaire. — Et que se passe-t-il, quand une âme vous appartient ? — Alors vous devez assouvir tous mes désirs pour l’éternité, que ceux-ci vous plaisent ou non. Il savait user des mots pour la charmer, il savait ce qu’elle avait envie d’entendre. Ce ne serait pas une mauvaise chose, si ? Des images du diable jouissant en elle et de démons irrésistibles se servant du reste de son corps apparaissaient dans ses pensées. Savoir que de plus grands plaisirs existaient, qu’ils étaient à sa portée rendait la décision bien facile à prendre. — Et pour y entrer, que devrai-je faire ? — Oh ça, dit-il, vous n’aurez qu’à vous laisser faire. — Quand ? Il la sentait impatiente et s’il ne se trouvait pas dans ce café, au milieu des mortels, il aurait rugi son excitation. — Suivez-moi. Elle l’aurait suivi les yeux fermés s’il le fallait. Elle voulait connaître les ténèbres, s’y pervertir autant qu’il fut possible. Il se leva et elle le suivit. Son cœur battait si fort qu’elle crut un instant qu’il était en train de la tuer. Elle savait qu’il pouvait l’entendre et ne résistait pas à lui dire tout ce qu’il aimerait qu’il lui fasse. Son entrecuisse était déjà trempé rien que d’y penser. Elle se moquait de faire ça sur un lit ou sur le capot d’une voiture, pourvu qu’il la prenne tout de suite car son ventre voulait le sentir encore. Il l’emmena dans une petite allée et poussa une porte. Ils se retrouvèrent dans le hall d’un immeuble. Elle se plaqua contre le mur. — Là, tout de suite. Je vous veux. Il lui résista. Il fallait trouver un endroit que personne ne remarquerait, le temps que son âme voyage dans les ténèbres avec lui et reviennent. Leurs corps resteraient et se feraient du bien dans le monde des mortels, mais si elle voulait visiter les ténèbres alors leurs âmes devraient les quitter le temps de leur voyage. Il frappa à la première porte qu’il trouva. Personne ne répondit, il força alors le verrou et ils pénétrèrent dans l’appartement. À en juger par le manque de décoration et de meubles, l’appartement avait été un squat. Elle ne comprit pas pourquoi il voulait courir ce risque, mais son envie était bien trop grande pour perdre du temps à lui demander. « Les démons » lui disait-elle en pensée « Je vous veux vous, et des démons, en même temps. » Il rit à haute voix. Il la fit assoir sur un vieux canapé, au milieu d’un salon presque vide. Elle ne tenait plus, elle retira ses habits et se retrouva nue en un éclair. Elle monta sur un canapé délabré en lui tournant le dos, offrant ses fesses au diable. — Prenez-moi, oh…Prenez-moi… Il s’amusa de la voir encore plus affamée que lui. Il se déshabilla à son tour, prenant son temps et jouant avec ses nerfs. Il plaça sa verge énorme à l’entrée de son trou et la poussa jusqu’au bout. Elle en gémit de bonheur. Puis il vint se coller contre elle, lui tenant le ventre. — Emmenez-moi dans les ténèbres, gémissait-elle. Il plaça sa main devant les yeux d’Odessa et lui mordit le cou. Elle se sentit partir comme si tout son corps tombait en avant. Ses crocs s’étaient plantés dans sa chair mais la morsure ne provoqua aucune douleur, bien au contraire, elle ressentit du plaisir alors que son corps se faisait de plus en plus lourd. Soudain, sa peau ressentit une chaleur moite. Lorsqu’il retira sa main de devant ses yeux, elle comprit que c’était bien réel. Il l’avait emmené avec lui, elle se trouvait dans les ténèbres. Elle n’y voyait pas à deux mètres. Ses yeux eurent besoin d’un instant pour s’habituer à la pénombre. Seules quelques bougies fixées au mur l’aidaient à distinguer le rien qui l’entourait. Elle était à genoux, sur de la terre battue. Les parois autour d’elle suintaient, taillées dans la roche. Une odeur de terre humide flottait. Et au lieu de lui faire peur, les ténèbres mirent tous ses sens en éveil. Comme pour s’en imprégner, elle plaqua son corps au sol, où la poussière vint lui coller à la peau. Il la regarda faire, le visage satisfait. La voir apprécier son antre l’excita. Lorsqu’elle se retourna, le diable se trouvait devant elle, majestueux, nu, la peau rouge et les cornes luisantes de sueur, l’appendice tendu. — Où sont vos démons ? dit-elle. — Ils sont partout, il me suffit de les convier. — Conviez-en deux beaux. Le regard du diable se fit ardent. Les pensées de sa victime étaient lubriques, et comme elles agissaient sur lui tout autant il les validait comme elles venaient. Deux démons aux gueules taillées au couteau apparurent, presque équivalent en tout point. — Voici Nezrel et Zakhal, dit Satan. Ils étaient moins statuesques que leur maitre mais tout aussi attrayants que dans ses fantasmes. Si bien qu’elle se demanda si le diable ne les avait pas créés de toutes pièces d’après l’une de ses pensées. Leurs pénis courbés était déjà au garde-à-vous. Ne sachant pas si son temps était compté, elle pria Nezrel de se coucher sur le dos, ce qu’il fit. Elle admira son corps un instant, le caressant de haut en bas du bout des doigts en regardant le désir qu’elle créait dans ses yeux noirs. Elle vint l’enjamber et s’empala sur lui. Elle prit ses mains et les lui posa de chaque côté de ses fesses avant de se mettre à aller et venir sur son corps. — Prends-lui la bouche, ordonna le diable à Zakhal. Zakhal s’approcha du couple, prit le visage d’Odessa entre ses mains et bascula sa tête en arrière. Elle se laissa aller à la douceur de sa langue, à sa salive au goût de miel alors que son corps allait et venait sur Nezrel, s'y frottant langoureusement. Le diable, qui connaissait les fantasmes d’Odessa, se laissa séduire par le spectacle devant lui et ordonna encore : — Zakhal, prends-la par derrière. Les lèvres du démon la quittèrent et il se vint se placer dans son dos. Elle se pencha en avant, contre Nezrel pour laisser son jumeau la pénétrer. Elle ne quitta pas le diable des yeux. Elle le remerciait du bout des cils de se plier à ses désirs. Il la regardait envieux, la langue passant sur ses lèvres par moment. Le pénis de Zakhal entra en elle et lui arracha une douce plainte. Les deux démons se mirent à remuer en elle, leurs membres allant-et-venant l’un contre l’autre, séparés d'une fine paroi de chair. Embrochée par deux somptueuses créatures déterminées à réaliser ses moindres caprices sous les yeux de Satan, elle se sentait maitresse du monde. Son visage se tordait de plaisir. Le diable se délectait de la voir ainsi baigner dans le vice. Ce simple spectacle le combla. Ils s’agitaient sur elle avec pour simple mission de la faire jouir. Prise entre deux démons qui connaissaient bien leur rôle, elle ne fut pas longue à enclencher. Satan vint se placer face à elle, l’appendice turgescent. — Vous êtes sur le point de venir, ma chère. Montrez-moi votre langue. Elle s’exécuta, sachant en son for intérieur qu’il saurait la satisfaire. L’orgasme fut déclenché par Zakhal. Sa verge venait la chatouiller au bon endroit. Elle senti une vibration délicieuse dans son anus qui se propagea jusqu’à son clitoris qui frottait contre Nezrel. Satan l’entendant pousser des petits cris vint placer le bout de son appendice sur la langue d’Odessa. Cette dernière était déjà perdue dans son plaisir et ce geste la fit partir. Satan déchargea sa semence froide dans la bouche de la jeune femme, dont tous les orifices étaient maintenant occupés à lui procurer du plaisir. Elle se laissait aller aux mouvements, comme une poupée de chiffon entre les bras des démons. Exténuée, elle se retrouva nue, à terre, la minute qui suivit. Elle reprenait son souffle quand Satan lui demanda si elle souhaitait retourner parmi les mortels. La tête embrumée par cette nouvelle expérience, elle ne prit pas vraiment le temps de réfléchir avant de répondre. — Laissez-moi régler quelques affaires, et revenez me chercher. — En êtes-vous bien sûre ? Les rôles seront bien différents. C’est vous qui devrez vous plier à mes moindre désirs. Encore sous l’effet de son plaisir, elle confirma. — Laissez-moi deux jours et je suis à vous. Le diable ne cacha pas son contentement et rugit si fort que la terre sous le corps d’Odessa trembla. En faisant perdre la raison d’une innocente demoiselle, la luxure l’emporta sur la pureté une fois encore. Comme promis, Satan la renvoya deux jours parmi les mortels. Une fois l'excitation retombée, elle n'était plus sûre de rien. Voulait-elle vraiment passer sa vie dans cet endroit sombre, en tant qu'esclave sexuelle ? Pour toujours? Quitter cette vie ? Son fiancé ? La première nuit, apprenant ses doutes, Satan se glissa dans ses rêves, lui rappelant qu'un pacte avec le diable n'est pas quelque chose que l’on peut négocier. Il ne voulait pas qu'elle hésite. Il voulait, pour une fois, posséder quelqu'un d’enthousiaste à l’idée de passer du temps avec lui. Quelque chose chez Odessa l’avait adouci. Il signa son rêve en lui envoyant un petit fantasme de son cru. Celui-ci était si gratiné qu'elle se réveilla en se caressant, les membres tremblants, savourant un orgasme d’une intensité indescriptible. Le temps s'écoula. Et il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour changer son destin. Elle fabriqua alors des indices pour donner l'impression qu'elle s'enfuyait avec un amant. Elle savait que son fiancé allait souffrir, alors elle fit tout ce qu’elle put pour que ces indices provoquent la haine qui l’aiderait à passer à vouloir l’oublier vite. À l’aube du deuxième jour, comme prévu, Satan revint la chercher. C'est en le voyant de nouveau, en chair et en os en face d'elle que son désir ressurgit. Il n’eut pas eu besoin d'utiliser la force pour la faire disparaître à tout jamais de l'autre côté avec lui. Deux doigts suffirent... © Tous droits réservés - Charlie M.P. – 20/12/2021 Je venais de finir mes études des Beaux Arts. Je n’avais pas vraiment envie de travailler tout de suite, je voulais m’éclater un peu pour quelques mois, peindre, sculpter, créer, sortir... Mon père en avait décidé autrement. Vivre chez lui m’obligeait à me plier à ses règles.
Il avait donc parlé à un de ses amis qui tenait une galerie en ville et ce dernier avait accepté de me prendre à l’essai pendant deux mois. Quand j’arrive à la Galerie, il n’y a personne. Les portes en verre sont fermées. J’attends quelques minutes et fais le tour pour voir s’il y a une porte à l’arrière. Je note une berline bleu foncé dans le parking. Il y a effectivement une porte, je frappe. Au bout d’un petit moment la porte s’ouvre en grand et l’ami de mon père apparait. — Marion, excuse-moi, dit-il. Je n’ai pas vu l’heure. Entre donc. Je ne retiens pas les prénoms mais je reconnais son visage. Il est déjà venu à la maison. Il a l’air un peu en dehors de ses pompes, à me faire rentrer vite, à me montrer où le suivre de façon précipitée. Il travaille d'ordinaire seul et fait clairement une faveur à mon père en m’embauchant. Nous passons dans un corridor plein de toiles sous bulles, de sculptures dans des caisses remplies de chips de polystyrène. — Tu veux un café ? dit-il. — Oui, volontiers. Il m’invite à m’assoir une fois dans la cuisine. Il n’y a là qu’une toute petite table, deux chaises, un comptoir avec un évier, un micro-onde et une machine à café. Il attrape une tasse renversée sur le séchoir à côté de l’évier et m’en sert un. — Sucre ? Lait ? — Les deux, oui, merci. Il a l’air un peu nerveux dans sa façon de faire tout ça très vite et quelque part, cela aide mon appréhension pour ce nouveau travail. Il me tend le café et s’assoie en face de moi. Il me fait penser à mon prof d’Art contemporain. Jeune dans sa façon de s’habiller, des touches de couleurs que certains n’oseraient pas porter à son âge. Mon père m’a eue jeune, alors il ne doit pas être si vieux que ça, mais la quarantaine tout de même. — Je me souviens que vous êtes venu deux ou trois fois à la maison, dis-je. Je devais être encore au lycée. — Oui, je passais plus de temps avec ton père il y a quelques années. Il me regarde comme s’il découvrait mon visage, qu’il essayait de se souvenir de la jeune fille que j’étais. — Alors ? dis-je. Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? — J’ai reçu une collection d’un jeune artiste bulgare, Dragomir Stoyanov. Des peintures magnifiques, pleines de petits détails, une palette sombre de très bon goût. — Comment s’appelle sa série ? — Les « 8 péchés capitaux » — Huit ? Quel est le 8e ? — Eh bien, ce sera intéressant que tu me dises ce que tu en penses. On va les accrocher aujourd’hui et on verra si tu devines. Quelques minutes plus tard, nous sommes sur le sol, à déballer les peintures. — Ah, mais ce ne sont pas les sept péchés originaux ! dis-je. — Non, ce sont des péchés modernes. Je déballe « la haine », « l’opulence », « l’injustice », « la jalousie », et lui « la frénésie », « l’impatience », « l’hypocrisie » et un miroir. — Je sais ! dis-je. — Quoi donc ? — Le 8e, c’est tellement évident ! Le miroir ! C’est le narcissisme. Il me regarde malicieusement. — Oui, voilà, c’est ça. À sa tête, j’ai l’impression que ce n’est pas ça. Trop simple ? Erreur de débutante ? La galerie est un espace carré avec un demi-mur qui sépare la pièce en deux. Il me demande d’en accrocher 3. Il met le 8e péché – le miroir – d’un côté du mur séparateur De temps à autre, je jette un œil dans sa direction du haut de mon escabeau. Il met son index sur ses lèvres en reculant pour vérifier que le tableau n’est pas de travers. Le bruit de ses chaussures qui vont et qui viennent sur le sol est tout le son qui nous entoure. — Vous ne mettez jamais de musique quand vous travaillez ? dis-je. — Ça m’arrive… Il lève la tête vers moi, du bout de la salle. — Une main sur l’escabeau s’il te plait, dit-il. Il a l'air d'avoir peur que je tombe. Je m’agrippe. — Vas mettre de la musique si tu veux, j’ai une petite enceinte que tu peux brancher à ton téléphone. Je descends de l’escabeau et il me suit des yeux jusqu’à ce que je disparaisse dans la cuisine où j’ai laissé mon sac. Me regardait-il d'une certaine façon ? Bien qu’il ait presque le double de mon âge, il reste un homme, avec des désirs, des fantasmes. Mais je me fais peut-être des films. Je trouve l’enceinte, la branche à mon téléphone. Ne connaissant pas ses goûts et vu l’ambiance studieuse, je décide de mettre une playlist de LoFi. Je reviens dans la salle et il approche alors que je pose mon téléphone sur un socle. — C’est pas mal ça, dit-il en appréciant la musique. C’est doux. Je lève les yeux vers lui. — Oui, c’est ce que je mettais pour réviser. Ça aide à se concentrer. Il me regarde de façon bienveillante mais je sens bien que je l’intéresse un peu, comme s’il se retenait de me toucher. Alors, comme pour lui donner l’autorisation de se décontracter en ma présence, je mets ma main sur son bras. — Allez, dis-je, elles ne vont pas s’accrocher toutes seules, ces toiles ! Il faut y aller avec tellement de délicatesse et nous changeons tellement d’avis sur leur placement que nous y passons toute la journée. Après deux carafes de café et un sandwich, la nuit est tombée. Je l’aide à imprimer les cartels à rajouter à côté de chaque œuvre. Je découpe le dernier papier, assise à côté de lui. — Tu fais du travail admirable, dit-il. Je suis très content. Je fais passer minutieusement le texte entre les plaques de plexiglass. — J’apprécie particulièrement le soin avec lequel tu fais les choses. J'ai toujours aimé faire plaisir à mes profs. Aucune idée de la raison. Mais du coup, son petit commentaire, pour l’éternelle bonne élève que je suis, me ferait presque rougir. — Viens, dit-il en passant son bras dans mon dos, mettons-nous à la place des visiteurs, faisons un tour. Nous partons de la porte et restons devant la première œuvre un instant, vérifiant la lumière, le placement du cartel, l'orthographe... et admirant l’œuvre réellement pour la première fois. — Tu vois la rapidité avec laquelle il a peint cette ligne ? dit-il. Tellement intelligent ! Même dans le coup de pinceau on ressent la frénésie. Je dis oui, je le regarde du coin de l’œil. Je ne sais pas si c’est parce qu’il fait sombre, si je commence juste à m’habituer à sa présence, ou sa façon d’être subjugué par la toile, mais mon cœur se met à accélérer. Il me rappelle de plus en plus ce prof avec qui il y avait un petit jeu de séduction, du flirt innocent. Il m’invite à passer à la seconde œuvre, passant une fois encore sa main dans mon dos. Il fait cela pour chaque toile, et à chaque fois, cette légère pression contre ma colonne vertébrale me donne de plus en plus le frisson. J’ai, depuis toujours, des plaques rouges dans le cou et sur les joues lorsque je suis nerveuse, et je sens cette chaleur en ce moment-même sur ma peau. Je cache mon cou comme je peux et évite de me tourner vers lui le plus possible. Même avec cette pénombre, il pourrait le remarquer. Nous arrivons face au miroir, à côté duquel il n’y a pas de cartel. — Alors ? dit-il. Tu penses toujours que c’est le narcissisme ? Je regarde son reflet me dire ça, puis je me regarde, moi. Il ne peut clairement pas louper mon état à présent, et ça me fait rougir encore plus. Il passe derrière moi et nous regarde dans le miroir. Le sentir si près dans mon dos, à m’observer, est aussi intimidant qu’excitant. Il se penche à mon oreille. — Alors ? — Hum… Si ce n’est pas le narcissisme… Je n’arrive pas à réfléchir. Son souffle dans mon cou me perturbe trop. Je sens à présent dans ses infimes rapprochement, dans sa respiration, qu’il est excité, et le voir comme ça dans le reflet agit sur moi aussi. Je n’ai jamais rien fait avec mon prof, mais il a été à l’origine de nombreux fantasmes. J’ai toujours été attirée par les hommes plus âgés qui m’apprennent des choses, qui savent ce qu’ils veulent. Il faut croire qu'il ne sera pas une exception. Et le voir dans cet état, dans ce reflet, à me déshabiller des yeux fait naitre un désir si fort entre mes cuisses que je lui attrape la main et la place devant mon cou, à quelques centimètres, comme pour lui cacher mes rougeurs. Il reste silencieux, à regarder notre image. Il n’ose pas me toucher. Il descend la main, planant au-dessus de mon sein. Je lis l’envie dans ses yeux, dans les miens aussi. Le fait qu’il ne me touche pas met encore plus mon corps en éveil. Je me vois déboutonner mon chemisier, un bouton, un à un, jusqu’à l’enlever complètement. Il reste muet mais sa respiration parle pour lui. En soutien-gorge devant lui, il voit maintenant à quelle vitesse mon cœur bat. Il se penche dans mon cou et s’enivre du parfum de ma peau. Son regard revient vers le miroir et je descends mes bretelles, une à une, et tire mon soutien-gorge vers le bas pour dévoiler mes seins. Il passe ses deux mains devant moi, en effleure à peine les bouts pointés. Je le regarde dans le reflet et ramène ses mains contre moi. Il prend une grande inspiration. Je suis comme en transe. Sentir sa peau contre la mienne, à un endroit si intime… Il les retire rapidement. — Je suis désolé, dit-il. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je ne bouge pas. Lui, dans mon dos, non plus. Il regarde mes seins dans le miroir. Je défais la fermeture de mon pantalon, et je le laisse glisser le long de mes jambes. Il ferme la bouche qui s’est entre-ouverte sous la surprise. Je passe une main lente sous ma dentelle rose, le regardant droit dans les yeux. Cette image me plait. Elle est innocente et vicieuse. Je me vois faire tout ça et mon plaisir monte. J’allume cet homme, qui cherche à se retenir, qui cherche à faire les choses bien. J'ai envie de lui faire perdre la raison. Je passe un doigt dans ma fente, imaginant sa main à la place de la mienne, le voyant plonger dans un état second. Il expire dans mon dos, si près de faire sauter ses beaux principes… Ma main s’active sous la dentelle et m’extirpe un gémissement. — Monsieur Edevane… dis-je dans un souffle. — Délicieuse petite créature... Que veux-tu de moi ? Je lui prends la main et vient la plonger sous la mienne. Il soupire dans mon dos. Sentir ses doigts d’homme respectable entre mes cuisses, ses doigts curieux qui se font vite un chemin me rend folle. Il perd son visage dans le creux de mon épaule. Je passe la main dans mon dos et trouve une verge tendue dans son pantalon. Je la caresse par dessus le tissu, alors qu’il s’aventure à me pénétrer d’un doigt. — Hm… Monsieur Edevane… J'en veux plus... — Tout ce que tu voudras. Tout. Dis-moi. Je descends sa fermeture éclair. — Tu es sûre ? Je réponds d’un hochement de tête. Il sort alors sa queue de son pantalon et plaque son érection contre mes fesses. Je passe ma main dessus, le branle timidement. — Mon dieu, dit-il. Qu’est-ce que nous sommes en train de faire ? Son reflet m’électrise. Le voir complètement perdu m’excite tellement. Je baisse ma culotte, me mets sur la pointe des pieds et pointe sa queue contre mon vagin. — Tu me rends complètement dingue... Il pousse en moi et rentre d’une traite. Nous regardons dans le miroir ce que ce simple mouvement a provoqué sur nos visages. Et il commence à me rentrer dedans comme un fou, en ne lâchant pas mes yeux une seule seconde, s’agrippant à mes seins. Il souffle son plaisir à mon oreille. Il remet sa main dans ma culotte et vient me chercher de l’autre côté, frottant ses doigts rapidement contre mon clitoris. — Oh Marion, Marion, Marion…, répète-t-il. Viens pour moi. Il n'a même pas besoin de me le demander. Je sens mes muscles se contracter autour de lui et sur sa main. Un râle sort de ma bouche. Il continue de remuer en moi, alors que j’épuise mon plaisir sur sa queue dans de longs gémissements. Il ne loupe rien du spectacle. Il voit tout. — Put... T'es belle quand tu jouies... Et soudain, alors que mes spasmes commencent à ralentir et qu’un sentiment de plénitude m’envahit, sa bouche s’ouvre en grand. Il ponctue chacune de ses décharges par un « merde! » complètement mécanique. Et le voir ainsi me rend folle. Je me frotte contre lui, l’obligeant à en finir complètement dans mon corps. Il me donne un dernier coup de reins en serrant mes deux seins dans ses paumes et en me mordant le cou passionnément. Nous nous regardons dans le miroir, à bout de souffle. Nous nous voyons sans nous voir. Je le sens se retirer doucement. Son plaisir coule sur ma cuisse. Je remonte ma culotte, boutonne mon pantalon et me retourne vers lui, les seins encore à l’air. — Je ne sais pas ce qui m’a pris, dit-il en essayant tant bien que mal de me fixer dans les yeux. — Ne vous inquiétez pas. Ça restera entre nous. Il me retourne pour faire face au miroir. — Cette œuvre, continue-t-il, l’artiste l’a appelée « l’impudeur ». Et il se peut que de le savoir m’ait encouragé... Je ne recommencerais pas, je te le promets. — Ne faites pas de promesse que je ne veux pas que vous teniez. Refaisons les choses à l'occasion, au nom de l’Art. © Tous droits réservés - Charlie M.P. - 14/11/2021 Ce qui suit était un exercice. Pour mes lecteurs réguliers: ceci est + porn qu'érotique. Retour à l'érotisme à la prochaine! ;) L’annonce en ligne disait « Pour celles et ceux qui n’ont pas froid aux yeux », rien de plus.
Lisa avait promis à ses parents qu’elle trouverait un travail en moins d’un mois à la capitale et le délai touchait à sa fin, alors elle prit rendez-vous pour un entretien le jour-même. Elle mit toutes les chances de son côté en enfilant une jupe crayon sobre qui recouvrait ses genoux. Une amie lui avait dit que les hommes appréciaient l’effort et que les femmes trouvaient cela chic. Elle croisa deux autres candidats avant de passer la porte. Deux personnes la recevaient, un homme et une femme. Elle avait plus de questions pour eux que l’inverse. La durée du contrat ? Les horaires ? La rémunération ? Et puis surtout, en quoi consistait ce travail énigmatique. La réponse la surprit et amena dans la foulée des tas d’autres questions. Après une heure d’entretien, elle repartit avec un contrat en poche. Les parents de Lisa n’auraient pas compris. Elle leur dit qu’elle avait dégotté un travail dans la finance et ils furent satisfaits de cette bonne nouvelle. Il s’agissait là d’un demi-mensonge. Elle allait effectivement travailler pour la finance, mais son domaine serait le service. Travailler en bourse est stressant. La boite qui l’embauchait l’avait bien compris, et recherchait des personnes capables d’aider ses employés à se défaire de cette tension permanente. Ils avaient remarqué que mettre des escortes à disposition pendant les voyages d’affaires avait un impact direct et positif sur la productivité de l’entreprise. Alors ils avaient décidé d’aller plus loin et d’en mettre à disposition sur leur lieu de travail. Lisa n’avait jamais fait ça et ne l’avait même jamais envisagé, mais lorsqu’on lui dit que par contrat elle devrait garder les yeux bandés pour les séances, elle sentit une chaleur familière entre ses cuisses. Avec un bandeau sur les yeux elle aurait une forme d’anonymat. Elle serait un corps, apprécié, utilisé, une poupée magique qui aide son prochain. Elle serait payée à s’imaginer coucher avec n’importe qui, et cela tombait bien, car son appétit sexuel était grand. Elle avait d’ailleurs caché cette facette de sa personnalité pendant l’entretien pour négocier son salaire à la hausse. Ils étaient tombés dans le panneau de cette jeune fille fraichement arrivée de sa campagne profonde qui semblait un peu naïve. Elle s’était bien gardée de leur dire qu’elle se laissait aisément pénétrer par des hommes entreprenants en boite de nuit. Elle était repartie avec une enveloppe de billets, avec lesquels on lui avait demandé de s’acheter de la lingerie fine. Lisa se pomponna de fond en comble. Ne sachant pas encore comment la journée se déroulerait, elle se rendit pour son premier jour de travail avec plusieurs tenues. On lui avait dit qu’il y aurait sur place une salle de bain personnelle et une pièce de loisirs où elle pourrait attendre entre deux séances. Une femme l’accueillit, lui montra où tout se trouvait. Elle lui dit que lorsqu’elle verrait la lumière rouge s’allumer dans la pièce, elle aurait cinq minutes pour se mettre en place. Une lumière bleue indiquerait à l’employé qu’il ne lui restait que cinq minutes pour en finir. Chaque rendez-vous durait quinze minutes, ce que la direction accordait de temps de pause. Libre aux employés d’en profiter ou non. Dans le couloir se trouvaient une dizaine d’appartements comme le sien. D’autres hommes et femmes arrivèrent en même temps qu’elle pour commencer leur journée. Elle prit alors conscience de la taille de la compagnie à laquelle elle faisait à présent partie. — Je ne mettrai que deux rendez-vous pour votre premier jour, dit la femme, histoire de vous mettre doucement dans le bain. Si, à tout moment, vous avez un souci, voici le bouton sur lequel appuyer. Elle montra le bouton en question, très visible à ceux qui entrent dans la pièce, comme pour leur rappeler qu’il y a des limites à ne pas dépasser. — Lorsque vous enclenchez ce bouton, la porte s’ouvre automatiquement et nous envoyons deux gars bien musclés. Tout ceci rassura Lisa, alors qu’elle-même ne s’était pas posé la question de sa sécurité. Une fois seule, Lisa fit le tour de la pièce principale. Pas une seule fenêtre, juste une lumière tamisée. Pas un seul meuble mais des formes cubiques recouvertes d’une couche de velours, de différentes hauteurs, largeurs, sortaient du sol. Si le choix des couleurs n’avait pas été si foncé, on pourrait se trouver dans une salle de jeu pour enfants. En fond sonore, une musique d’ambiance lounge, jazzy à peine perceptible. Elle s’imagina attendre le premier employé, à genoux sur ce plot au milieu de la pièce et l’excitation monta toute seule. Des phrases salaces emplirent sa tête. Elle eut envie d’un patient tout de suite. Ses dessous étaient déjà trempés rien qu’à l’idée qu’un homme, que n’importe quel homme, puisse se servir de son corps comme d’un outil de plaisir au lieu d’aller se palucher comme un voleur aux toilettes. Elle alla se rafraichir dans la salle de bain, s’enfilant quelques doigts au passage pour calmer ses nerfs. L’orgasme qu’elle se donna fit redescendre ses humeurs et sa mission prit tout son sens. Elle les aidera tous à continuer leur journée dans la sérénité. Elle était une sainte, au fond. Son corps le réceptacle de tout ce stress accumulé. Ils ne penseraient plus, pour un bref instant, qu’à la douce sensation de sa chair autour de la leur. Elle s’était presque assoupie sur la chaise longue de sa salle de repos quand la lumière rouge s’alluma. Elle recouvrit sa lingerie noire d’un peignoir de satin rouge pour rejoindre la salle, puis elle monta sur le plot central et se banda les yeux avec le foulard prévu à cet effet. Les cinq minutes parurent bien longues. Privée de la vue, elle n’avait plus pour repères que les bruits alentours, les portes que l’on ouvre et que l’on ferme, les pas dans le couloir, les talons, les conversations lointaines, cette petite musique et maintenant sa propre respiration qui allait de plus en plus vite. Et enfin, la porte s’ouvrit et se referma automatiquement. Elle prit une discrète inspiration. — Vous êtes la petite nouvelle, hein ? À sa voix, elle l’imagina plus âgé. Puis elle l’entendit respirer fort. Peut-être aussi avait-il un peu de poids. — C’est mon premier jour, oui. — Très jolie… Hmm… Très jolie. Je ne manquerai pas de les féliciter sur leur choix. Sans même le savoir, elle se trouvait en face de l’un des big boss. Il aimait « faire les honneurs » le premier aux nouvelles recrues du service. Il avait effectivement un peu d’embonpoint, le cheveu grisonnant, et un sérieux penchant pour les femmes. Elle entendait l’excitation grandissante dans la respiration de l’employé. Il passa la main dans les longs cheveux de Lisa. — Souhaitez-vous que je me relève ? dit-elle. — Non, là, tu es à parfaite hauteur. — Je suis heureuse de pouvoir vous aidez. Vous devez avoir un travail difficile et stressant. — Ouvre la bouche. Elle entendait dans sa voix, dans son souffle, son impatience. Elle s’imagina ce qu’il voyait devant lui et voulu lui offrir plus. Elle retira son peignoir avant d’ouvrir les lèvres. Ses dessous et ses porte-jarretelles maintenant sous ses yeux, l’homme eut un soupir. — C’est très beau tout ça… Décroche-moi ce truc ! Elle dégrafa son soutien-gorge et le fit tomber à terre. Emporté par son désir, il vint fourrer sa tête entre les seins de Lisa. Il les pétrit, les lécha à pleine langue. Pour elle, la sensation était bien différente que lorsque l’on choisit son partenaire, mais elle était loin d’être déplaisante. Il lui mordillait les tétons, haletant, perdant son souffle dans sa chair. — Quelle douce petite putain. Je vais te la mettre bien profond. Il se releva. Elle entendit l’ouverture d’une fermeture éclair et sentit la seconde qui suivit la verge tendue de l’homme entre ses seins. De ses mains, ils les rapprochaient pour mieux se branler entre eux. — Ouvre ta jolie bouche. Lisa ouvrit bien grand, penchant sa tête vers sa poitrine. Il prit son visage entre ses mains et s’assura que sa queue se perde au fond de la bouche de la jeune femme. — Oh que tu es docile… Ses vices faisaient chevroter sa voix. On aurait dit qu’il était déjà à bout. Lisa resserrait ses lèvres autour de sa queue, en visualisant mentalement la scène, se trouvant bien cochonne. À sa plus grande surprise elle prenait du plaisir avec ce rustre. Il respirait fort, elle sut qu’il était déjà sur le point d’en finir. Il s’arrêta net et dit après une grande inspiration de venir se mettre sur ses genoux. Il l’aida à descendre du plot, puis s’assit sur celui-ci. — Tourne-moi le dos, viens t’assoir sur ma queue. Oh oui, viens petite putain. Elle s’amusait du ton qu’il utilisait. Elle se disait que si ça se trouve, cet homme-là était un petit gars de la compta qui n’avait d’habitude l’ascendant sur personne. Se prêter au jeu pour le satisfaire et remettre la balance en place l’excitait. Elle se surprenait même à dégouliner de plaisir dans ses dessous. Elle tira son string sur le côté et vint s’empaler à l’envers sur lui. Sa queue s’enfonça sans peine jusqu’aux bourses. — Quelle douce petite salope, souffla-t-il. Il lui mordillait le cou, l’embrassait, la mordait comme s’il avait perdu la raison. Elle ne sut pas s’il fallait parler à l’employé. Elle aurait voulu lui dire combien ses mauvaises manières l’excitaient. — Tu te rends compte de ce que tu fais ? S’offrir à des hommes que tu ne vois même pas ! T’aimes ça te faire baiser par des inconnus ? Tu l’aimes ma grosse queue, hein ? Elle n’était pas si grosse, mais elle s’en foutait tant qu’il avait la confiance qui allait avec. Elle aimait faire plaisir et ne pouvait répondre autrement qu’en disant la vérité, son corps la trahissant de toute façon. — Oui… Elle me fait du bien. — Penche-toi, que je vois mieux. Elle se pencha en avant, remuant tant bien que mal sur lui. Mais il prit les commandes et, deux mains empoignant ses hanches, la fit aller et venir sur lui à toute vitesse. — Ta petite chatte est bien mouillée pour quelqu’un qui ne sait même pas qui je suis ! Il continuait de plus belle. — C’est qui le patron ? — Vous, monsieur. — Mais oui, c’est moi ! Ta petite chatte est à moi. — Elle est toute à vous. Utilisez-moi. — Tu vas me pomper toute ma sève si tu continues à être aussi docile…Ah… Elle n’était qu’une petite chose dont l’homme se servait pour se faire du bien. Son corps allait le décharger de tout ce terrible stress accumulé… Et ça ne manqua pas lorsqu’elle le supplia de venir en elle. — Oh… Raaaah ! Prends ça ! Il se vidait de tout son vice. Elle se mit à remuer les hanches pour le finir comme il faut, qu’il se souvienne d’elle et qu’il parle de ses bons services à la direction. — Comme ça, monsieur ? Vous aimez ? Il répondait par des râles, la tête en arrière. Quand elle sentit qu’il était repu, elle s’arrêta. À bout de souffle, il la gratifia d’une petite tape sur les fesses pour lui faire comprendre qu’il en avait fini et qu’elle pouvait se relever. Il remonta son caleçon, s’essuyant les doigts dessus, puis son pantalon, en admirant la nouvelle recrue, l’œil grivois. — Tu vas leur faire tourner la tête à tous, je le sens ! — Merci monsieur. Il passa sa main sur la joue de Lisa. — Fourrer ta petite chatte m’a fait le plus grand bien. Je recommanderai ton service. — Merci monsieur, merci beaucoup. Il plaqua sa main contre le sexe de Lisa et introduisit son index. — Tu sens comme tu m’as fait plaisir ? Il fouillait son corps et elle qui n’avait pas jouis apprécia la sensation et se mit à gémir. — T’aimerais bien ça, que je te fasse du bien, hein ? Elle ne répondit pas, perdu dans son plaisir. — Ce sera pour les suivants. Je sais déjà qui vient, tu aimeras ça. Il s’en alla, la laissant seule avec des envies furieuses de se toucher et d’en finir, mais elle décida de patienter après les commentaires prometteurs de ce premier patient. Elle alla faire peau neuve dans la salle de bain. Ce n’était pas si mal, cette première expérience. Certes, il l’avait un peu malmenée mais cela avait titillé ses perversions. La lumière rouge se ralluma alors qu’elle sortait de la douche. Elle se parfuma vite, attacha ses cheveux en queue de cheval, rajouta du rouge à ses lèvres, enfila son peignoir et banda ses yeux une fois assise sur le plot. La porte s’ouvrit. Elle crut d’abord à une fin de réunion, des voix, plus proches de son âge, s’entrecoupaient. Mais elle comprit vite qu’il n’en était rien. Plusieurs personnes entraient dans la pièce. On ne lui avait pas dit qu’il pourrait y avoir plusieurs hommes pendant la même séance. Elle n’osa rien dire. Elle resta muette, alors qu’elle entendait les commentaires flatteurs de ces jeunes hommes. Elle les imagina tous à son goût, n’ayant que leur voix comme référence. L’un d’eux l’intéressait d’emblée. Il était en retrait, n’intervenait que très peu mais posément. C’est lui qui l’interpela en premier : — Comment vous appelez-vous ? — Lisa. — Lisa, est-ce que cela vous dérange si mes deux collègues se joignent à moi ? Elle ne savait pas si le règlement l’accordait ou non, mais elle était déjà bien trop contente à l’idée d’être la convoitise de plusieurs hommes pour refuser quoi que ce soit. — Non, cela ne me dérange pas. — Bien. Lève-toi. Elle se leva. Tremblante d’excitation. Elle sentit que l’on défaisait le nœud de son peignoir, qui s’entrouvrit alors pour révéler sa peau nue. Les commentaires de satisfaction fusèrent. Et puis, délicatement, l’homme passa sa main dessous, touchant son sein du bout des doigts, remonta vers l’épaule et fit passer le peignoir derrière celle-ci. Elle ne bougea pas, mais son désir montait rapidement et sa respiration accéléra d'un coup. Il fit de même avec l’autre épaule, ce qui finit de la déshabiller complètement. Il la laissa un instant comme cela, la contemplant comme on le ferait une statue, ses collègues félicitant sa peau, ses courbes, sa bouche. Elle entendit les bruits de ceinture, de fermeture éclair. Elle sut alors qu’ils se mettaient tous à l’aise. L’homme en face d’elle restait silencieux. Elle ne pouvait pas voir qu’il la dévorait des yeux, que le désir prenait forme dans son boxer. Elle se demandait ce qu’ils attendaient tous, elle aurait voulu qu’ils lui sautent dessus. L’homme prit la main de Lisa et la plongea sous l’élastique. Touchant cette ferme promesse de plaisir, elle entrouvrit les lèvres et laissa sa surprise s’échapper. — Mange-moi, dit-il. Elle n’eut pas besoin qu’il lui demande encore, elle l’aurait fait d’emblée dans un autre contexte. Elle s’agenouilla devant lui, fit glisser le boxer, prit la verge tendue dans sa main et vint prendre ses testicules à pleine bouche. Les collègues, qui avaient déjà leur main sur leur membre, accélérèrent la cadence. L’un deux vint se placer derrière elle, lui prit les seins, lécha son dos alors que la tête de Lisa allait et venait maintenant sur la verge de l’homme. Elle adora cette sensation de se faire tripoter par un autre que celui qu’elle dévorait. Elle sentit son plaisir baptiser son entrecuisse. Une autre main la toucha à présent, à cet endroit-même, et elle comprit que le troisième s’était rapproché. — Elle coule sur mes doigts, dit-il avec entrain. Il avait encore pris plus de place sur sa langue, sa mâchoire était ouverte au maximum pour l’accueillir. Elle aurait déjà voulu sentir son corps au fond de son ventre. On lui mettait maintenant trois doigts et elle ondulait sur cette main dans la même cadence que sur son repas. L’homme attrapa sa queue de cheval et l’aida dans son mouvement, lui demandant par geste de s’attarder un peu lorsqu’il buttait au fond de sa gorge. — J’ai trop envie de la prendre, dit celui dans son dos en agrippant ses hanches. — Patience, dit l’homme. Je veux profiter de cette bouche encore un petit peu. Celui qui décidait de tout avait toute son attention. Il y avait quelque chose dans cette voix, de l’autorité, du calme, de la maitrise de soi, qui faisait monter son désir avec un rien. Elle sentit un objet froid dans son corps brûlant. On lui introduisait quelque chose à la place des doigts. À la facilité avec laquelle ça entrait, elle pensa à du verre. Une petite bouteille ? Et puis, elle sentit un liquide froid couler en elle. Quoi que l’objet fut, ce liquide était comme une promesse qui coulait maintenant le long de ses jambes. Il continuait de faire aller et venir l’objet en elle, lentement, consciencieusement, tandis que le deuxième lui fouillait le bas du dos et que le premier, hmm, le premier perlait au fond de sa bouche. — Putain ! dit-il comme un regret. Il se retira et avec lui toute la tension dans sa mâchoire disparut. Il lui prit la main, l’aida à se relever et l’emmena plus loin dans la pièce. Il s’allongea et la tira vers lui pour qu’elle l’enjambe. Elle n’attendit pas qu’il lui donne l’autorisation, elle s’emboita sur lui car l’envie était trop forte. Le sentir enfin remplir sa chair lui arracha un gémissement. Elle l’entendit rire discrètement, s’amusant de son excitation, de son manque de professionnalisme sans doute, et qu’il en fasse fi l’excita encore plus. Il plaqua ses mains sur ses seins et les empoigna fermement avant de la tirer à lui pour qu’il en lèche les bouts. Puis il attrapa ses fesses et la fit aller et venir sur lui. Les deux autres regardaient l’action, au garde à vous, attendant eux-mêmes les ordres de leur chef. Et si elle venait maintenant ? Elle sentait la chaleur sur ses joues, cette sensation au creux de son ventre qui montait déjà à chaque pénétration. Il la préparait à la suite, du bout d’un majeur expérimenté, s’enfonçant de plus en plus profondément dans son petit trou. — Aidan ! dit-il en lui faisant signe de se rapprocher. Aidan prit les hanches de Lisa, ce qui stoppa leurs mouvements. Il se plaça derrière elle, poussa son corps en elle, mais finit dans le même trou que l’homme sous elle. Deux queues pour le prix d’une. Il ne se retira même pas tout de suite, il donna quelques coups de rein à cet endroit. L’idée même que ces deux hommes se touchent dans son corps la poussait presque vers la fin. Ils frottent l’un contre l’autre, se dit-elle, en moi… Elle trouva ça si pervers qu’elle remua elle-même sur eux et leur extirpa des râles à chacun. Le troisième, qui ne voulut pas être en reste, vint s’introduire entre les lèvres de Lisa. Mais le plaisir qu’elle ressentait plus bas lui prenait tout son esprit. Aidan se retira et pointa l’autre entrée, y plongeant tout son membre. Il la félicita de rentrer si facilement. Donner du plaisir à un homme était déjà bien assez mais deux en même temps était le summum de ses fantasmes. Elle aurait voulu que le temps se fige, que cette sensation de se sentir pleine – prise comme une vulgaire petite poupée entre deux hommes – ne s’arrête jamais. Aidan se pencha sur elle complètement et tous les trois restèrent immobiles un instant. Les mouvements reprirent, mais ce n’était ni l’homme, ni Aidan qui les faisaient tous bouger. Elle n’avait pas besoin de retirer le bandeau pour comprendre ce qui se passait. Elle ressentait toutes les secousses. C’était le troisième, qui s’était mis derrière Aidan qui donnait des coups de reins à tous. Ces trois compères, ces trois collègues de travail certainement très rangés le reste du temps, considéraient qu’un trou n’était qu’un trou et qu’il était inutile de faire des histoires. Leurs gémissements bestiaux étaient de trop. Elle se sentit partir. L’homme, sous elle, l’avait bien compris, et l’encourageait. — Faites-vous du bien, ma jolie. Il introduisit son pouce entre ses lèvres et sucer son doigt la fit partir. Elle n’eut même pas à bouger, les secousses la faisaient frotter contre lui délicieusement et l’image, si perverse dans sa tête, lui ôta des cris. Quand elle eut fini, encore sur son nuage, l’homme demanda aux deux autres de s’arrêter. Lisa, exténuée par ce plaisir violent et ne sachant pas ce que l’on attendait d’elle à présent, resta couchée au sol. Elle entendait néanmoins, leurs mains aller et venir sur leurs membres visqueux. Elle offrit alors son corps, se plaçant sur le dos, ouvrant grand la bouche, et elle fut rapidement remerciée par de longs râles et des jets de sperme chauds sur le visage et sur les seins. Une fois la pluie terminée, l’homme se pencha vers elle et lui murmura : — Il me tarde de revenir vous visiter seul, en ce moment je suis très, très stressé. La lumière bleue se mettaient à clignoter, signe qu’ils devaient maintenant sortir de la pièce le plus tôt possible. Ils la quittèrent après des remerciements et un aurevoir courtois, se penchant vers elle, chacun lui faisant un baisemain. Lorsqu’elle fut enfin seule, elle retira le bandeau et mélangea leurs plaisirs du bout des doigts sur sa poitrine et dans son cou, comme une récompense pour un travail bien fait. Elle avait hâte, elle aussi, de se retrouver à nouveau avec cet homme si mystérieux. © Tous droits réservés - Charlie M.P. - 11/29/2021 Cela fait un moment que je rêve d’acheter une maison. Au gré de mes promenades quotidiennes, il m’arrive de visiter des Open Houses, de rentrer même si l’extérieur ne me dit rien, car je suis souvent surprise de ce que l’on y trouve. Je prétends pouvoir les acheter toutes, juste pour me retrouver un instant dans la peau de ceux qui font ça sans se poser de question.
Aujourd’hui, il fait beau. J’en profite pour me balader sans but précis au bord du jardin botanique. Les maisons alentour ne sont pas spécialement jolies mais leurs emplacements les rendent hors de prix. Une fois n’est pas coutume, je me laisse tenter par un signe « Open House » sur le gazon. Si je possédais celle-ci, je ne la vendrais jamais. Elle se trouve dans un cul-de-sac, semble avoir un grand terrain à l’arrière et n’est pas trop collée aux voisins. Je frappe à la porte. J’entends un « Une minute ! » de loin et des pas clopinants arrivent dans ma direction. Une femme à peine plus âgée que moi, une cheville dans une attelle, m’ouvre. — Entrez donc ! dit-elle après une banale courtoisie. Le hall est charmant. Je pourrais tomber amoureuse de cette maison juste pour l’entrée. Elle me rappelle de nombreux films américains. Un escalier sur la droite menant aux chambres, une petite table sur le côté pour déposer ses affaires, une porte sous l’escalier pour descendre au sous-sol, la cuisine au bout et un magnifique bleu sarcelle enrobe le tout. Après un bref compte rendu de ce que les murs contiennent, elle demande : — Préférez-vous visiter seule ou que je vienne avec vous ? — Seule, si ça ne vous dérange pas ? En plus dans votre condition... Je n’aime pas faire perdre du temps aux gens. Elle n’insiste pas et repart en boitant vers le salon, me laissant me balader chez elle librement. Je monte à l’étage, visite les deux chambres au bout du couloir, tout à fait ordinaires, bien rangées. Aucune trace d’enfant, sans doute pour cela qu’elle vend d’ailleurs. Quel intérêt de vivre dans une maison avec quatre chambres lorsque l’on vit seule ? J’ouvre une autre porte et y découvre un bureau, derrière lequel est assis un homme qui pianote sur son clavier. Il lève la tête en me voyant. — Excusez-moi ! dis-je confuse. — Non, entrez, je vous en prie ! J'allais m’arrêter de travailler, il est l’heure. — Vous êtes sûr ? — Positif ! Il se lève pour me serrer la main. Une poigne ferme. Un regard franc. Un charme fou. — Magdalène vous laisse sans aide, hein ? dit-il dans un sourire. — Elle s’est proposée de m’accompagner mais avec sa cheville…Et puis je préfère visiter seule de toute façon... Je suis désolée, je vous dérange. Il met les mains devant lui. — Non, vraiment, vous ne me dérangez pas du tout ! Cela fait déjà trois heures que je suis sur ce manuscrit il faut que je fasse une pause. — Vous êtes écrivain ? — Oui. — Vraiment ? Des livres que j’aurais pu lire ? — Peut-être ? — Vous écrivez dans quel genre ? Il prend une petite pause. — Des livres pour adultes. Ce n’est pas tant ce qu’il dit mais son air plus ou moins décontracté qui me donne un petit coup de fouet. Ne souhaitant pas que le malaise s’installe je décide de faire comme s’il s’agissait d’un genre quelconque. — Intéressant. Vous me recommanderiez lequel ? Il m’observe, l’œil rieur. C’est là que je réalise ce que je viens de dire, que je suis sans doute allée un peu loin. — Une future lectrice alors ! Il s’approche doucement. Et je sais bien que la décence voudrait que je recule, que je sorte de cette maison tout de suite mais l’électricité palpable dans la pièce me pousse à rester. Sa femme est en bas, en train de regarder la télé, et je me demande si le fait qu’elle n’ait pas mentionné son mari à l’étage était un oubli de sa part ou si elle m’envoyait volontairement dans la gueule du loup. — Je ne lis pas ce genre-là, dis-je. Je n’ai jamais vraiment essayé pour tout dire. — Voudriez-vous que je vous lise le passage que j’étais en train d’écrire ? En avant-première ? Il me fait un clin d’œil et je ne peux résister à cet honneur qu’il me fait. J’imagine que certains feraient des pieds et des mains pour être à ma place en ce moment même. — Venez, prenez cette chaise, asseyez-vous près de moi. J’entends ce qu’il dit, je sens bien que c'est limite, et pourtant, j’y vais. — Vous n’écrivez pas ? demande-t-il le temps que je prenne place. — Non ! Oh non ! Mais je lis, beaucoup. J’aime lire. — Voudriez-vous plutôt lire le passage en question alors ? — Comme vous le souhaitez… Il tourne son écran vers moi et zoome sur le paragraphe. Plus il plongeait les yeux dans les siens et plus l’envie de lui sauter dessus montait. Cette première phrase me fait déglutir. Dans le coin de mon œil, je le vois observer mes réactions et j’espère qu’il n’a rien entendu. Il laissa la porte de la salle de bain entre-ouverte. Elle n’entrerait probablement pas, mais ça planterait au moins l’idée dans sa tête. Une fois sous la douche, il fredonna une chanson, comme pour l’attirer à lui. Elle était peut-être toujours sur le canapé, à regarder la télé, ou juste derrière la porte, à l’écouter. Mes yeux passent sur chaque mot tellement vite, comme pour ne pas les lire vraiment, pour ne pas faire durer cette gêne qui s’installe. Il préféra l’imaginer tout près, la main dans sa culotte… Fuck. …à toucher du bout des doigt une excitation bien présente. Rien que cette idée l’excita assez pour empoigner sa queue et commencer à se faire du bien. Le paragraphe se termine là. Mon regard trouve le sien et je baisse les yeux tout de suite, probablement rouge de honte. — Alors ? Ça fonctionne ? dit-il le plus professionnellement du monde. Quoi dire ? La vérité ? Ne serait-ce pas lui avouer qu’il vient de me donner chaud ? — C’est… Ce que j’imaginais, dis-je. — C’est-à-dire ? Il s’amuse de la situation. Il a sûrement l’habitude de parler ouvertement de ces choses-là, mais pas moi. — Du récit pour adultes. — Vous aimez ? Un rire nerveux m’échappe. — Joker ? dit-il. — Oui, voilà. — Mais pourriez-vous me dire au moins, si lire ces quelques lignes a réveillé un désir chez vous ? Il se penche de mon côté, ramenant son visage près du mien. Un instant de flottement s’installe alors que nous nous regardons droit dans les yeux. Est-il réellement en train de flirter avec moi ou est-ce une question légitime de la part d’un écrivain du genre ? Quoi qu’il en soit, je réponds. — Ça fonctionne bien, mais je ne suis pas sûre d’être votre cible alors… Sa main est sur ma cuisse. Je jette un œil plus bas pour vérifier si la sensation est bien réelle. Elle l’est. Lorsque je remonte les yeux jusqu’aux siens, il murmure : — Un mot de vous et je retire cette main curieuse. Il est maintenant si près que je vois les différents éclats de couleurs dans ses pupilles. — Que comptez-vous faire exactement ? dis-je. N’est-ce pas votre femme, en bas ? — Elle a l’habitude. — Vous dites ça car elle ne peut pas monter jusqu’ici. Il sourit et me fait signe de regarder derrière moi d’un mouvement du menton. Je tourne la tête et aperçoit sa femme sur le pas de la porte. Son attelle a disparu. Je me redresse aussitôt sur le dossier de la chaise. — Je… Je vais y aller ! Il presse contre ma cuisse. — Restez, dit-il très calme. Je jette un œil sur sa femme, puis sur lui. — Comme je le disais, elle a l’habitude. Il se penche et m’embrasse. Sa langue vient fouiller ma bouche de façon salace. Je garde un œil sur sa femme, elle ne bouge pas. Le fait qu’elle laisse son mari faire ce qu’il veut de moi, et nos bruits de bouche m’excitent si vite… Je me laisse aller à ce plaisir. Il retire mon gilet alors que nos lèvres sont toujours mêlées. Il passe sa main sous mon top, jusqu’à mon soutien-gorge. Il me palpe par-dessus le tissu. Je lance un regard sur sa femme. Elle n’a pas bougé mais son air réjouit me fait dire qu’elle apprécie ce qu’elle voit. Je passe alors une main sur l’entrejambe gorgée de désir de son mari, qui gémit de contentement entre mes lèvres. Je défais sa fermeture éclair et va chercher sa queue, la fait sortir, droite, prête à tout. Il donne des coups de reins lascifs dans l’air, que je saisis avec la main. Soudain, il m’attrape, me soulève et me couche sur le dos, sur son bureau. Il retire mes chaussures. Je ne quitte pas sa femme des yeux. Elle a une main dans sa blouse, se caresse la poitrine. Puis il déboutonne mon jean et le fait glisser le long de mes jambes. Je me retrouve en culotte dans la maison de parfaits inconnus. Il fait descendre mes dessous également et mes fesses se retrouvent contre son bureau froid. Leur excitation visible en rajoute une couche. La femme se rapproche et vient se mettre derrière son mari, le branlant d’une main. C’est elle qui la rapproche de mon sexe, et qui lui fait signe de rentrer en moi. Seules nos respirations affamées se répondent. Sa verge pointe à l’entrée de mon corps et il pousse en moi, dans un long gémissement, alors que la main de sa femme est maintenant sur ses testicules et que je peux sentir ses doigts lorsqu’il rentre à nouveau. Voir ce couple au-dessus de moi profiter de mon corps m’excite au plus haut point. J’attrape le téléphone portable à côté de ma tête et l’ouvre, trouve l’option caméra et me mets à filmer ses va-et-vient, mon point de vue. L’idée qu’ils se repassent la vidéo plus tard devant un plateau télé pépère me ferait presque venir. Je l’arrête dans ses élans, je sens qu’il va venir trop vite. Je me retourne alors et me penche sur son bureau, offrant mes fesses nues. Il me pénètre à nouveau, préparant de son pouce mes envies furieuses. — Prends-la, cette chienne ! dit-elle. Regarde, elle n’attend que ça ! Prends son cul ! Encore deux coups de rein et je serais venue, s’il ne s’était pas subitement arrêté pour changer de trou. Il entre doucement, une fois, jusqu’à la garde et m’arrache un cri. Puis il se retire et entre à nouveau, avant de me pilonner comme si je comptais partir tout de suite. L’angle de sa queue appuie au bon endroit, je sens mes muscles se refermer sur lui, je sens une chaleur au creux de mon ventre m’envahir. — Ecoute-la gémir ! Elle aime ta queue, cette salope ! Ses petites réflexions ne font que m’exciter encore plus. — Je crois qu’elle jouit ! Viens dans son cul ! l’encourage-t-elle. Les râles de son mari m’emmènent déjà loin. Mon corps n’est plus le mien, il convulse sous le plaisir, sous ses mouvements déterminés. Il ponctue son orgasme dans mon corps avec de sérieux coups de reins, tremblant de tout son être en se rattrapant à mes hanches. J’en bave de plaisir sur son bureau. Après un baiser tendre de l’écrivain sur mon dos, ils me laissent tout deux le soin de me débarbouiller au bout du couloir. En sortant de la salle de bain, je les entends baiser comme des forcenés dans le bureau. Je redescends alors sur la pointe des pieds, les laissant à leur affaire. Dans ce hall si charmant, je retrouve l’attelle contre le mur et le panneau « Open House » retiré du gazon de l’entrée. Deux preuves visuelles qu'il ne s'agissait là que d'un échange de bons procédés. Un très plaisant échange. © Tous droits réservés - Charlie M.P. - 11/10/2021 — Il suffit de passer cette porte ?
— Oui. Rentrez chez vous et prenez le temps de la réflexion. Lizzie, comme je vous le disais, dix-sept pourcents ne sont toujours pas revenus. L’homme repositionne ses lunettes sur ses joues rondes. — Nous ne pouvons garantir votre retour, en somme. — Oui, j’avais compris. Un bouton lumineux sur son bureau se met à clignoter mais il l’ignore. — Je veux y aller. Il secoue la tête. — Ce n’est pas une décision que l’on prend à la… — C’est tout décidé. Ça fait des mois que ma décision est prise. — Soit… Il se rassoit contre le dos de sa chaise. —…Vous êtes majeure et vaccinée comme dit mon neveu. Sur l’écran, il ouvre son calendrier. — Dans deux semaines ? Le premier du mois ? — Tout de suite, ce n’est pas possible ? — Tout de suite ? — Combien de temps faut-il pour passer la porte exactement ? Il semble presque excité par temps d’empressement. — Eh bien eh bien… Dix à vingt minutes. — Alors allons-y ! Je me lève et il fait de même, par mimétisme. — Je dois prévenir mon équipe. Ce n’est pas le travail d’un seul homme, vous savez. Il me regarde par-dessus ses lunettes avec un air excentrique. — Que dit-on de mon projet ? Quelles sont les rumeurs ces jours-ci ? Les bruits courraient dans les milieux underground que le professeur Buchanan, un scientifique à l’éthique contestée, avait trouvé un moyen de voyager dans un monde parallèle, et se terrait dans un endroit tenu secret. L’utilisation de Thorium était interdite depuis la Grande Explosion de 2047 mais il en utilisait et se cachait des autorités. Poussée par une envie viscérale de visiter ce nouveau monde au point d’en rêver presque toutes les nuits, il m’avait fallu cinq longs mois pour le trouver. — Pas grand-chose, si ce n’est que certains l’ont décrit comme le paradis. — Le paradis, hein ? Rien que ça ! Il appuie sur un bouton, un sourire espiègle en coin. — Dranik, dis à l’équipe de me rejoindre en salle dans cinq minutes. J’arrive avec mademoiselle Clingman. Dranik répond, d’où il se trouve: — Ils sont en pause à cette heure-ci. — Et bien trouve-les et ramène-les en salle immédiatement ! Le ton sec est justifié. J’ai ramené avec moi tout ce qui reste de mon héritage, ce qui fait un sacré pactole pour le professeur s’il me laisse passer la porte. Nous prenons un ascenseur pour descendre dans la salle souterraine, à trente-sept mètres me dit-il. Les oreilles en prennent un coup. Les portes s’ouvrent sur une vaste pièce taillée dans la roche. S’y trouvent quelques bureaux et une table des commandes digne d’un film de science-fiction. En face de nous, une porte de métal blindée. — Je voyais plutôt ça comme Alice au Pays des Merveilles, dis-je. — Drink me ! Eat me ! glousse-t-il. — Y êtes-vous déjà allé ? — Bien entendu ! — Aucune envie d’y rester ? — Quelqu'un se doit de faire tourner la machine. Tenez, mettez ce bracelet. Il me tend l’objet, que j’ajuste à mon poignet. — À quoi ça sert ? — À vous retrouver si vous vous perdez. Deux hommes en blouse nous ont rejoint et s’assoient aux bureaux de chaque côté de la porte. Le professeur se met aux commandes. — Prêts ? Activation dans 3, 2, 1… Il y a un bruit d’explosion de l’autre côté de la porte. Je jette un œil sur Buchanan. Il est tout à fait calme. Les deux autres ajustent des niveaux à toute vitesse. Leurs gestes semblent avoir été répétés des centaines de fois. Et puis, au bout d’une dizaine de minutes, la porte s’ouvre enfin dans un nuage de fumée. Je me penche, impatiente de voir ce qui se trouve de l’autre côté mais on n’y voit rien, juste une lumière blanche éblouissante. Je couvre mes yeux avec ma main, je les plisse pour voir au-delà mais rien, c’est le vide complet. Le monde parallèle n’émet aucune image, aucun son. — Qu’attendez-vous ? dit le Buchanan. — Quoi, comme ça ? Est-ce que l’on tombe ? Quelle sensation… — Vous ne sentirez absolument rien, c’est comme si vous continuez votre pas en avant dans un lieu différent. Vous pouvez y aller les yeux fermés. Je m’approche de la porte. Même à un mètre on ne distingue pas ce qui se trouve de l’autre côté. Je ferme les yeux et fais deux pas en avant. J’ai déjà un pied au dehors quand j’entends la voix de Buchanan, très loin, dire « Faites ce qu’il vous demande et vous pourrez revenir ». Un air frais et une sensation immédiate de bien-être m’enveloppent. Lorsque j’ouvre les paupières à nouveau je suis en pleine rue. Il n’y a aucune porte dans mon dos. Des buildings en verre m’entourent. L’environnement ressemble à s’y méprendre aux anciennes rues de New York ou de Chicago mais quelque chose est étrange. Je ne mets pas le doigt dessus tout de suite mais je ressens l’artifice, le synthétique. Est-ce l’air qui sent le printemps ? Le manque d’imperfections dans le bitume ? Le sillon parfait des nuages ? La présence de trottoirs mais l’absence de véhicules ? Ou le… Oh ! Il m’aura fallu un petit temps d’adaptation pour que cela me saute enfin aux yeux. Tout le monde ici porte un anneau autour du cou, un fin tube de couleur fluorescente. Jaune, rouge, vert, bleu, violet, rose ou orange… J’arrête une passante au collier rose en posant ma main sur son avant-bras. — Excusez-moi mademoiselle… Je m’interroge… Qu’est-ce que c’est que ce collier ? — Quelle question ! Vous avez un talys vous aussi. Je porte ma main à mon cou et sens le tube de verre sous mes doigts. Je baisse les yeux et note qu’il s’agit d’un collier rouge. — Mais qu’est-ce-que... Son visage s’adoucit. — Ah, vous venez juste d’arriver ? Il faut vous rendre au croisement des rues Bussy et Rabutin. Vous trouverez une petite boutique « Le 8e étage ». Demandez le docteur Himéros. Passez-lui le bonjour de la part d’Annabelle. Je pense, enfin…j’espère, qu’il se souvient de moi. Et puis elle reprend sa route. Je tente de retirer mon collier pour pouvoir le regarder de plus près mais il n’y a pas de fermoir, comme si j’avais grandi avec. Il faut que je trouve ce docteur Himéros. Je jette un œil aux alentours pour savoir où je me trouve et j’aperçois un point rouge au loin qui clignote. Il flotte à une dizaine de mètres du sol, en plein milieu de la route opposée. — Vous voyez ce truc ? Ce point rouge, là ? dis-je aux passants qui m’ignorent complètement. Je me rapproche, je veux voir de plus près si ce sont mes yeux qui me jouent des tours. Mais plus je m’approche, plus le point recule. Et puis soudain, il apparait au bout d’une autre rue. Le point me fait prendre la rue Rabutin. Je comprends alors que quelqu’un ou quelque chose me guide et un « incroyable ! » s'échappe d'entre mes lèvres. Je continue de le suivre jusqu’au croisement de la rue Bussy. Et là, comme indiqué par Annabelle, comme un tout petit bouton en plein milieu des gratte-ciels, se trouve la fameuse boutique « Le 8e étage ». Elle n’a l’air de rien, cette vieille échoppe sur ce rond-point mais me voilà comme Alice, intriguée par tant de mystère. Je m’approche et je pousse la porte. L’intérieur est immense. La pièce ne devrait pas pouvoir tenir dans cette petite boutique mais avec tout ce qui se passe d’étrange, je ne devrais pas m’étonner. De grands draps rouges ornent les murs de la pièce qui serait vide si ce n’était pour ce fauteuil de cuir majestueusement placé en son centre. — Docteur Himéros ? Le « s » reste en suspension une seconde, puis j’entends un bruit de micro que l’on allume. — Bienvenue, Lizzie. Une voix calme, chaleureuse et masculine remplie la pièce. Par réflexe je jette un œil derrière moi mais je suis toujours seule. — Vous savez qui je suis ? dis-je. — Bien sûr. Le scanner à l’entrée de ce monde me permet de savoir qui arrive. — J’ai été scannée ? — Tous ceux qui entrent le sont. Nous renvoyons les personnes susceptibles de porter atteinte au bon fonctionnement du système. — C’est-à-dire ? — Ceux qui arrivent avec un talys blanc n’apprécient pas ce monde, il est plus prudent de les renvoyer immédiatement. C’est la garantie que tous ici passent le meilleur moment possible. Tout cela semble beaucoup l’amuser car son sourire s’entend. — Pourquoi le mien est rouge ? À quoi servent ces couleurs ? — À exposer la nature de vos désirs. Les désirs ont des longueurs d’ondes différentes. Les vôtres sont rouges. — Les gens sont ici pour trouver l’amour ? Je n’en n’ai pas b… — Qui vous parle d’amour ? J’entends une fois encore dans sa voix un petit air moqueur. — Lizzie, vous savez pourquoi vous êtes ici, n’est-ce pas ? — Parce que je voulais découvrir un nouveau monde ? — Vous êtes ici parce que vous avez suivi un rêve. — J’ai suivi un rêve ? — Vous souvenez-vous d’une personne aux cheveux gris hirsutes, vous recommandant un spécialiste, il y a environ un an lorsque vous n’aviez pas le moral ? Qu’un parfait inconnu soit au courant de ça est complètement fou. — Il vous a prescrit des anxiolytiques, n’est-ce pas ? — Oui, mais comment… — Il s’agissait en réalité de rêves de synthèse. Ces rêves vous disaient de visiter notre monde, correct ? Je me laisse tomber dans le fauteuil. Est-ce que je suis en train de rêver, justement ? Tout parait réel mais cette histoire est si grotesque. Je questionne ma propre volonté de venir jusqu’ici, tous ces choix que j’ai fait depuis des mois. — Pourquoi quelqu’un voudrait contrôler mes rêves ? Me faire venir ici ? — C’est ce que vous devez découvrir… Comme je reste muette, il continue. — Je sens que votre curiosité prend déjà le dessus. Cela me ravit. Nous aimons les gens curieux ici. Il s’amuse de la situation. Dans un autre contexte, je tomberais sans doute sous le charme de cette voix mais je suis sous le choc et les questions se bousculent dans ma tête. — Qui êtes-vous ? — Vous le saurez tôt ou tard, ne soyez pas si impatiente. — Et maintenant, que suis-je sensée faire ? — Maintenant, allez découvrir ce que notre monde a à offrir. Il coupe le micro et je me retrouve dans le silence complet. Pourquoi quelqu’un voudrait absolument que je me retrouve ici ? Tout cela me rend anxieuse. Ça valait bien la peine de changer de monde… Je sors de la boutique. Lorsque je lève la tête, j’aperçois à quelques mètres au-dessus de moi un petit objet volant qui semble suivre tous mes mouvements. C’est à ce moment-là que je me rappelle du bracelet autour de mon poignet. Sûrement Buchanan qui suit mes allées et venues. Je tourne en rond. Je n’ai pas la carte de ce monde mais il semblerait qu’il ne fait que cinq blocs. Juste assez pour avoir un peu de buildings, un peu de parc, un peu de magasins, une pincée de monde quoi. Comment peut-on se perdre ici ? Je suis assise sur un banc, à regarder tous ces gens sans enfants passer à me demander pourquoi certains l’appellent le paradis quand un jeune homme au talys rouge s’assied à mes côtés. — Vous êtes nouvelle ici ? Je ne vous ai jamais vue. — Ah, donc les phrases d’accroche sont un peu les mêmes ici ! Il secoue la tête. — Je ne suis pas ici pour vous séduire. Je suis venu vous chercher. — Me chercher ? C’est Buchanan qui vous envoie ? Je ne suis pas perdue. Enfin, je ne crois pas... — Non, ce n’est pas Buchanan. Vous êtes attendue dans la Tour Noire, dit-il en la pointant du doigt. — Que ce passe-t-il dans la Tour Noire ? — On m’a juste dit de venir vous chercher. Vous me suivez ? Ce n’est pas comme si j’avais autre chose à faire. Je me lève et le suis. Sur le chemin, je lui demande de quoi ses journées sont faites. Il me répond qu’il n’apparait dans ce monde que lorsque le Maestro a besoin de ses services. Une image me revient alors en tête. Une image rêvée, sans doute. Un homme passe en revue plusieurs femmes. Je ne vois que des corps, aucun visage. Chaque femme est vêtue de dessous de la même couleur que leur talys. Pour une raison que j’ignore, mon corps semble aimer cette image. Plus j’avance vers cette Tour et plus les flashbacks inondent mon esprit. L’homme effleurait le tissu de mon balconnet. Le souvenir est si fort que j’en ressens une sensation presque semblable à celle du toucher. Le petit objet volant s’arrête à la porte d’entrée. Nous entrons dans la Tour Noire et une fois dans l’ascenseur l’homme me demande si je vais bien. — N’ayez pas peur. Rien de grave ne vous arrivera. Il a beau vouloir me rassurer, ses paroles ont l’effet inverse. Donc il va m’arriver quelque chose, juste rien de grave. Une fois arrivés à notre étage, les portes de l’ascenseur s’ouvrent et il me fait signe de sortir. Il reste dans l’ascenseur et j’ai à peine le temps de dire « Vous ne venez pas ? » que les portes se referment. Je me retrouve dans un hall aux couleurs sombres, illuminé par des dizaines de petits plafonniers, face à une porte démesurée en acajou. Je m’en approche et le trac fait son apparition. Je prends une grande inspiration. Je m’apprête à frapper à la porte lorsqu’une voix d’homme sort des murs. « Entrez. » La porte s’ouvre d’elle-même, lentement. Mes yeux découvrent une grande pièce aux murs, sols et meubles noirs. Au fond de la salle, un homme en costume 3 pièces bleu-nuit est assis dans un fauteuil. Ses bras reposent sur les accoudoirs, ses jambes sont confortablement écartées. Un masque aux courbes simples recouvre le haut de son visage. — Approchez, m’invite-t-il. J’avance d’un pas assuré, même si je ne le suis guère. Une fois à deux mètres de lui, il se redresse et fait un pas en avant vers moi. Mes yeux se posent sur ses pommettes saillantes, son menton lisse, cette bouche à la lèvre inférieure pincée. Son parfum éveille mes sens. Est-ce que le souvenir olfactif d’un rêve existe ? — J’ai l’impression de vous connaître, dis-je. Est-ce le cas ? — En quelque sorte. — Docteur Himéros ? Il étouffe un rire. Ce monde est trop mystérieux, ils vont tous me rendre dingue. — Ne soyez pas nerveuse. Tout va bien se passer. — Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Il passe la main sur mon talys. Se faisant, il effleure ma clavicule du bout des doigts et envoie un frisson le long de ma colonne. Ses yeux intenses derrière le masque reviennent se poser sur les miens. — Déshabillez-vous, dit-il dans le plus grand calme. — Pardon ? Il retourne s’assoir en face de moi. Je ne suis pas du genre à recevoir des ordres de qui que ce soit, et pourtant, sa façon de me parler fait naitre une chaleur entre mes cuisses et l’intention de lui obéir est bien là. Une fois posé, il me fixe à nouveau, attendant patiemment que je m’exécute. C’est ridicule. Me déshabiller comme ça ? Pour un inconnu ? À l’appréhension vient vite se mêler le désir. La curiosité l’emporte. Je ne suis pas dans un monde différent pour agir de la même façon qu’avant. Je déboutonne mon chemisier puis découvre mes épaules dans un geste lent et malhabile. Le tissu qui frotte en passant sur ma peau est le seul bruit dans la pièce. Je laisse tomber le chemisier au sol. Son immobilité et son silence m’impressionnent. Mon cœur s’emballe. Je dégrafe l’arrière de ma jupe et la fais glisser le long de mes jambes. Il suit mes mouvements des yeux et c’est lorsque je me relève complètement qu’il me regarde de haut en bas, lentement, savourant chacune des courbes de mon corps. Il se lève, approche, puis agrippe ma mâchoire d’une main ferme. Il s’avance si près qu’un baiser semble inévitable. Mais il n’en fait rien. Le regard planté dans le mien, il me laisse en suspens quelques secondes, le temps que son souffle chaud sur mes lèvres fasse dégouliner mon corps d’envies obscènes entre mes jambes. Entendant sans doute l’envie dans ma respiration haletante, ses yeux se plissent. Il donne un coup de langue trivial sur ma bouche entre-ouverte. La chaleur moite de ce corps étranger contre mon visage finit de me mettre en feu. Mon ventre se tord sous l’envie d’une invasion profonde. Le visage toujours pris en tenaille entre ses doigts, ma respiration devient affamée. J’aimerais que cette bouche descende sur mon corps, que cette langue vienne s’introduire entre mes cuisses. Il lâche mon visage et retourne s’assoir. — Revenez demain. — Vous… me laissez comme ça ? — Comme quoi ? — Comment ça comme quoi ? — Y’a-t-il un problème ? Mes sourcils se redressent. Son air serein me ferait douter de tout ce qui vient de se passer. L’ai-je rêvé ça aussi ? — Seriez-vous excitée, mademoiselle Clingman ? dit-il étonné. Je n’ai jamais eu à dire tout haut ce que je ressentais lorsque cela paraissait évident. J’acquiesce d’un hochement de tête, un peu gênée tout de même de mes soudaines chaleurs. — Cela m’étonne beaucoup et je vais vous dire pourquoi. Il s’approche à nouveau et caresse le talys autour de mon cou. — Cet anneau, voyez-vous, contient tous vos désirs. Vous ne devriez pas ressentir d’excitation. — Vous ne me croyez pas ? Sa voix, son parfum, ses gestes délicats m’enivrent plus que de raison. Ne le voit-il pas ? Il passe sa langue rapidement sur sa lèvre inférieure, peut-être inconsciemment. Sa bouche, maintenant luisante, me tente encore plus. — Retirez votre culotte et donnez-la moi. J’ai beau être dans un monde différent, il me reste toujours de la pudeur… Je fais non de la tête. Il tend la main. — Retirez-la tout de suite et donnez-la moi. — Sinon ? Il prend mon bras et me tire à lui. Nos lèvres sont à nouveau à un fil l’une de l’autre. La surprise de sa main contre mon sexe me fait ouvrir grand la bouche. Il reprend, en parlant encore plus doucement, comme si nous n’étions pas seuls dans la pièce. — Ne faites pas de manières. Son regard devient noir. Plus il me sermonne, plus il m’excite. Il m’agrippe fermement. — Il y a deux ou trois choses que je pourrais mettre dans votre ravissante bouche pour calmer cette insolence. S’il pense me dissuader, il se trompe. Mes envies passent à travers le tissu à présent et il ne fait aucun doute qu’il puisse le ressentir du bout des doigts. — Il va falloir revoir votre attitude, dit-il. Il reprend ses distances. — Retournez voir le docteur Himéros. Il tourne les talons et disparait par une autre porte au bout de la pièce. Le goujat me laisse en plan avec une envie monumentale. Ce monde est too much pour moi… Je me rhabille, redescend, sors du building et suis le point rouge jusqu’à l’intersection Bussy et Rabutin avec la ferme intention de retourner dans le monde d’où je viens. Je rentre à nouveau dans la boutique, la surprise en moins. — Docteur Himéros ? Le micro s’allume et la chaude voix réapparait. — Lizzie. — Je souhaite retourner dans mon monde. — Allons, vous venez à peine d’arriver. — Et bien justement ! Je viens à peine d’arriver et je me suis déjà retrouvée à demi-nue devant un parfait inconnu. — À ce propos, laissez-moi recalibrer votre talys. — Parlons-en tiens, il paraitrait que… — Ne bougez pas. — Vous faites-ça maintenant, là, comme ça ? — Oui, restez immobile. Je ne bouge plus. — Il paraitrait que je ne devrais pas ressentir de désir ? Un monde sans désir, quelle idée ! Je l’entends rire de bon cœur. — Dites-moi qui il est. Que me veut-il ? Si vous ne répondez pas, je pars. — C’est à lui de révéler son identité. Sachez juste qu’il a créé ce monde. — C’est Buchanan qui a créé ce monde. — Non, le professeur Buchanan a trouvé le moyen d’y entrer, mais il ne l’a pas conçu. — Vous savez, vous avez un peu la même voix que lui. — Ne dites pas de sottise. Fini. Il devrait marcher à présent. — Comment s’appelle-t-il ? — Le maitre du jeu ? Nous l’appelons Maestro, mais vous le saviez déjà. Une image de l’homme au masque arrive comme un éclair dans mon esprit. Il est au-dessus de moi, nu, en train de me pénétrer avec une rage presque animale. L’environnement est blanc, limite aveuglant. Cette image dure quelques secondes, juste assez pour me donner quelques sensations, l’envie de rester, de me faire toucher, pénétrer… — Je crois que le talys ne fonctionne toujours pas, dis-je. — Vous avez eu une image mentale ? Rien d’alarmant. Sait-il seulement que l’image en question m’excite ? —Vous pouvez partir à tout moment mais il serait dommage de renoncer à ce qui vous attend, croyez-moi. Retournez voir Maestro. L’image revient. Sa bouche est grande ouverte, j’entends ses râles, je ressens ses mouvements dans mon corps… S’en est trop. Je retourne à la Tour Noire. Le petit objet volant me suit à nouveau. Quel monde étrange… — Vous allez devoir vous expliquer quand je reviens, Buchanan ! dis-je en espérant qu’un micro se trouve accroché à l’engin. J’arrive à la Tour et il s’arrête une nouvelle fois devant la porte comme un bon petit toutou. Je prends l’ascenseur et appuie sur le bouton « 8 » comme le jeune homme l’avait fait plus tôt. Je ne sais pas à quoi ce maitre du jeu joue, mais je ne repartirai pas d’ici sans une explication cette fois-ci. Les portes s’ouvrent sur la porte en acajou. Je ne frappe pas, j’entre directement. Et il se trouve là, assis sur ce même fauteuil, dans la même position, avec le même masque. — Vous restez comme ça tout le temps ou vous saviez que j’allais revenir ? — Une intuition. J’approche et m’arrête à deux mètres de lui. Il se redresse. — Je ne me déshabillerai pas ce coup-ci, je tiens à vous le dire tout de suite, cher Maitre du Jeu. Il ne relève pas mon sarcasme. — Ne dites rien avant d’avoir visité la pièce de résistance… D’une main dans mon dos, il m’invite à le suivre. Sa voix me calme si facilement. Il m’envoute dès qu’il ouvre la bouche. Je le suis volontiers dans une autre pièce. Nous passons une porte et nous retrouvons dans une pièce toute aussi grande, d’un blanc lumineux, comme si nous passions de la nuit au jour. Là, se tiennent en rang six femmes en petite tenue, portant toutes des talys de couleurs différentes. Elles sourient, plus jolies les unes que les autres. Il m’invite à me placer à côté de la femme au talys bleu puis il se met en face de nous. Être toute habillée alors qu’elles sont à demi-nues me donnerait presque envie d’en faire autant pour ne pas dénoter. Derrière nous se trouve une cabine de forme oblongue d’environ deux mètres de haut sur quatre mètres de long. Une porte ronde à manivelle verrouille chacune des extrémités. — Qu’est-ce que c’est que ce truc ? dis-je. Les femmes étouffent des rires. — Vous le saurez bien assez tôt, dit-il. Tous ces rires m’intriguent. Maintenant peu importe ce qui se passe, je veux savoir à quoi ce machin peut bien servir. Il va à la rencontre de la première jeune femme de la file. Elle le regarde droit dans les yeux, comme pour chercher à le séduire, sans un mot. Puis il passe à la seconde. Elle fait de même. Lui, derrière son masque regarde leur cou avec intérêt. Il les passe en revue et arrive enfin à moi. Ses yeux descendent sur mon corps. Comme si la nudité était la norme, mes habits me semblent indécents. Il insiste du regard, je le sens, pour que je me plie à la coutume mais je ne veux pas revenir sur mes paroles. Il passe ses doigts sur le talys. — Vous disiez que vous ne vous déshabilleriez pas, dit-il. Mais laisseriez-vous quelqu’un le faire à votre place ? Sa voix tourne dans ma tête comme une incantation. Sa main frôle ma peau encore une fois. Je sens la chaleur sous ses doigts. J’aimerais qu’il déboutonne lui-même mon chemisier sans avoir à lui demander. — Tamara, dit-il en lui faisant signe de la tête de venir jusqu’à moi. La jeune femme au talys bleu approche dans un mouvement gracieux, un sourire bienveillant aux lèvres mais le regard plein de malice. Elle décroche le premier bouton et je sens monter une bouffée de chaleur entre mes cuisses. Elle est délicate, disposée à méticuleusement me déshabiller. Mes yeux descendent sur sa poitrine. La chair de poule se voit sur le discret galbe de ses seins. Puis elle fait descendre le chemisier le long de mes bras, se rapprochant dans le même geste pour s’assurer de le faire glisser jusqu’en bas. Tamara sent le jasmin. Elle se met à rire lorsque le chemisier reste un instant coincé à mes poignets. Elle baisse la fermeture éclair de ma jupe dans mon dos puis s’accroupit devant moi, l’agrippe à mes hanches et la fait descendre doucement, observant ce qu’elle découvre petit à petit. J’en tremble d’excitation. Ses yeux remontent jusqu’aux miens, elle me sourit puis se relève et retourne se placer parmi les autres. Voilà que je me retrouve en petite tenue. Je réalise que le rouge de mes dessous complète la collection de couleurs. — Une femme pour chaque jour de la semaine ? dis-je moqueuse. Le sourire du Maestro me fait dire que je ne suis pas tombée bien loin de la vérité. Il approche de moi à nouveau et pose sa main derrière mon bras. — Voudriez-vous me suivre à présent, dans le Commistrium ? L’envie d’en savoir plus crée une douleur exquise au creux de mon ventre. Je le suis sans tergiverser. Il déverrouille une des portes en faisant un tour complet de manivelle. Il tire la porte vers lui et un bruit d’eau qui ruisselle sort de l’engin. L’intérieur est cylindrique, tout aussi lumineux que la pièce. Les parois sont lisses. Un fin ruisseau d’eau claire coule au sol. — Après vous, dit-il. Je me hisse à l’intérieur. Il fait de même. La femme en rose ferme la porte derrière nous. Le son provenant de l’extérieur est étouffé une fois la pièce fermée. Des vannes d’airs frais s’ouvrent immédiatement et de la musique classique sort d’on ne sait où. — J’espère que vous avez confiance en elles, dis-je. — Elles aiment bien assez ma présence pour qu’il ne m’arrive rien. Il retire sa veste, tape deux fois sur la paroi. Une accroche en métal en sort et il pend sa veste dessus. — Couchez-vous sur le dos, dit-il. J’hésite un instant à me retrouver dans l’eau, mais par bonheur celle-ci est aussi chaude que la sensation entre mes cuisses. Je me retrouve seule avec un parfait inconnu, dans ce lieu clôt. Le désir monte d’un seul coup. Il y a à peine dix minutes je voulais rentrer chez moi maintenant j’aimerais que ce soit lui qui rentre chez moi. Il défait sa chemise, la retire, se retrouve torse nu face à moi et c’est seulement à ce moment-là que je prends conscience de ce qui se passe. Je suis au dernier niveau du jeu. — Allongez-vous complètement au sol, dit-il. Je m’allonge complètement. Le talys dans mon cou se retrouve dans l’eau et en l’espace de quelques secondes, ce que je pensais être du verre se dissout au point qu’il est maintenant possible de le retirer de mon cou. Le liquide rouge se mélange à l’eau. — L’ai-je cassé ? Il n’a pas le temps de répondre avant qu’un désir viscéral me submerge complètement. J’ai subitement envie de doigts, de queue, d’éjaculation, de seins, de bouche, de langue, de peau, d’odeurs, de cris, de morsures, de servitude, d’envahissement. Tout à la fois, comme s’il en allait de ma survie. — Oh… Prenez-moi, dis-je en me relevant et en posant ma tête contre son entrejambe. Je sens son érection contre ma joue, sous le pantalon et ma respiration accélère, je manque presque de souffle. Tous mes désirs font surface en même temps et descendent jusque dans ma culotte dans un torrent de sensations qui me mettent au bord de l’orgasme. Je me jette sur sa fermeture éclair. Je la descends si vite qu’il n’a pas le temps de me repousser. J’extirpe la queue de son caleçon et la mets dans ma bouche sans lui laisser le temps de me dire non. Je sais pourquoi nous sommes là, pourquoi il m’a amenée ici, il ne m’en tiendra pas rigueur. Je suce son appendice comme s’il s’agissait de la dernière en circulation. L’excitation est si grande que je pourrais le dévorer si je n’avais pas si envie de sentir ce gland tout en relief, au fond de moi. J’entends quelques râles satisfaits qui me rendent encore plus folle. L’envie d’une délivrance est si intense que mon corps se met à onduler comme pour en finir. Je mets une main entre mes cuisses et il m’arrête en attrapant mon poignet. — Remettez-vous sur le dos, dit-il. Je m’exécute sur le champ. Il s’approche, attrape l’élastique de ma culotte, la tire le long de mes jambes et s’en débarrasse derrière lui. Je n’attends pas qu’il décroche mon soutien-gorge, je le fais moi-même, trop impatiente de subir ses assauts. — Ecartez les jambes. Il n’a pas besoin de me le dire deux fois. Ma pudeur is out the window. Il tape deux fois sur chacune des parois. De petites trappes s’ouvrent et il déploie deux espèces d’étriers sur lesquels il fixe mes jambes. Il ne cache pas son sourire en me voyant de la sorte. Lui offrir cette vue m’excite plus que de raison. Il fait de même pour mes bras en les accrochant à des attaches métalliques qu’il extirpe elles aussi des parois. — Vous n’avez pas besoin de m’attacher… Je suis à vous, complètement à vous… Venez me remplir… Il retire son pantalon, tout le reste, se retrouve enfin complètement nu lui aussi. Mon sexe ruisselle, crie son envie de se faire transpercer. Il frappe à la porte, qui s’ouvre à nouveau. Il pointe quelque chose du doigt. C’est alors que Tamara entre dans le Commistrium. Elle me regarde, le sexe déjà offert après seulement quelques minutes à l’intérieur de la capsule. La porte se referme. Elle vient d’elle-même se placer entre mes jambes. Mon corps réagit comme s’il en avait envie. En ai-je envie ? Elle défait son soutien-gorge et ses petits seins apparaissent. Elle se penche sur moi et m’embrasse. Sa langue, ses lèvres sont si douces… Elle frotte sa poitrine lascivement contre la mienne. Mes sens durcissent. Ses mains se perdent dans mes cheveux. Elle se met à gémir et son plaisir rajoute à la pile de mes désirs. J’ouvre les yeux et je vois que Maestro a pris Tamara par derrière alors que ses lèvres sont toujours sur les miennes. L’image est tellement salace que je suis tout au bord. Les doigts de Tamara viennent fouiller mon intimité avec délicatesse. Il claque sa fesse et elle gémit à nouveau. Elle prend alors de l’eau dans sa main et la porte sur son talys, qui fond en quelques secondes. Le liquide bleu en sort, tombant en gouttelettes sur mon ventre. Elle lève les yeux au ciel, sous l’emprise de ses propres démons et elle se met à gesticuler sur le corps de Maestro pour chercher son bonheur. Elle gémit plus fort, puis descend sur mon corps pour se retrouver la tête entre mes jambes. Là, elle me mange comme si j’allais disparaitre du menu la minute qui suit. Sa langue est affamée, la sensation est divine. J’ondule comme je peux sur sa bouche avide. Mon plaisir est proche. Mais Tamara s’arrête subitement. Elle décroche mes jambes des étriers et vient se coucher sur moi, frotter son pubis contre le mien. J’aimerais participer mais de toute façon je pense que je viendrais bien trop vite. Il la reprend par derrière et maintenant je ressens chacun des coups de reins par intermédiaire. Elle ne se préoccupe plus de moi. Elle remue les hanches comme elle peut, ses seins s’agitent à chacun de ses mouvements et puis soudain, ses yeux se ferment, sa bouche s’ouvre en grand mais plus aucun son n’en sort. Elle remue plus rapidement sur moi, lui en elle, et puis elle se met à gueuler, à expirer. La voir jouir me ferait presque venir. Si seulement j’avais l’usage de mes mains… Elle revient à elle et se relève, comme si sa tâche était accomplie. Tamara sort du Commistrium, laissant mon plaisir inassouvi. — Je ne savais pas que vous aimiez les femmes, dit-il. — Moi non plus, pour tout vous dire… Il s’approche, s’agenouille, la queue toujours gorgée de désir, écarte mes jambes d'une main et introduit un doigt dans mon sexe de façon doctorale. — Je suis très demandeur, dit-il. Et très joueur. — J’avais remarqué. Son petit doigt s’approche sérieusement de mon autre trou. — J’aime l’idée de posséder, dans tous les sens du terme, l’objet de mes désirs. Il tape deux fois sur la paroi et sort un petit objet de forme phallique au bout d’une chainette. Il en lèche le bout et me le pousse doucement dans l’anus. Il m’ôte un cri de plaisir. — Je ne pensais pas, continue-t-il, que vous seriez si… — Oooh oui… — … Si rapide à vous soumettre, si facile à vous ouvrir. — Donnez-moi votre queue, par pitié… Il remue l’objet en moi. Il va me rendre complètement dingue. — Que désirez-vous, dis-je n’y tenant plus, faites de mon corps ce que vous voulez ! Dites-le moi ! Dites-le moi ! — Pour tout vous dire… — Oui… Il s’arrête dans son élan. Il voit le désir au fond de mes yeux et il semble ravi. — … J’aimerais que vous me supplier de vous prendre. C’est tout ? Était-ce si dur à dire ? N’est-ce pas ce que je suis en train de faire ? — Baisez-moi, je vous en supplie ! Il secoue la tête. — Non, voyez, j’aimerais beaucoup que vous le fassiez en criant mon nom. — Baisez-moi, Maestro, baisez-moi ! — Maestro n’est pas mon nom. — Donnez-le moi alors et je vous supplierai comme il se doit ! Il agrippe mes hanches et me ramène à lui. Son gland se trouve à l’entrée de mon sexe. Il ne semble pas résolu à me le donner alors je me rapproche tant bien que mal. Le bout rentre à moitié, savoir qu’il est juste là, à quelques centimètres de me faire jouir me fait bouillir. — Vous êtes impatiente. — J’ai déjà bien attendu. Je veux vous sentir en moi. Inondez-moi ! Il entre un petit peu plus en moi et ressort, jouant avec mes nerfs, rentrant à nouveau la seconde qui suit, ne ratant aucune réaction de frustrations et de plaisir sur mon visage. Et puis, d’un seul mouvement, il me pénètre jusqu’à la garde et je laisse échapper un cri. Le sentir enfin me remplir, épouser mon sexe, voir le plaisir qu’il y prend relance ma folie furieuse. Il prend son temps, allant et venant dans mon corps lascivement. — Plus fort… dis-je. Il n’en fait rien, il continue de remuer mollement en moi, le sourire aux lèvres. — Je vous en supplie… Qui que vous soyez, baisez-moi ! Il se couche sur moi, et, sans me quitter des yeux, retire son masque. Il me faut quelques secondes pour me rendre compte de qui se trouve en face de moi. Il a changé, il a grandi, mais les traits me sont familiers. J’ai du mal à comprendre ce qui se passe, comment c’est possible, comment il peut se retrouver ici… Ça doit faire vingt ans à présent…. Son sourire s’élargit. C’est bien lui, l’adolescent fils à papa que je gardais il y a tant d’années, que j’avais surpris en train de se masturber sur une photo de moi prise à mon bal de promo. Une fois majeur, il m’avait demandé de sortir avec lui devant mes amies, j’avais ris, j’avais répondu « Jamais de la vie ». Comment n'ai-je pas compris tout de suite en entendant le terme de « Maitre du jeu », « Maestro »? Ce jeu de rôle qui l’obsédait. Il est entre mes jambes. Il remue... Si bien... Voyant la surprise dans mes yeux, il accélère, il me donne de plus gros coups de reins. Il bute au fond de moi et mon désir monte. Des mois, peut-être même des années qu’il met tout ça en place. Il s’affaire dans mon corps, les yeux pleins de vices et de satisfaction. Sa folie m’excite. Mon sexe se resserre sur lui, l’aspire à chacun de ses va-et-vient. Il est au bord lui aussi. Je n’arrive pas à croire à ce qui est en train de se passer. Le regard de cet homme frustré m’excite tellement… Je sens la chaleur me monter aux joues. Je ne peux retenir quelques gémissements qui, j’en suis sûre, l’enchantent. Il s’arrête net et se retire. — Non ! dis-je. — Suppliez-moi, Lizzie. — Prends ta revanche, Greg ! Viens me baiser, par pitié, viens… Il est satisfait de ma réponse. Elle est authentique. J’ai l’envie soudaine de boucler la boucle, qu’il crache toute sa frustration en moi, qu’il prenne un pied monstrueux, que je lui serve d’exutoire. Il secoue la tête, comme surpris par autant de docilité. Il se rapproche et me pénètre à nouveau de tout son long, dans un râle venu de loin. Il s’active à nouveau et je le regarde faire. Son visage se déforme sous le plaisir. Il est déjà prêt de la fin et moi aussi. — Oh Greg… Tu vas me faire venir… Je le sens fébrile, il donne des coups incontrôlés dans mon corps dans un cri animal. L'imaginer en train d'éjaculer en moi m’anime. Mon corps glisse et recule à chacun de ses élans. Il me donne une dernière décharge en remuant en moi encore plus furieusement. Puis il revient à lui et me regarde plein d’orgueil, comme s’il venait de me souiller, comme pour me dire que j’avais tort, que d'avoir créée ce monde était enfin justifié. Je ne sais pas si j’avais tort mais à ce moment précis j’ai vraiment envie qu’il me fasse jouir. Alors qu’il a déjà ralenti au-dessus de moi, je me frotte comme je peux contre lui. Son arrogance est visible. Il ne compte rien faire pour que j’en finisse. Il préfère me regarder batailler pour chercher mon orgasme. Ces micros-mouvements m’envoient finalement dans le précipice. Il n’en loupe pas une miette, il m’observe venir avec un sourire suffisant. J’ai tout le poids de son corps sur moi et je suis en train de me faire venir, dans des spasmes divins. Il tire sur la chainette et ressort l’objet de mon trou au même moment où mon sexe se contracte autour de sa queue. Mes pieds se cambrent, tout devient duveteux dans ma tête et j’expire comme si je prenais mon dernier souffle. L’adolescent se sera finalement tapé sa baby-sitter... Une vraie fin de conte de fée! — Je vais vous garder ici quelques temps je crois, dit-il en se relevant. — C’est-à-dire ? — Attachée, comme ça, disponible pour tous mes moindres caprices. Son regard devient noir. « Faites ce qu’il vous demande et vous pourrez revenir. » disait Buchanan. Et bien... Ai-je bien envie de repartir après des promesses pareilles ? © Tous droits réservés - Charlie M.P. - 01/08/2021 Vous ne connaissez pas vraiment le goût du sable tant que vous n’avez pas passé deux jours complets la tête à la hauteur d’une gerbille du désert. Pas d’ombre à l’horizon. Du sable à perte de vue. « Mais si, c’est faisable ». Fameux derniers mots. Mon entêtement me tuera pour de vrai cette fois. Si je n’avais pas opté pour une djellaba, mon corps serait brûlé au 3e degré. Ma tête est couverte d’une pauvre écharpe en lin pour retarder l’inévitable. Je viens de finir la dernière gorgée de ma gourde, elle ne m’a même pas soulagée tellement l’eau était chaude.
Si j’avais écouté tous les conseils que l’on m’a donnés, je serais en train d’acheter des souvenirs inutiles à ramener pour untel. Ouais, je me vois bien. Mais là j’attends sur le ventre que la mort vienne me chercher. C’est étrange à quoi l’on pense avant de mourir... Le dernier message envoyé aux proches, celui qu’ils garderont précieusement bien qu’extrêmement banal. Les trucs intimes dans la table que chevet sur lesquels tomberont ceux qui videront l’appartement. La corbeille de linge sale dont quelqu’un d’autre se chargera à ma place. Qui finira le rosé dans mon frigo ? La conversation que l’on pensait un jour avoir avec un vieux crush à la réunion du bahut. Ce dernier rapport sexuel vraiment pas terrible. Ce collègue que l’on aurait pu se taper finalement et qui – au moment où l’on se dessèche – a sûrement ses petites fesses au frais, à profiter de la clim de la cafétaria. Toutes ces économies que l’on aurait pu claquer dans un voyage à Bora Bora. Et puis la revanche sur son ex que l’on ne prendra jamais. Et quelle sera notre toute dernière pensée ? Je me sens partir de la même façon que lorsque le sommeil vient me chercher. … J’ouvre les paupières difficilement. Je me retrouve en robe de coton bleu, allongée sur de grands oreillers à même le sol. Je suis seule sous une tente immense, pleine de tapis et des étoffes de toutes les couleurs sur les sols et le long des pans. À ma droite, un plateau de service à thé, à ma gauche, l’ouverture de la tente sur une dune de sable. Mes lèvres ne sont plus gercées, je n’ai pas soif, je ne suis pas morte. Combien de temps s’est écoulé depuis que l’on m’a trouvée et ramenée ici ? Le concierge de l’hôtel a dû lancer des gens à ma recherche car il était le seul à savoir où je comptais me rendre. J’ai tourné pendant des heures, pas étonnant qu’ils aient mis des jours à me localiser. Je me relève pour m’assoir et ma tête se met à tourner. Pas encore tout à fait remise, je me sers un thé. Quelqu’un est passé le déposer à mes côtés récemment car il est encore brûlant. Je reste là, à apprécier son amertume quelques minutes et prendre conscience de ma bonne fortune. Quand je ne suis plus dans brouillard, je me lève doucement et passe la tête au dehors. Pas un chameau. Le soleil tape fort et l’idée de me retrouver à nouveau sur le sable me tente guère, je retourne donc m’allonger à l’intérieur en attendant que mes sauveurs reviennent. Ma djellaba a été nettoyée et laissée à sécher sur un cintre. Mes bras sentent bon la fleur d’oranger. La robe bleue sur mes épaules n’est pas faite pour la traversée du désert, c’est une robe allant jusqu’aux pied, à l’encolure réservé et aux manches longues. On m’a hydratée, lavée, habillée avec soin. Les heures passent. Encore épuisée par mes aventures, je sombre dans le soleil aussitôt que le soleil se couche à l’horizon. ... L’ébrouement d’un cheval me réveille. Il fait encore nuit. Des bruits de pas sur le sable approchent et un homme vêtu d’un habit sombre se penche et entre dans la tente. Il porte un turban qui lui couvre tout le visage. Seuls ses yeux et ses mains sont découverts. Il apporte avec lui un sac et deux petites lanternes qu’il pose entre nous lorsqu’il s’assoie. Ses yeux, sous cette lumière discrète, sont incroyables. Ils sont clairs, perçants. Le blanc de l’œil contraste avec la couleur foncée de sa peau. Il y a quelque chose de rassurant dans ce regard mais aussi une sorte de noblesse froide. — Merci, dis-je. Choukrane. — Je suis content de vous voir éveillée. Il parle avec un léger accent. Mais comme mon arabe s’arrêtait plus ou moins là, ça m’arrange. — Et moi donc ! Je n’ai pas les mots pour vous remercier. Il ouvre son sac, dedans se trouvent toute sorte de vivres. Des noix, des dattes, des figues sèches. J’ai envie de me jeter dessus mais la politesse me retient. — Prenez ce que vous voulez. — Vraiment ? J’essaye de ne pas faire l’affamée en en prenant qu’un petit peu à la fois, mais la fréquence à laquelle je plonge ma main dans son sac trahit ma faim. — Comment m’avez-vous retrouvée ? — Je ne vous cherchais pas. — Oh. — Vous étiez sur mon chemin. J'attendais que vous repreniez des forces ici pour vous ramener à cheval. Ses yeux brillent sous la lumière. Je m’imagine un homme aux traits fins sous ce turban. Ses manières, sa façon de se tenir le rendent élégant. — Que faites-vous dans le désert ? Pourquoi voyagez-vous seul ? dis-je. — Je pourrais vous demander la même chose. Ses yeux se plissent et je devine un sourire. Il veut garder un peu de mystère, soit. J’attrape une datte et pose la question qui me trotte en tête depuis qu’il a passé l’entrée. — Est-ce que c’est vous qui m’avez… Je finis ma question en montrant la robe. — Oui. Son oui est si définitif que je n’ose pas poser ma question subsidiaire. Voyant mon embarras, il poursuit pour moi. — J’ai été respectueux, assure-t-il. Je vous ai portée jusqu’à la source et j’ai utilisé un tissu pour votre toilette. J’incline la tête pour le remercier. Cet homme dont je ne vois rien m’a vue nue toute entière. Mais son regard franc me donne envie de croire à son honnêteté. — Nous devrions dormir, dit-il. Puisque vous allez mieux je vous ramènerai à la ville la plus proche demain. La route sera longue. — Quelques heures ? — Il faudra s’arrêter au moins une fois pour dormir. — J’étais si loin que ça… Combien de temps ai-je dormi ? — Ce soir sera la troisième nuit que vous passez ici. Il se lève, retourne dehors chercher quelque chose puis revient avec des couvertures. Deux jours à dormir, à revenir de chez les morts. Deux jours qu’il s’occupe de moi. — La source dont vous parliez, dis-je, elle est loin ? — Vous n’êtes pas sortie du tout ? Elle est juste derrière notre tente. — Oh. Je vais y faire un tour alors…Histoire de me raffraichir un peu, je ne serai pas longue Il me tend un savon. Je passe avec une lanterne devant le cheval qui reste immobile en me voyant. Je ne me rendais pas compte du froid qu’il faisait dehors, la tente ayant conservé un peu de la chaleur du jour. Je ne reste effectivement pas longtemps à la source. Juste assez pour passer à quelques endroits où je doute qu’il soit allé. Lorsque je reviens dans la tente, il dort couché, face à l’entrée. J’entre sur la pointe des pieds et me glisse sous la couverture derrière lui. — La nuit va être froide, dit-il. Couvrez-vous au maximum. Nous partons tôt. Je souffle sur la bougie et nous voilà dans le noir. Il n’y a pas un bruit, au point que j’entends le sable bouger sous mon corps à chaque petit mouvement. Combien de fois a-t-il dû sauver des têtes de mules comme moi qui veulent voir le désert et qui finissent par s’y perdre ? Je ne trouve pas le sommeil facilement. Comment ai-je atterri à deux jours de la ville ? Est-ce qu’on m’a déplacée ? Il se tourne dans ma direction. Je ne le vois pas mais j’entends sa respiration. Je ne saurais pas dire s’il dort ou non mais je n’ose pas bouger. — Je vous entends penser, dit-il. — Désolée… J’ai tellement de questions… — J’y répondrai demain. Dormez. ... — Levez-vous. J’ai l’impression d’avoir fermé les yeux il y a deux secondes. Il fait encore nuit. Il me tend une tasse de thé à la lumière d’une bougie. Il semble s’être levé depuis un moment. Il n’a pas les yeux bouffis par le manque de sommeil qu’il voit sûrement sur mon visage. — Je devrais remettre ma djellaba, dis-je. — Ou vous pourriez l’utilisée pour couvrir votre visage. Le vent s’est levé. La nuit a été si courte, et le bruit du vent est si reposant que j’ai du mal à me mettre en route. Il m’observe, assis à côté de moi, en sirotant son thé. — Vous parlez en dormant, dit-il. — On me l’a déjà dit. J’espère que je ne vous ai pas réveillé. — J’étais déjà debout. — Je disais des choses intéressantes ? — Disons que vous avez fait un rêve très agréable. Ses yeux se plissent. Un souvenir cotonneux de ma nuit me revient. J’étais dans une baignoire, un homme sans visage sorti de nulle part s’avançait et plongeait la main dans l’eau du bain pour me donner du plaisir avec sa main. Je me sens rougir. Je n’ai jamais su à quel point ce que je marmonne en dormant est révélateur. — Ne soyez pas gênée, dit-il. On ne contrôle pas ses rêves. Est-ce que j’ai dit quelque chose d’intelligible ou n’ai-je fait que gémir ? Je ne sais pas ce qui est le moins embarrassant. Je me lève pour mettre un terme à cette conversation. Je récupère ma djellaba et mon sac. — Je vais remplir ma gourde. Il me regarde sortir de la tente. Et cet infime petit moment me fait prendre conscience de tout ce qui vient de se passer. Que j’ai frôlé la mort, qu’il m’a aidée, qu’il m’aide encore. L’eau s’est rafraichie pendant la nuit. Le sable virevolte gentiment autour de moi. Et dire que j’ai pensé mourir et que je suis là, à sentir les grains de sable s’écraser contre ma peau. J’aurai voulu être là pour voir ce qu’il s’est passé lorsqu’il m’a trouvée. A-t-il été surpris, affolé, délicat ? Qu’a-t-il pensé en voyant mon visage ? Comment m’a-t-il ramené jusqu’ici ? M’a-t-il mise sur son cheval comme un vulgaire sac ou m’a-t-il assise et serrée contre lui ? M’a-t-il portée à bout de bras ? M’a-t-il regardé lorsque je prenais du plaisir cette nuit ? A-t-il aimé ce qu’il a vu ? Je m’apprête à l’aider à replier la tente mais lui m’attend sur son cheval, prêt à partir. — Vous la laissez ici ? dis-je. — Oui, celle-ci reste ici. Montez. Il me tend la main. J’enroule ma djellaba autour de mon cou et il me hisse derrière lui. Il donne un coup de talon dans le flanc du cheval et nous voilà partis. — Est-ce que je peux vous tenir ? dis-je. Dans d’autres circonstances ce serait du flirt de ma part, mais je ne souhaite pas tomber dans le sable les quatre fers en l'air aujourd'hui. Il m'autorise et je place mes bras autour de ses hanches, croisant mes mains sur son ventre. Je sens ses muscles se contracter à chaque pas que le cheval fait dans le sable. Je me sens en sécurité et excitée du coup. Le soleil se lève à l'horizon. Le spectacle est à couper le souffle. Marrant comme les circonstances peuvent nous faire apprécier les chose différemment. — Vous faîtes quoi dans la vie ? À part sauver des gens dans le désert je veux dire. — Je ne fais que ça. On me paye convenablement pour chaque sauvetage. — On vous paye ? — Ça n'est jamais bon pour le business lorsqu'un touriste meurt dans notre désert. — Et vous faites ça tout le temps ? Vous n'avez pas de famille ? — Ça ne m'intéresse pas. Ça ne l'intéresse pas. Comment fait-il pour supporter le désert en se disant que rien ne l'attend ? — Mais ça ne vous manque pas de... — De quoi ? — L'amour ? Les femmes? Ça ne vous manque pas ? — J'obtiens ce qu'il me faut quand je reviens en ville, ne vous en faites pas pour moi. — À ce propos... Je ne pourrais jamais vous remercier à la hauteur de tout ce que vous avez fait pour moi mais j'aimerais pouvoir faire quelque chose pour vous. Je resserre mon étreinte. Cela fait déjà dix minutes que je fais descendre petit à petit mes mains sur son ventre. Il ne semble pas avoir remarqué car son attitude n'a pas changé mais le bout de mes doigts effleure maintenant son entre-jambe à chaque pas du cheval. — Vous ne me devez rien, je ne fais que ce que l'on attend de moi. — Disons que si vous vouliez utiliser mon corps pour...enfin... Vous voyez...Ça me ferait plaisir. — C'est un service que je n'offre pas. Il dit ça avec tellement d'aplomb que je reste muette. L'ai-je offensé ? Je reprends un peu de distance en remettant mes mains contre son ventre. Le silence qui suit est tellement long que je m'endors sur son dos et que je me réveille en sursaut lorsqu'il me rattrape d'une main pour m'éviter de tomber. — Buvez un peu d'eau et montez devant, dit-il. Encore dans le brouillard, je suis ses conseils, un peu appréhensive cependant à l'idée de me retrouver entre ses bras. Il me hisse sur le cheval, prend les rênes et nous remet en route. Nous remontons une dune et ce que je redoutais arrive. Je me retrouve plaquée contre lui. Pas que ça me déplaise, au contraire, mais comme il a refusé mon offre je me retrouve maintenant dans une petite torture mentale le temps que le terrain soit de nouveau plat. — Vous m'avez transportée comment lorsque j'étais inconsciente ? — Comme ça. C'est plus facile de retenir quelqu'un de tomber. J'imagine le périple. Mon corps mou à devoir serrer entre ses bras. Il doit avoir l'habitude cela dit, s'il n'a pas opté pour une meilleure solution depuis le temps qu'il fait ça. Il répond à mes questions volontiers mais reste en surface. Le mystère qui l’entoure m’intrigue. Je n’ai toujours pas vu son visage, juste ses yeux. Et puis il reste tellement froid, distant. J’ai tellement l’habitude qu’on ne refuse pas mes avances. Sentir son bas-ventre remuer contre mes fesses, au pas du cheval, me trouble. — Vous ne m’avez même pas dit comment vous vous appeliez. — Ismaël. — Vous n’enlevez jamais votre turban, Ismaël ? — C’est juste par habitude. Le sable et le soleil sur la peau ne sont pas agréable sur la longueur. — Vous pourriez me montrer votre visage ? — Pour quoi faire ? — Comme ça, juste pour savoir à qui je parle. Je me retourne pour le voir et ses yeux sont plissés sous l’effet d’un sourire espiègle. — Alors ? dis-je. — Non, vous ne pourriez pas résister. Il étouffe un rire et j’ai l’impression d’avoir craqué le code. — Vous voulez que je vous le confirme ? dis-je. Toute façon, il y a bien un moment où vous devrez boire, non ? Il arrête le cheval et me tape sur la cuisse pour descendre. Il descend à son tour et attrape sa gourde. Il me montre sa gourde, tire sur l’embouchure ce qui ressemble à une paille, la place sous son turban et se met à boire en riant. Je m’approche tant qu’il doit hocher la tête pour me regarder dans les yeux. — Montrez-moi, dit-je. Je joue de mes cils pour le faire flancher. Il y a de la fierté dans son regard et beaucoup d'espièglerie. Je crois qu’il aime mes façons de faire avec lui. Nul doute que j’aurais déjà vu son visage si je ne l’embêtais pas autant pour le voir. — Le vent se lève, il faut nous mettre à l’abris rapidement. Montez. Et il n’avait pas tort. En moins d’une heure, le vent est si violent que je ne regrette pas de pouvoir me couvrir. Nous trouvons refuge entre des rochers. Ceux-ci bloquent en partie la tempête. Il place une sorte de filet sur la tête de son cheval et je l'aide comme je peux à monter une petite tente. — Vous faites quoi dans des moments comme ça pour passer le temps ? dis-je. — Cela dépend. — De ? — Si je suis seul ou non. Sa réponse me surprend tellement que je n’ose pas faire de conclusions hâtives. — Vous voulez profiter de moi ? — Non — Vous voulez discuter alors ? Il fait non de la tête. — Alors on fait quoi ? On se regarde dans le blanc des yeux ? — On dort. Il s’allonge et se couche avec lui mon espoir de passer le temps plus sympathiquement. Il croise les mains sur son ventre et ferme les yeux. Peut-être qu’en réalité je suis morte et que cette tente est un purgatoire, un genre de test pour savoir s’ils m’envoient du côté pure ou non, et il aurait été envoyé ici pour me tenter. Je m’allonge à mon tour en lui tournant le dos. Qui a sommeil à midi ? Pas moi. J’essaye pourtant, pour faire passer le temps mais le bruit du vent m’empêche de fermer l’œil. Je me retourne et, à ma grande surprise, il dort face à moi. Le tissu de son turban est tombé et je vois maintenant ce qu’il y avait tout ce temps sous ses yeux clairs. J’avais fini par penser qu’il cachait une déformation quelconque mais il n’en est rien. Son nez est long et droit, sa bouche est fine, une très légère barbe noire recouvre sa peau. Il doit avoir une quarantaine d’années, mais peut-être que tout ce soleil et ce sable l’ont vieilli. Son visage paisible me donne le sentiment d’être en sécurité alors que la tempête fait trembler la tente. Maintenant que j’ai vu à qui j’avais affaire, l’avoir dans mon dos m'excite. Son souffle dans ma nuque éveille ma peau qui ne demande qu’à être caressée par ses lèvres. Me donner à lui toute entière ne serait dorénavant plus un service que je lui rends, mais qu’il me rend. Comme j’aimerais le sentir entre mes jambes, qu’il me… Je l’entends déglutir. Le souffle régulier dans ma nuque s’est arrêté d’un coup. Je fais semblant de faire un rêve érotique en marmonnant, en gémissant doucement. J’attends un peu, voir si ça bouge derrière moi mais rien, pas un bruit, comme s’il s’était volatilisé. Je gémis encore mais cette fois j’ajoute un « Ismaël... ». Toujours rien. Je gémis un peu plus clairement cette fois, si bien que je finis par m’exciter toute seule. — Je sais que vous ne dormez pas, chuchote-t-il à mon oreille. Sa voix parcourt mon corps en un éclair jusqu’à mon sex. Je continue de faire semblant de dormir. Il bouge derrière moi. Il colle doucement son corps contre le mien. Je n’étais pas prête. La chaleur entre mes cuisses augmente d’un seul coup et j’essaye tant bien que mal de masquer ma respiration qui accélère. — Vous êtes une tentatrice. Vous recherchez mon attention… Il attrape le bas de ma robe et passe la main en dessous. Il frôle ma peau de la pulpe de ses doigts en remontant mes jambes nues et provoque un gémissement irrépressible. — …Vous l’avez. — Je croyais que vous n’offriez pas ce genre de service. — J’aide les gens dans le besoin, je donne à ceux qui ont soif. Sa main se fraye un chemin derrière mes genoux, derrière mes cuisses, jusqu’à mes fesses où il trouve, replié sous mes jambes serrées, mon sexe déjà gonflé de désir. Ce frôlement va me rendre folle. Il écarte mes lèvres délicatement. — Vous coulez sur mes doigts... Je tourne la tête. Il a remis son turban sur son visage, ce sont à nouveau des yeux qui me parlent. Ce regard dans lesquel je pourrais me perdre. Il relève son habit jusqu’au-dessus des genoux. Il prend ma main et la place sur son érection. Je sens des poils, une veine gorgée d’envies qui parcour son membre de bas en haut. Mon corps se cambre à l’idée de la sentir remuer en moi. — Je vous en supplie… dis-je. Il ricane. Il relève encore plus ses habits et je la vois. Pointée dans ma direction, prête à l’action. J’ai envie de sentir ses couilles buter contre mon corps, que nos fluides se mêlent salement. Il me fait patienter, je n’en peux déjà plus. Il se met à frotter lentement son corps contre le mien, sa queue glissant entre mes fesses. — Vous allez me rendre folle ! Vraiment, il va me rendre folle. N’a-t-il pas envie de se délivrer lui-même ? Soudain, je sens un doigt s’immiscer dans mon sexe. C’est peu mais c’est tellement bon que je ne me plainds plus. Je l’aide même en allant et venant sur sa main. Les clapotis de mon corps m’excitent trop. Je me lève, retire ma robe en un seul geste et me retrouve nue devant lui. Je m’accroupie à ses côtés, prends une de ses mains et la place sur mon sein lourd. Sa main rugueuse de sauveur du désert s’en empare, me palpe. Il en ferme les yeux. Sa queue me nargue, je la veux. Je le pousse en arrière et l’enjambe mais il m’arrête net. — Quoi ? Quoi ? dis-je — C’est mon service, pas le vôtre. Il me retourne comme une crêpe et se remet en cuiller derrière moi. Il attrape mes poignets pour que je ne bouge pas. D’un mouvement lent, presque mou, il enfonce sa longue veine dans mon corps et me vole un soupire. Il ressort et rentre à nouveau d’un mouvement de hanche précautionneux, et c’est comme si ma bouche dégustait sa queue centimètre par centimètre. — Là, dit-il comme pour me calmer. Vous l’avez. Il continue ses va-et-vient dans la même lenteur. Ses couilles fermes cognent contre mes cuisses toutes les quatre secondes, et je savoure ce temps qui passe entre deux pénétrations jusqu’à la garde. — Ne vous arrêtez pas…dis-je. Il expire longuement, comme pour se donner la force de ne pas en finir tout de suite. Mon sexe l’aspire à chacun de ses retours. Il lache mes poignets et passe son bras entre mes cuisses pour la soulever. Il vient me caresser à l’avant, tout aussi lentement. Toutes mes sensations sont décuplées. — Je veux voir votre visage, dis-je. Je veux vous voir perdre la raison. — Il vous suffit de soulever… Je me retourne et je décroche carrément l’attache du turban qui lui barre le visage. Une fois dévoilé, il me sourit. — Est-ce que ça change quelque chose ? dit-il. Il se penche et pose ses lèvres dans mon cou. Un frisson parcourt mon dos alors qu’il continue de se planter en moi dans de longs roulements de hanches. Je tourne le visage pour lui offrir ma bouche. Il la prend d’assaut et l’écarte avec sa langue. Il déguste ma bouche comme il déguste mon sexe, langoureusement. Des fourmis emplissent ma tête. Cette mollesse me rend absolument cinglée. Le bruit de succion de nos bouches, de mon sexe… S’en est trop. En un énième retour il enclenche le bouton de lancement. Il le caresse du bout du gland en rentrant à nouveau, puis en ressortant. Tout se fait au ralenti et l’orgasme monte de la même façon. Mon corps se contorsionne sous le plaisir qu’il m’arrache. Il n’accélère pas le rythme. La longue plainte qui sort de ma bouche me surprend. Il explose dans mon corps, gueulant son bien-être dans mon oreille, m'emplissant de sa plus précieuse sève. Il donne une dernière décharge réflexe dans mon corps avant de s'affaler sur le dos, me laissant pleine. Et dire que j’aurais pu ne jamais vivre tout ça… ... On me tape sur l’épaule et j’ouvre l’œil. Je suis à nouveau dans la première tente. Comment? Il est là, assis à côté de moi, le visage à nouveau voilé, en train de siroter son thé. — Vous parlez en dormant, dit-il. — Quoi ? — On dirait que vous avez fait un rêve très agréable. © Tous droits réservés - Charlie M.P. - 17/06/2021 Tu n’as jamais croisé Martin Payne. On t’a dit qu'il était important mais toi ce qui t’importe c’est de faire ta journée et de retrouver tes potes le soir venu pour une session de musique. C’est un client comme les autres. Son portefeuille fait tourner la machine qui te paye. C’est un numéro. Le numéro 808 pour être précise. Il a pour habitude de laisser sa tasse de café à côté du lavabo, de poser ses cravates sur le dos de la chaise de bureau, de mettre tous les oreillers sur le rebord de la fenêtre car il dort sans, de débrancher le réveil de la chambre pour ne pas être embêté par les chiffres lumineux, de laisser les savons fournis avec la chambre intacts, de suspendre sa trousse de toilette à la poignée de l’armoire à pharmacie, de jeter ses préservatifs usagés dans la corbeille. T’en as vu de tellement pires, de tellement sales, que de t’occuper de sa chambre est une partie de plaisir.
Ce jour-là, tu ne t’attends pas à le voir. À chacun de ses passages à l’hôtel, il n’est qu’un fantôme, une odeur de parfum masculin. Son nom n’a pas besoin d’être indiqué sur tes fiches, tu sais très bien lorsqu’il est dans les parages. Il ne passe pas par ici pour le loisir mais pour les conférences qui se tiennent de temps en temps dans la salle du bas. Tu t’apprêtais à entrer mais il a crié « une minute » lorsque tu as frappé à la porte et que tu t’es annoncée comme ton règlement l’indique. Tu restes sage, un peu impatiente de voir enfin à quoi il peut bien ressembler. La fameuse minute est longue, au point que tu te demandes si ce n’est pas mieux que tu t’en ailles faire une autre chambre en attendant. Mais il finit par ouvrir la porte, dans la robe de chambre de l'hôtel. Tes yeux font un aller-retour rapide sur toute sa personne. Ça t’aurait arrangé qu’il soit moche, ça t’aurait évité de te sentir pouilleuse dans ton uniforme. Ses cheveux ébouriffés et humides indiquent que tu l’as dérangé en pleine toilette mais sa façon nonchalante d’attraper la porte te fait dire qu’il s’en moque. Tu t’efforces de ne pas laisser tes yeux se balader plus bas que son menton mais il faut bien avouer que cette robe de chambre ne t’a jamais parue aussi sexy. — Entrez, dit-il en ouvrant grand la porte. Tu n’aimes vraiment pas faire le ménage quand le client est là. — Je vois que je vous dérange, je peux repasser dans un petit moment, j’ai encore cinq chambres à faire. — C’est vous qui voyez, mais je vais travailler ici toute la journée. Ça te laisse peu de choix. Mais tu peux encore t’en échapper s’il n’a pas besoin de tes services. — Je repasse un peu plus tard une fois que vous serez habillé. Enfin, si vous voulez que je fasse votre chambre. — Laissez-moi deux petites minutes, le temps d’enfiler quelque chose. Il ne referme pas la porte, il la laisse grande ouverte et tu peux l’entendre s’habiller dans la salle de bain. Il en ressort en un rien de temps, vêtu d’un jogging et d’un pull lâche mais même ça, il arriverait à te le vendre. — Je vous en prie, dit-il pour te faire entrer. Il disparait dans le salon, te laissant dans le sillage de son parfum. Tu t’engouffres dans la salle de bain et procède à ta check-list. Les appareils électriques fonctionnent, les savons, pas touchés, sol, baignoire, tout est niquel. Tu passes un petit coup d’éponges dans le lavabo, autour et un petit coup sur le miroir. Tu prends le… — Quel est votre restaurant préféré dans le coin? demande-t-il depuis le salon. Tu sors la tête de la salle de bain pour vérifier qu’il n’est pas en train de parler à quelqu’un au téléphone. Il est assis à son bureau. — La Brasserie du Monde, sur la place, est pas mal. Il tourne la tête vers toi et ses yeux se posent sur l’éponge dans ta main. Il se lève, met les mains dans ses poches et s’approche. — A quelle heure finissez-vous ? Il t’invite ? Là, comme ça ? Aussi facilement ? Le culot. Il s’arrête juste avant de rentrer dans ton espace personnel. — Pardon mais… Vous m’invitez au restaurant ? Il fait oui de la tête, un sourire à peine caché aux lèvres. Tu lui mens. — Désolée, vous pensez bien que mon règlement me l'interdit... Et puis je dois voir des amis de toute façon. — Très bien, dit-il en repartant s’assoir à son bureau. Si vous changez d’avis, vous savez où me trouver. Le silence se fait, puis il se remet à taper sur son ordinateur. Tu jettes un œil discret sur ses mains, sa nuque en passant. Tu dois faire son lit alors que tu n’es qu’à quelques mètres derrière lui. La porte d’entrée est toujours grande ouverte. Tu vois passer Nadine, ta collègue, elle jette un regard pour voir si tout va bien, tu lui fais signe que oui. Elle aperçoit Martin Payne et joue de ses sourcils pour me dire qu’elle le trouve pas mal, elle aussi. — Souhaitez-vous que je mette les oreillers dans l’armoire ? dis-tu. Il répond « Oui, merci. » à ton reflet dans le miroir qui lui fait face. Toi qui n’aimes pas être épiée quand tu travailles, ce miroir n'est pas placé idéalement. Sauf aujourd’hui. Aujourd’hui tu en joues. Tu n’es pas sûre qu’il t’observe mais tu aimes penser que c'est le cas. Tu rentres ton ventre quand tu te penches pour passer le drap sous le matelas. Tu prends bien ton temps pour faire les choses, comme pour l’hypnotiser. Tu aimes la possibilité de son regard sur toi. Tu regretterais presque la porte ouverte à présent. — Vous préféreriez que je passe à quelle heure demain matin ? Il se retourne cette fois-ci alors que tu passes juste derrière lui. Sa tête se retrouve juste en dessous de tes seins. Il lève les yeux jusqu’aux tiens. — Vous ne travaillez pas l’après-midi ? — Non. Mais il y a une autre équipe qui peut passer l’après-midi si vous voulez. — Non, ça ira. Peu importe. Son regard t’intimide. Il est franc, droit, perçant. Toi-même tu t’imaginerais bien passer l’après-midi ici, une fois ton service fini. Alors qu’il te regarde en silence, ton corps fourmille d’envies. Tu fantasmes un instant qu’il te demande de rester. Tu n’as jamais échangé de baiser enflammé avec un client, mais avec lui, tu ne dirais pas non. Tu te souviens des préservatifs dans la corbeille de la salle de bain. Alors que tu ne le connaissais pas, tu te foutais de savoir qu’il était très actif lors de ses passages, ça t’amusait, tu te disais qu’au moins certains prenaient du bon temps dans cet hôtel. Mais maintenant qu’il est en face de toi, qu’il pourrait te toucher s’il étendait le bras, des images te viennent. Vient-il accompagné ou viennent-elles le rejoindre ? Est-il doux ou sauvage ? Gémit-il ? Se sert-il de ses mains pour les faire venir ? — Vous vouliez me demander quelque chose ? dit-il un sourire aux lèvres. Combien de temps es-tu restée à le regarder avec les yeux qui sentent l'envie? — Non, non, j’en ai fini. Je repasse demain. Tu tournes les talons et avant de passer la porte il te lance : — Mon invitation pour le déjeuner tient toujours. Les cinq autres chambres te prennent un temps fou. Les gens sont sales. Tu regardes ta montre régulièrement mais tu finis quand même à 13h50. S’il t’attendait pour déjeuner, c’est raté. Y serais-tu allée de toute façon ? Sa voix et ses yeux te hantent depuis que tu es sortie de sa chambre. Alors que tu te changes dans les vestiaires, t’imagines revenir frapper à sa porte tard le soir lorsqu’aucun manager n’est dans les parages. T’aimerais qu’il ouvre, qu’il te fasse entrer sans un mot, avant de t’embrasser, de te plaquer contre le mur et de s’infiltrer dans ton corps sauvagement. Tes joues se réchauffent rien que d’y penser. — 808 est vraiment pas mal, hein ? te lance Nadine alors qu’elle arrive pour se changer. — Ça fait un moment que je me demandais à quoi il ressemblait. — Tu ne l’avais jamais vu ? Il passe ici tellement souvent pourtant… Elle se rapproche et chuchote : — C’est un super coup, tu devrais l’essayer. T’ouvres grand les yeux. Elle voit ton étonnement et continue : — Oh bah oui quoi ! Pas de mal à se faire du bien. Tu dis rien à Gonzales! T’as tellement de questions à lui poser d’un seul coup… — C’était quand ? — Les deux dernières fois qu’il est passé, sa chambre était sur mon planning. Elle tire la langue, espiègle. — T'es la seule ou tu crois qu’il se fait toutes les femmes de chambres ? — J’en sais rien, mais il essaye sans doute ! Ça te mine. Il ne t’invitait que parce qu’il avait une idée derrière la tête, pas parce que tu étais spéciale. Alors que Nadine défait ses longs cheveux blonds pour les brosser, t’en profite pour en savoir plus. — Qu’est-ce qu’il fait d’extraordinaire exactement pour que tu dises que c’est un bon coup ? Elle pose la brosse sur le banc. — Ce n’est pas qu’il fasse des choses extraordinaires… C’est juste que son trip à lui c’est de te regarder jouir. Alors forcément... Tu penses à lui toute l’après-midi alors que tu fais tes courses. Tu n’es pas du style à coucher pour coucher, mais pourquoi ne pas faire une petite entorse à la vie pépère que tu mènes depuis ta rupture ? Nadine a trop attisé ta curiosité pour ne pas sérieusement y penser. Tu n’en dors pas de la nuit. Tu t’es touchée deux fois en pensant à lui, pensant que ça te calmerait et que le sommeil viendrait mais tes yeux sont restés grand ouverts. T’as essayé tous tes dessous coquins. Tu t’es demandé s’il était mieux d’y aller franco en porte-jarretelles ou avec des dessous sages comme si de rien… T’as coupé la poire en deux en optant pour des dessous simple mais rouges. Tu te fais rire toute seule. Vraiment ? Tu vas vraiment y aller ? Le réveil sonne. Allez, le pire qu’il puisse arriver c’est que rien ne se passe. Tu te rases sous la douche. T’enduis ton corps de crème à l’amande qui rend ta peau toute douce. Tu mets deux gouttes de parfum derrière tes oreilles et sur tes poignets. T’enfiles ta lingerie et admire ton reflet dans le miroir plein de buée de la salle de bain. Prête, à tout. Nadine et deux autres collègues arrivent en même temps que toi dans le vestiaire. Elles vont voir ce qu’il y a en dessous de tes fringues et tu ne te sens pas de leur expliquer ce que tu as en tête, même si elles ont peut-être elles aussi eu affaire au client de la 808. Tu ouvres l’armoire pour prendre un uniforme. Tu as le choix entre une blouse ou un ensemble chemise et pantalon. Tu prends une blouse, ce que tu fais rarement mais c’est quand même plus sexy… Et plus pratique si… Tu pars te changer dans les toilettes. Tu laisses deux boutons ouverts. Si la manager passait par là elle te ferait une scène mais tu caches ce décolleté derrière une pile de draps. Tu la croises d’ailleurs avant de prendre l’ascenseur et elle ne remarque rien, elle s’étonne juste de te voir commencer ton shift par le 8e étage. Tu la rassures en lui disant que tu y vas à la demande d’un client qui ne veut pas être dérangé après 10h. Elle ne moufte pas, au contraire, elle est ravie que tu prennes des initiatives pour rendre le client heureux. À la bonne heure. Tu approches ton chariot de la 808 au ralenti, comme si tu avais peur de le réveiller alors que tu t’apprête à le faire de toute façon. Tu jettes un coup d'oeil sur ton décolleté, tu t’assures que ton chignon tient bien en place et frappe à la porte. Ton cœur se met à battre à toute allure. Rien, pas un bruit. Tu frappes à nouveau « Femme de chambre ! » dis-tu d’une voix peu assurée. Tu vérifies ta montre. La conférence a commencé il y a une heure. Il s’y trouve sans doute. Déçue, tu passes ta carte dans la serrure et ouvre grand la porte. Tu vas droit vers les rideaux, les tire au maximum puis ouvre la fenêtre pour aérer. Il semblerait qu’il ait eu une nuit aussi agitée que la tienne, les draps ne sont même plus retenus dans les angles. Tu vas vérifier dans la corbeille de la salle de bain s’il a eu de la visite. Mais il n’y a rien à part des mouchoirs et ça te fait sourire. Tu jettes un œil sur ton reflet dans le miroir. Tout ça pour ça… Tu te retournes pour chercher ton matériel dans le hall et tu manques juste de lui rentrer dedans. Sa chemise est à quelques centimètres de tes yeux, tes mains gantées presque posées contre son torse. Tu relèves la tête. Il te regarde, amusé. Il a noté ton décolleté, il a vu le rouge. Il est encore plus séduisant en costume-cravate. Ton cœur repart de plus belle. Il voit le désir dans ta façon de le regarder. Il fait un pas lent en arrière sans même te quitter des yeux et ferme la porte dans son dos. « Ça vous dérange, si je ferme ? » dit-il pour s’assurer après coup que tu ne vas pas te mettre à crier. Tu réponds non de la tête, tu ne sais pas trop comment procéder, ou si tu te fais des films… Il tire sur le bout de tes gants et les fait tomber à terre. Et puis, dans un silence fracassant, il approche la main de ton encolure et passe les doigts tout doucement à l'intérieur. Tu n’arrives plus à contrôler ta respiration. L’effleurement de sa peau contre la tienne fait partir la machine. Il descend tout doucement vers le premier bouton fermé et l’ouvre en te regardant droit dans les yeux. Il cherche à savoir si tu le laisses faire. Ses doigts descendent plus bas, en ouvrent un deuxième puis, délicatement, il tire ta blouse sur le côté pour découvrir un sein. Ses lèvres s’entre-ouvrent à la vue de ton soutien-gorge. Il effleure ton téton à travers la dentelle du bout des doigts. Ton corps réagit et tu en trembles, tant de délictatesse te rende impatiente. Il se penche sur le côté pour toucher ton genou, puis remonter doucement la main sous ta blouse à mesure qu’il se redresse. Toute ta peau est en éveil. Il trouve ta culotte et passe sa main par devant, s’introduit doucement, guettant ta réaction. Toi, tu n'oses plus bouger. Ses doigts descendent tout droit au fond de tes dessous. Ton minuscule gémissement résonne dans cette pièce où l’on pourrait entendre une aiguille tomber. Il sourit. — Suppliez-moi d’arrêter, murmure-t-il. — Arrêtez... Tu passes ta main sur la sienne et l’encourage à aller plus loin. Il introduit son majeur et agite la main pour chercher ton plaisir plus loin. Ses yeux ardents pourraient à eux seuls signer ta fin. Si tu te laissais aller, tu pourrais avoir un orgasme maintenant tellement la situation t’excite. La chaleur t’enveloppe. Tu déboutonnes le reste de ta blouse et la laisse tomber à tes pieds. Tu dégrafes ton soutien-gorge et dévoiles tes seins. Il défait sa cravate d'une main puis enlève sa chemise et sous-chemise alors que tu te jettes sur sa ceinture mais ne parviens pas à la détacher. Il t’aide et fait descendre son pantalon à ses pieds. Voir la bosse dans son boxer te ravit. Il te prend la main et te tire dans la salle de bain, fait couler la douche et te fais signe d'y entrer. Dans un tiroir, il récupère un préservatif qu’il ouvre et déroule sur sa queue comme il l'a déjà fait des centaines de fois. Ça fait des mois que tu t’en n’as pas toucher une, et tu n’en as connues que trois dans ta vie. Il entre dans la douche à son tour et tu ne résistes pas à y passer la main. Il te regarde faire, un sourire en coin. Tu t'agenouilles face à lui, tu jètes un regard pour vérifier qu'il en a envie et tu le mets dans ta bouche. Tu fais aller et venir tes lèvres serrées autour de son gland. Tu lui arraches un râle et ça t'enchante. T'as de l'eau plein les yeux mais peu importe, tu t'actives à la tâche, ta langue glissant le long de sa queue gorgée de vices. Tu n'es pas la première, ni la dernière, alors tu t'appliques pour qu'il se souvienne de toi. Et puis d’un seul coup il t’attrape sous les bras et te soulève comme si tu ne pesais rien. Il s’assoit sur le banc au bout de la douche et te pose face à lui. Tu passes les jambes de chaque côté de son corps. Il te soulève et tu t’empales sur sa queue. Le sentir te remplir t’arrache un cri. L'eau chaude coule le long de ton dos, entre tes fesses. T’arrives pas à croire que t’es en train de faire ça, toi la fille un brin fleur bleue. T'es presque fière de la buée qui se forme sur la vitre. Il remue sous ton corps. T’as beau être dessus il fait tout le travail. Tu ne vas pas t’en plaindre, ses hanches ondulent juste comme il faut. L’expression sur son visage t’excite. Il prend visiblement son pied et garde les yeux ouverts pour vérifier que toi aussi. Il attrape ton visage entre ses mains et vole ta bouche. Sa langue s’introduit langoureusement entre tes lèvres. Ce baiser avide augmente ton plaisir. Le contact de ses lèvres et de sa langue rendent subitement la partie de jambe en l’air bien plus réelle qu’elle ne l’était jusqu’à présent. Il entre et sort de ton corps sans se presser, s'assurant que vous ressentiez chaque passage intensément… Il passe la main sur ton ventre, comme pour sentir les mouvements qu'il fait dans ton corps. — Regardez-moi. Tu obéis. Chacun de ses coups de rein vient chercher ton orgasme. T’as toujours fermé les yeux dans ces moment-là mais devoir regarder son visage en pleine action alors que ton désir monte décuple tes sensations. Son pouce vient caresser ton clitoris. Ta tête part en arrière, tu sens tes muscles aggriper sa queue un peu plus fort, cherchant le plaisir au creux de ton ventre. — Là, comme ça... dit-il. Ah…Ça vient, ça vient, ça vient, ça vient, ça vient... De délicieux spasmes parcourent tout ton corps. T'arrives pas à retenir tes cris "Monsieur Payne! Oh non non non!". Une sensation de bien-être envahit ton crâne et t'oublies. Ton corps ralenti petit à petit et se détend complètement. Tu peux lire sur son visage fermé qu'il est tout au bord. Il t'a regardé jouir et ça l'a rendu fou. Il se penche entre tes seins et te mordille, râlant son plaisir en cadence avec ses va-et-vient. Puis il se repose contre le mur pour te pénétrer plus profondément. Son abdomen se contracte en même temps qu'il décharge sa fièvre en toi. Il reprend son souffle doucement. Ses yeux mi-clos parcourent ton corps et remontent jusqu'aux tiens. Tu oses alors glisser : — Vous comptez toujours m'inviter au restaurant? — Vous êtes passez au dessert directement... — C'est bien ce que je pensais. — Mais j'ai un petit creux, si ça vous intéresse de faire les choses à l'envers... Gentleman, il t'invite puis te promet de bien s'occuper de toi la prochaine fois qu'il est de passage à l'hôtel. Mais t'as pas envie d'attendre la prochaine fois et vous remettez ça dans sa voiture, devant chez toi. © Tous droits réservés - Charlie M.P. - 15/06/2021 Églantine se promenait avec son ombrelle, seule, comme à ses habitudes, dans la forêt de Rambouillet. Elle n’était pas du genre à se plier aux règles de bonne conduite qui voudrait qu’une promenade se fasse au moins à deux. C’était une rêveuse, une romantique qui passait ses après-midi au soleil, étendue sur l’herbe, à trouver des formes aux nuages. Sa mère voulait la marier avec un cousin dont elle ne connaissait rien. Il habitait loin, il était bien plus vieux qu’elle et il ne l’intéressait guère.
Ce jour-là, elle eut envie de s’arrêter en chemin. Elle s'était couchée sur le bas-côté et avait remonté ses jupes jusqu’aux genoux pour profiter de la chaleur printanière. Un carrosse approchait. Le bruit des roues et des sabots dans la terre sèche la fit sortir de ses songes. Elle se redressa vite. Lorsqu’il passa à toute allure devant elle, elle fut surprise par tant d’ornements. Jamais elle n’en avait vu de si luxueux, et pourtant elle était de bonne famille. Le carrosse fit quelques mètres puis ralentit. Sans doute perdus, pensa-t-elle. Une femme à la coiffe aussi haute qu’un gâteau de noces en sortit. Elle avait beau être un peu loin, Églantine sut qu’il s’agissait d’une toilette en soie. D’une main gantée, la femme lui fit signe de s’approcher. Elle se dépêcha d’aller à sa rencontre. — Comment vous appelez-vous, ma chère ? lui dit la femme. — Églantine de Varennes, Madame. La femme la reluqua de haut en bas avec un léger sourire. — Montez, continue-t-elle. Le Roi souhaiterait faire votre connaissance. — Le Roi, vous dîtes ? — En personne. Ne le faites pas attendre, très chère, montez. Cette sollicitation était si fortuite… Rien n’avait de sens. Tout étourdie par la nouvelle, Églantine se hissa dans le carrosse. C’est une fois à l’intérieur qu’elle comprit que les rideaux aux fenêtres l’avaient induite en erreur. Le Roi ne l’attendait pas au château, il était assis face à elle. Elle s’empressa d’incliner la tête. — Majesté ! — Bien, bien, dit-il. Reprenez votre souffle, Mademoiselle. Églantine prit place à côté de la femme. En face d’elle, il était assit bien droit, une canne entre les jambes sur laquelle il faisait reposer ses mains. Elle pensait être dans un rêve et se pinça discrètement. Il portait une perruque courte aux cheveux gris. Son visage sérieux lui rappela l’ami de son père. Ses traits n’étaient pas des plus gracieux et il avait un léger embonpoint à peine dissimulé sous une veste à boutons. Il avait cependant, un charisme indiscutable. À la droite du Roi se trouvait un jeune homme qu’elle ne reconnut pas. La femme tapa sur le plafond pour remettre le carrosse en route. — Si j’avais su Majesté, que j’aurais l’immense privilège de vous parler aujourd’hui… — Qu’auriez-vous fait de différent ? dit-il. — J’aurais commandé des madeleines par exemple. On dit que vous les adorez. Et j’aurais mis ma plus belle robe. Il jeta un œil impérieux sur son décolleté. — Celle-ci n’a rien d’incorrecte. Ne vous formalisez pas. Le carrosse reprit de la vitesse. — Excusez mon ignorance, Majesté, mais je ne connais pas vos invités. L’homme prit la parole. — Baron de Chablis. Enchanté. — Et je suis son épouse, la Baronne de Chablis. Nous revenons de quelques jours à la campagne qui furent bien appréciables. — Bien appréciables, en effet, dit le Roi. — Pardonnez-moi, dit Églantine, mais j’aimerais comprendre l’honneur qui m’est fait de partager votre voyage. Le Roi sourit puis lança un regard au Baron. — J’aime votre curiosité, ma chère. Venez donc vous asseoir ici, dit-il en indiquant sa droite. Le Baron échangea sa place avec elle. Elle se retrouvait si près du Roi à présent qu’elle n’osa pas le regarder. C'était pour mieux l’observer qu’il la fit asseoir à ses côtés. Le Baron et la Baronne l’examinaient également, avec un regard bienveillant. — Il ne vous est pas étranger ma chère, que je n’ai toujours pas de dauphin. Elle fit oui de la tête. — Et bien, continue-t-il, il semblerait que ce soit votre jour de chance. Que diriez-vous de porter l’enfant du Roi ? Son cœur se serra. Elle prit la nouvelle comme la plus incongrue qu’il soit. Il avait l’âge de son père, elle avait la vie devant elle. Elle chercha vite une idée pour décliner poliment sa proposition. — Majesté, vous me faites un grand honneur, mais je suis déjà promise à un homme. Nous nous marions dans peu de temps. Je ne peux décemment pas… — Comment cela ? dit-il. Ma chère, pensez-y plus longuement. Vous auriez une place toute particulière à la cour du Roi, à vie. La Baronne, voyant le désarroi d’Églantine, vint à son secours. — Votre futur mari n’y verra pas d’inconvénient. Voyons, il s’agit là d’une demande royale, pas du premier venu. — Majesté, dit Églantine, pourquoi moi ? N’y a-t-il pas de meilleures familles que la mienne pour une tâche si importante ? Il lui sourit puis prit un air rassurant. — Ma chère, vous n’êtes pas la première à qui je fais cette demande. Certaines ont dit oui mais n'ont jusqu’à présent donné naissance qu'à des filles. D’autres continuent leurs faveurs pour avoir la chance d'enfanter mon garçon. Était-ce fou de refuser une offre pareille ? Vivre à vie à la cour du Roi… Que diraient ses parents ? En face d’elle, la Baronne approcha son visage de celui du Baron, ouvrit la bouche et l’embrassa de façon obscène en ne lâchant pas Églantine des yeux. Cette dernière jeta un œil discret sur le Roi pour voir si cela le dérangeait mais il semblait être enchanté par ce qui se passait en face de lui. — Voyez, dit-il, comme ces deux-là s’aiment. Le Baron passa sa main dans le décolleté de la Baronne qui lâcha un soupire. — N’avez-vous jamais vu pareil spectacle ? continue-t-il. — Non, Majesté. Jamais. — Au moins si vous refusez mon offre avant notre arrivée, aurez-vous profité avec vos yeux. Églantine ne connaissait rien à l’amour. Sa mère lui avait expliqué les grandes lignes un jour où le vin l’avait fait parler, mais elle n’avait pu qu’imaginer la chose en surface jusqu’à présent. Une chaleur exquise naquit entre ses cuisses. Malgré l’impudeur de la situation, elle voulait en voir plus. Le Baron défit le corset et le fit tomber à terre, il libéra les seins de sa femme et vint les lécher. Églantine déglutit. Elle imagina la sensation que cela pouvait être, de sentir une bouche sur sa poitrine, une langue glisser sur sa peau. Elle eut très chaud tout à coup. Le Roi l’observait du coin de l’œil. Il ne vit pas de déplaisir sur le visage d’Églantine mais beaucoup de curiosité, ce qui présageait quelque chose de bon. Le Baron passa sa main sous les jupes et plongea un doigt dans son épouse. Celle-ci poussa un petit cri puis lança un regard coquin à Églantine. Ce qui se passait était incompréhensible mais si plaisant. Le fait que le Roi n’y mette pas fin lui laissait à penser que sa surprise était dûe à son manque d’expérience. Elle voulait voir l’acte jusqu’au bout. Savoir à quoi cela ressemblait pour s’assurer de satisfaire le Roi comme il se doit. Car oui, l’excitation montant elle avait décidé qu’elle se donnerait à lui. La Baronne plaça sa main sur l’entre-jambe de son mari. C’est à ce moment-là qu’Églantine remarqua une bosse dans les pantalons de celui-ci. La femme les défit d’un mouvement habile et en sortit une verge gorgée de plaisir. Églantine ne put détacher ses yeux de la chose. Le Roi était ravi. Non seulement elle n’en avait pas peur mais elle semblait vouloir y toucher. La Baronne remonta ses jupes jusqu’en haut. Elle ne portait pas de culotte et Églantine eut un bref aperçu de sa toison. Elle vint s’assoir à l’envers, sur les genoux de son mari. D’un geste, elle s’empala sur lui en soupirant de bonheur. Elle se pencha un peu en avant et attrapa les mains d’Églantine comme pour la faire participer à l’action. Le Baron, sous elle, gémissait dans sa moustache en lui donnant de bons coups de queue. Églantine sentit comme un battement de cœur au creux de ses jupes. Voir la Baronne prendre tellement de plaisir lui donnait envie de s’y mêler. — N’est-ce pas divin ? dit le Roi. Comment vous sentez-vous, ma chère ? N’avez-vous pas envie d’essayer vous-même ? — Je mentirais si je disais que l’envie me manquait, Majesté. Le Roi eut l’œil qui frise. La Baronne gémissait encore plus fort, lascivement, ce qui excitait la jeune femme au plus haut point. Elle voulait ressentir la même chose, savoir ce que cela faisait de sentir un homme en soi. La Baronne prit la main d’Églantine et la plaça sur l’un de ses seins. — Là, dit-elle. Comme ça. Églantine caressa le sein. Sentir la chaleur d’un corps autre que le sien sous la pulpe de ses doigts, constater le plaisir que sa main curieuse procurait sur le visage de la Baronne lui donna encore plus chaud. Le Roi quant à lui ne pouvait plus dissimuler son érection. Voir la jeune femme se prêter si facilement au jeu le titillait plus que tout. — Voudriez-vous vous assoir ici, ma chère ? dit le Roi en mettant la main sur ses genoux. Églantine était tellement excitée que l’idée la tentait à présent. — Vous voulez dire, de la même façon que Madame De Chablis ? dit-elle timidement. — Précisément. Si l’envie de vous distraire avec un Roi vous prenait… Elle apprécia qu’il ne la forçât pas. Elle retira ses culottes. — Majesté, oserais-je vous demander de défaire mon corset ? La Baronne se releva aussitôt et vint le faire à sa place. Elle défit rapidement les lacets et fit tomber le corset à terre. Églantine s’apprêta à s’assoir sur le Roi mais la Baronne la stoppa dans son élan. — Sortez son sexe de ses pantalons d’abord, dit-elle. Églantine s’approcha du Roi. — Puis-je ? Un sourire plein de vice illuminait le visage du Roi. — Faites, faites, dit-il entre ses dents serrées. Elle prit toute la délicatesse pour ne pas faire mal au Roi, et lui se délecta du temps qu’elle prit à ouvrir le cadeau qu’il s’apprêtait à lui donner. Elle attrapa sa verge et la fit sortir tout droit. Elle n’en n’avait jamais touché. Il ne lui était jamais venu à l’idée que cela puisse être si doux. Elle était un peu plus petite que celle du Baron mais pour une grande première, elle en fut presque soulagée. — Venez, Mademoiselle, dit le Roi, maintenant impatient de la planter dans son corps. La Baronne l’aida à soulever ses jupes et, juste avant qu’Églantine ne s’empale sur le Roi, se saisit de la verge de celui-ci et la dirigea elle-même dans la jeune femme. Il gueula son plaisir. — Oh que vous êtes étroite ! Oh ! Du velours ! Je ne vais pas durer longtemps ! Églantine trouva la sensation divine. Le Roi n’était en effet pas si gâté, ce qui ne lui donna aucun mal à l’accueillir. — Allez et venez, dit la Baronne, frottez-vous contre sa Majesté. Églantine se frotta tant bien que mal. Elle trouva même du plaisir à le faire. Le Roi vint s’agripper à sa poitrine, la tripotant comme s’il n’avait pas touché de jeune femme depuis longtemps. Face à eux, la Baronne et le Baron se remirent à la tâche. Il y avait à présent quatre personnes gémissantes dans ce carrosse. Les hommes étaient perdus dans leur plaisir. Les femmes se regardaient dans le blanc des yeux, le visage déformé par le désir. — Son con est si moelleux! gémissait le Roi. — Majesté, vous la fourrez divinement, dit la Baronne. Le Roi était haletant. Les fesses de la jeune femme venaient taper contre son ventre, et la vue le rendait fébrile. La Baronne tendit le bras et le passa sous les jupes d’Églantine où elle trouva la queue du Roi, raide d’émotions, qui allait et venait en elle. La jeune femme, n’y connaissant rien, cru que la Baronne ne cherchait qu’à s’assurer du bon fonctionnement des opérations. Elle appréciait cependant le contact de cette main, à cet endroit-là, si bien qu’elle ne lui demanda pas de la retirer. La Baronne était en réalité en train de manœuvrer pour faire venir Églantine. Soudain, le Roi se mit à crier. — Oh ! Dieu ! Rah ! Ah ! Pensant lui faire du mal, la jeune fille n’osa plus bouger. La Baronne n’arrêta pas son geste. Voyant le Roi en finir, elle redoubla de vigueur pour qu’il eut l’impression de bien avoir fait son travail. Elle s’approcha donc et se focalisa sur le plaisir de la jeune femme. — Laissez-vous aller ! dit-elle. Venez sur le Roi. Elle la branla de plus belle. Églantine ne put se retenir de remuer sur lui à nouveau. Elle crut s’évanouir, mourir, une sensation nouvelle parcourait tout son corps. Elle voulut reprendre son souffle mais il était coupé, le temps d’un instant délicieux où plus rien d’autre que cette sensation au creux de ses cuisses n’avait d’importance. Le Roi l’avait imprégné de sa semence, et elle était là, à offrir son corps à des personnes dont elle ne connaissait rien une heure auparavant. Elle se mit à pousser de petits râles, masqués par les cris de la Baronne qui, voyant Églantine prendre son plaisir, ne tint plus et vint en même temps qu’elle. Le carrosse sentait la débauche. À l’intérieur, les quatre voyageurs reprenaient leur souffle. D’une main sur les fesses, le Roi demanda à Églantine de se relever. Sa verge luisante suintait encore. — Je crois bien que le dauphin est né ici. Ma parole ! Vous m’avez fait perdre la tête ! — Désolée Majesté. — Comment ça désolée ? Ne dites pas de sottise, ma chère. Je remettrais bien le couvert si je le pouvais ! Il passa une main sur la poitrine d’Églantine, en propriétaire. Elle était ravie d’avoir pu satisfaire le Roi. Le Baron, muet jusqu’à présent, prit la parole : — Très bon choix, Majesté. Cette jeune femme sait rendre un homme fou avec ses yeux. — Oh ! Coquin ! dit le Roi. Elle vous a aidé dans votre besogne ? — Incontestablement. — Et bien, et bien. La journée ne fait que commencer. Si elle est d’humeur, peut-être qu’elle vous satisfera encore à notre arrivée. Le Roi lança un regard fier sur sa nouvelle conquête. Églantine comprit par là que le Roi prêtait ses amies au Baron. Et l’idée, au lieu de la choquer, l’enchanta. © Tous droits réservés - Charlie M.P. Moi on me dit bal, je pense robe de soirée. Carrie y allait chaque année car son frère s’occupe de la sono. Elle m’invitait donc à y venir cette année, me conseillant de ramener beaucoup de pièces de deux euros, ce que coûtaient les verres d’alcool.
— C’est où exactement ? Elle s’était un peu moquée, forcément. Et non, je ne me suis pas pointée en robe de soirée. J’ai fini par poser toutes mes questions pour en conclure qu’il s’agissait en fait d’une soirée publique dans une caserne avec des pompiers qui jouent les barmen pour renflouer les caisses. Dans ma campagne, les pompiers étaient des gars à la retraite ou des petits bénévoles encore à l’école. Il n’y avait pas d’entre deux, alors je ne m’attendais pas à grand-chose en me pointant devant la caserne du 7e , à part bien sûr flirter, allumer tout ce qui bouge, boire, flirter un peu plus fort, lever le coude un peu plus haut et passer la porte en rampant en fin de soirée. Ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé. Déjà, en voyant des pompiers dans leur t-shirt noir à bande rouge, droits comme des sapins de Douglas dans leurs bottes noires, je pensais que tous les mecs lambda qui se pointaient à un bal des pompiers avaient des couilles en titane, parce que bonjour la concurrence. Mais le premier truc que j’entends dans ce hangar, par-dessus le son monumental de la sono, c’est : « Viens, on se casse, les filles en ont que pour eux. ». Je cherche Carrie, que je viens de texter, la prévenant de mon arrivée. Je la retrouve aux côtés de son frère, en train de le supplier de passer « Call on Me » pour pouvoir aller se frotter contre quelques abdomens en toute simplicité. Sylvain refuse, lui disant que cette chanson était déjà réservée pour un truc à venir. Elle vient avec moi acheter mon premier verre. Des tables dans la cour sont improvisées, avec des gobelets remplis de punch et de mojitos en avance. Trois pompiers se trouvent de l’autre côté et l’un d’eux dit avec un large sourire une phrase certainement dite cent fois avant mon arrivée : — Bonsoir, qu’est-ce que je te mets ? Les deux autres s’esclaffent. Les gueules d’anges excusent un peu la beauferie. Je prends un mojito et mets une pièce de plus dans la fente de leur cagnotte. J’ose même un clin d’œil à l’encontre de l’insolent car je sens qu’il est d’humeur joyeuse, et il m’en retourne un. — Ils sont tous comme ça ? dis-je à Carrie en m’éloignant. — Comme quoi ? — Accueil on ne peut plus chaleureux ! — Ils sont sympathiques, hein ? Il faut que je trouve Thibault pour te le montrer. C’est celui avec qui il s’est passé un petit rapprochement l’année dernière. On danse, on transpire, on goûte au mojito, et puis la sirène retentit et la musique s’arrête d’un coup. Quatre pompiers se mettent debout sur des tables dans chaque coin du hangar. Ils portent la tenue de feu et des masques blancs recouvrent leurs visages. Les filles hurlent (et les mecs qui restent roulent des yeux... Peut-être... En fait moi j’en sais rien, je suis en train d’halluciner). La musique que Carrie voulait mettre plus tôt passe à fond dans les enceintes, elle saute de joie. Les pompiers se mettent à remuer les hanches en rythme et c’est l’hystérie. Les filles se pressent contre les tables, lèvent les bras pour les toucher. Je jette un œil sur les pompiers un peu plus seniors qui regardent la scène de loin. Le spectacle les faire rire. Pour tout dire, voir un mec prêt à donner sa vie pour sauver des gens se trémousser, ça fait quand même son petit effet. Est-ce que le pompier qui m’a servie se trouve sous un de ses masques ? Ça a quelque chose d’excitant de l’imaginer. Soudain, en complète synchro, ils retirent tous leurs vestes et se retrouvent torses nus, en pantalon-bretelles. La nana à côté de moi mets deux doigts dans sa bouche, siffle, et manque de me péter le tympan. Moi, je n’ose même plus bouger de peur que des mouvements trop brusques me fassent louper un truc. On a beau dire que la beauté ne fait pas tout, quand on se trouve juste en dessous, on est faibles, on hurle comme une bête à l’intérieur et la culotte en tremble. Comme ils ont décidé de nous achever, le refrain suivant ils font tomber les bretelles et dans le même geste leur pantalon. Bon Dieu, c’est trop de chair fraîche en face de moi. Je finis mon mojito d’une traite. Une fille complètement saoule monte sur la table pour se frotter à l’un d’eux. Il ne la rejette même pas. Grave erreur ! Deux autres font de même sur les autres tables. Merde, peut-être que je devrais moi aussi ? Combien de fois dans une vie peut-on toucher la peau luisante de sueur d’un beau pompier masqué, hein ? Je n’ai pas osé. Je sais encore me tenir avec un seul verre. Mais je jalouse un max. Et puis ils récupèrent leur tenue au sol et repartent aussi vite qu’ils se sont venus, en boxer. Avec tout ça il faut que je m'hydrate à l'alcool (je sais). Le pompier de tout à l’heure n’est pas là. — Il n’est pas là votre copain ? dis-je aux deux autres qui s’y trouvent. — Qui ? Jérem ? — Je ne sais pas comment il s’appelle. Le brun là, que j’ai vu tout à l’heure, avec un tatouage sur l’avant-bras. — Ouais, c’est Jérem. Il sera là dans pas longtemps. Tu veux un verre ? — Yes. — Tu t’appelles comment ? — Mélodie. Il me tend un gobelet avec un large sourire. — Cul sec, Mélodie ? Son petit regard espiègle me tente trop, je finis le verre en cinq gorgées. — Ah ! Ça fait plaisir, dit-il en applaudissant. Tiens, je t’en mets un gratuit. J’insiste pour payer mes deux verres et il insiste pour me remercier en venant me faire un bisou sur la joue. J’ai décédé ? Moi être au paradis, c’est ça ? En repartant danser, Carrie me dit que j’ai la cote. Mais moi c’est le Jérem qui m’intéresse. Son petit clin d’œil m’a bien plu et j’ai eu l’impression – je peux me tromper – qu’il s’agissait de lui au-dessus de moi pendant le strip-tease. On croise le fameux Thibault et Carrie me le présente vite-fait, car il est de corvée fruits pour le punch. — Mais c’est du délire cette caserne, dis-je une fois qu’il est parti. Ils les choisissent sur photo ou quoi ! — Ils mettent les beaux en avant, ça fait grimper leur cagnotte, c’est tout. Le chef de la caserne en personne m’invite à danser sur une salsa. J’accepte gracieusement en lui disant ne pas pouvoir refuser un ordre du chef, ce qui le ravit. Il a la cinquantaine passée et semble avoir envie de s’amuser en tout bien tout honneur. Et me voilà la reine de la salsa. Ce que ce que je trouverais d’ordinaire un poil gênant m’éclate. Possible que les trois mojitos aident. Possible aussi que les yeux rivés des autres pompiers sur ce que le chef fabrique me plaisent aussi. Je n’ai jamais eu autant de succès. Heureusement qu’il me tient fermement parce que je sens l’alcool monter. La chanson se termine et il m’offre un ticket pour un verre gratuit. Décidément ce n’est pas comme ça qu’ils se feront de l’argent… Je me rends donc à la table pour récupérer un énième cocktail. Le Jérem est de retour. — Tu passes une bonne soirée? demande-t-il. — C’était toi sur la table tout à l’heure ? — Peut-être… Il ne veut pas répondre mais son petit sourire en coin répond pour lui. — … T’as aimé le spectacle ? — Il ne faut pas faire des choses comme ça ! Je suis cardiaque, moi. — Une chance que tu sois dans une caserne de pompiers alors. — Ah, donc vous chauffer les filles pour les mettre en arrêt et leur faire des massages cardiaques, c’est ça ? — Voilà, oui. Je sens que ça part en live et j’adore ça. — Bon, qu’est-ce que je te mets ? dit-il. Les collègues rigolent encore. L’alcool se mélange à mon sang juste assez pour me faire dire des choses qui ne sortiraient pas de mon cerveau d’habitude : — On parle toujours de cocktails ou tu proposes quelque chose qui ne tient pas dans un gobelet ? Ça chambre derrière lui. Mon audace pique son intérêt. — Une danse ? dit-il sans se mouiller. — Avec plaisir. Il fait le tour de la table et me propose de rejoindre la piste en effleurant mon dos avec sa main. Ce petit contact envoie comme par magie de la chaleur au creux de mon ventre. Il se retrouve alors devant moi, à remuer, et j’ai subitement du mal à soutenir son regard. Il en joue, il me fixe. Il met sa main dans mon dos pour me rapprocher un peu plus de lui, de ses hanches qui font sérieusement monter la température. Son bas-ventre frotte contre le mien et mon corps se prépare maintenant à bien plus qu’une danse. Je pose mes mains sur ses bras, leur fermeté m’excite. J’aimerais tellement m’isoler avec lui, le laisser me prendre comme il l’entend. Je me rapproche à mon tour, je veux qu’il sente mes seins presser contre son torse. — Oh-Oh, dit-il dans mon oreille. Tu vas mettre un truc en route là, si tu continues… Je sais bien de quoi il parle, mais j’ai envie de l’entendre le dire. — Quel truc ? Il plante ses yeux dans les miens et me donne un coup de rein appuyé. Sa demie-érection contre mon pubis déclenche un frisson dans mes dessous. Je reprends ma respiration et à mon tour de dire, sans filtre : — J’ai toujours eu envie de voir le tuyau d’un pompier se déployer. Il éclate de rire. — T’es une coquine, toi ! — Je t’assure, au moment où je te parle, c’est vraiment, vraiment, vraiment devenu le rêve de ma vie. Il lance des regards autour de lui, comme pour vérifier que personne ne nous voit – ou l’inverse, je ne saurais pas dire. — Tu veux visiter la caserne ? Il est sérieux, ce qui me fait désaouler d’un seul coup. — Il y a des filles qui disent non à ça ? Il semble hésiter pendant deux secondes et puis il me prend par la main. — Viens, je vais te montrer. Mon cœur bat bien plus vite que la musique, et pourtant, on est sur de la techno. On passe devant une longue file d’attente aux toilettes, où les filles y vont de leurs messes basses en nous voyant nous diriger vers le couloir des quartiers privés. Je sais très bien ce qui m’attend, que je passe pour une mauvaise fille, mais ce soir je porte le vice comme un badge d’honneur. J’ai été choisie par un Dieu vivant, je suis l’élue, rhabillez-vous les Simone. La musique se dissipe à mesure que l’on marche dans ce long couloir éclairé de néons blancs qui me bousillent les yeux. Alors que la foule se retrouve loin derrière nous, que l’on peut entendre à nouveau nos bruits de pas, un trac monstrueux me prend. Et s’il avait l’habitude de tout ça ? Et si je n’étais pas à la hauteur de ses attentes ? C’est bien gentil de jouer les allumeuses mais maintenant… Il me fait rentrer dans une pièce qui semble être sa piaule. C’est très militaire comme style, très épuré. Un lit, une table, une chaise, une armoire. Pas un truc qui traine. Il ferme la porte et se retourne vers moi. — Tu peux sortir à tout moment, ok ? Tu n’es obligée de rien. Il est fou ou quoi ? Il s’est bien regardé ? Il a déjà essayé de se résister ? Clairement pas. Je me jette sur sa bouche, il prend mon visage entre ses mains. Sa langue se fraye un chemin entre mes lèvres et se mêle goulument à la mienne. Sa bouche est légèrement sucrée, son souffle met le feu à mon corps. Je passe ma main sur son pantalon et trouve une érection qui pourrait faire sauter sa braguette. Je tire son t-shirt vers le haut, nos bouches se séparent. Il est là, torse-nu devant moi. Je passe mes doigts sur ses pecs. — C’était toi ! dis-je. Pas de doute. — C’était moi, oui. — Ça m’a fait un petit truc. C’était mystérieux, ce masque. Ça m’a excitée, pour ne rien te cacher. — Ah oui ? Attends. Il ouvre son placard et en sort le masque blanc en question, qu’il replace sur son visage. OH PUTAIN je gueule intérieurement. Je veux qu’il me baise comme ça. Il voit sûrement la lubricité dans mes yeux, car il dit : — Ça te plairait si je le gardais ? Je suis prise d’envies furieuses, mes joues sont en feu. Je ne veux plus jouer les saintes nitouches à présent. — Tu n’as aucune idée, dis-je, à quel point j’ai envie que tu me fasses des saloperies. — Enlèves ton jean, assieds-toi sur mon lit. Et il n’a pas conscience que son petit ordre à lui seul pourrait me faire venir. J’obéis et me retrouve en culotte face à lui. Je retire mon top aussi. Je veux qu’il me voie toute entière. J’entends un « Hm » satisfait, étouffée derrière le masque. Il s’approche et me fait écarter les jambes, d’un mouvement de main. Il se penche et passe les doigts sur le tissu. Il s’agenouille en face de moi, attrape chaque côté de ma culotte et la fait descendre le long de mes jambes. Il joue le jeu, il accentue les mouvements de tête puisque je ne vois rien à part ses yeux. Je l’entends respirer derrière le plastique. Il semble être aussi excité que moi. Il admire mon entre-cuisses. — Je te lècherais bien, dit-il, mais pour ça il faudrait que j’enlève le masque et je ne voudrais surtout pas révéler mon identité. J’ai l’impression d’être dans le meilleur porno du monde. Il est parfait. — N’hésite pas à y mettre un doigt alors, dis-je. Ma chair brûle d’envie de sentir la sienne. Chaque seconde qui passe est une torture. Je veux sentir son poids sur moi, qu’il me pilonne comme une vulgaire poupée, l’entendre gémir quand il vient. Il fait remonter son pouce en moi. Le malin, il sait très bien ce qu’il fait. Il ne faudrait pas qu’il en sache trop quand même, j’aimerais bien faire durer la chose un peu. Je prends conscience de la situation et je suis déjà au bord du précipice. Heureusement il s’arrête et se relève. Il s’apprête à enlever son pantalon. — Non ! dis-je. Il revient vers moi. Je fais descendre sa fermeture éclair et cherche son membre dans son boxer. Je l’extirpe de son pantalon. Une queue magnifique pleine de promesses. Il sort un préservatif de sa poche, l’ouvre et le déroule sur son érection. Je le regarde faire, clairement expérimenté. — Garde ton pantalon, tes boots, ton masque. Je veux me faire prendre par le fantasme du pompier. Il ricane derrière le masque. — À vos ordres, madame. Il me fait relever, fait sauter mon soutien-gorge. — Je veux voir tes seins remuer, dit-il. — Avec plaisir. Les seins en question pourraient couper de la glace. Il me fait assoir sur la table et place une de mes jambes sur la chaise à côté. Il va me prendre là. Je n’en peux plus d’attendre. Il s’approche et pose son gland contre moi. Il pousse doucement puis entre tout du long. J’en gémis de soulagement. C’est tellement délicieux de le sentir enfin chez soi. Il commence à me donner des coups de reins, à me chatouiller de l’intérieur. J’en perds presque l’équilibre. Il y a un miroir derrière la porte et je vois une partie de l’action. Ses fesses se contractent dans l’effort. J’assiste en directe au ressenti et au visuel. Le pied total. J’espère juste qu’il ne va pas étouffer derrière ce masque, il respire si fort. La situation m’excite tellement que j’en mouille la table. Je vais venir bien trop vite. — Je veux que tu viennes dans mon cul, dis-je. Il s’arrête net. — T’es sérieuse ? — Toujours. — Putain, c’est Noël ! Retourne-toi. Je ne me fais pas prier, je me retourne, me penche sur la table et écarte les jambes. Il continue d’aller et venir en moi, le temps de préparer mon petit trou avec ses doigts. Sentir quelqu’un introduire quelque chose à cet endroit-là me tourne toujours en cochonne finie. Je n’offre mon cul que lorsque c’est mérité, ou que j’ai vraiment envie de me faire défoncer. Il se retire et pose son sexe contre moi en entrant doucement. Ce n’est jamais très agréable jusqu’à que la sensation de la queue toute entière soit passée. Je le vois faire dans le reflet, lui, ce beau pompier qui va et vient dans mon corps pour se faire du bien, dont la tête bascule en arrière quand le plaisir est fort. Je m’offre toute entière au Dieu vivant. Je veux qu’il me bénisse de l’intérieur. Je passe ma main sous mon ventre pour me toucher en même temps. Il me voit faire et lâche un « putain ! » qui annonce une fin proche. Mes doigts accélèrent, suivent son rythme. Et soudain il se met à geindre, ses cuisses en tremblent. Il est en pleine jouissance et j’en viens déjà mentalement de plaisir. Et puis il ralentit, petit à petit, jusqu’à s’immobiliser complètement. Il enlève son masque pour mieux respirer. — Ne bouge pas ! dis-je. Encore dans les vapes, il se plie à ma demande. Je me touche plus énergiquement. Le reflet, la sensation de sa queue dans mon corps, le fait qu’il m'ait tout donné... Je pars vite. Mon corps le mange frénétiquement. Mon cerveau fourmille. Un état de plénitude totale m’envahit alors que je gémis mon bonheur sur cette vieille table en contreplaqué. Mon corps se relâche et il attend, tel un gentleman, que je reprenne mon souffle pour se retirer. Le reste n’est que fin de soirée. L’un et l’autre rassasié, on est retournés du côté de la fête comme si rien ne s’était passé. J’apprenais par Carrie le jour suivant que le fameux Jérem s’était fiancé un mois plus tôt, et que j’avais fait partie de son enterrement de vie de garçon. J’en fus extrêmement flattée. © Tous droits réservés - Charlie M.P. |