Ce gars passait souvent devant chez moi depuis que les beaux jours étaient revenus. Il me saluait de la main lorsqu’il me voyait lire sur ma chaise longue.
Il n’était pas d’ici. Du moins, je ne le croisais jamais en ville. Plutôt bel homme, il marchait toujours seul et son regard n’était jamais pesant. J’avais beau m’habiller de plus en plus court, il n’avait jamais engagé la conversation, ce qui commençait sérieusement à m’intriguer. Après une bonne heure en plein soleil, je m’apprêtais à rentrer quand il apparut dans le coin de mon œil et je sautai sur l’occasion. — Bonjour, vous ! Il tourna la tête et fit un grand sourire. — Bonjour ! Et bah voilà ! Quelle charmante voix tu as. Je m’avançai vers le portail et il s’arrêta net quand il comprit que je venais causer un brin. Je tendis une main qu’il prit volontiers. — Maxine. Il secoua la tête. — C’est vrai qu’après tout ce temps j’aurais pu me présenter… Gabriel. — Ça vous dit un café, Gabriel ? Le voyant hésiter, j’en rajoutais un peu pour mettre toutes les chances de mon côté. — J’ai fait une tarte ce matin, elle est encore chaude. Vous aimez ça la tarte aux pommes ? Il hésitait toujours. — Allez, laissez-vous tenter, quoi… Mon regard espiègle finit par lui arracher un « Après tout, j’ai le temps. » Je le fis assoir dans la cuisine, dos à la fenêtre, histoire qu’il n’ait rien d’autre à regarder que moi. J’avais mis une petite robe d’été avec un imprimé à fleurs ce jour-là. J’espérais que ses yeux remontent le long de mes cuisses bronzés le temps que je mette la cafetière sur le feu. — Je vois tellement peu de gens de mon âge ici, dis-je. Vous habitez pas loin ? Un petit rire s’échappa de ses narines. — J’habite juste 3 maisons plus loin. — La vieille maison qui tombe en ruines, là ? — Je suis en train de la retaper, petit à petit, après le boulot. Sur la pointe des pieds, je récupérai le café en haut du placard, ce qui fit remonter un peu ma robe. — Allez-y, servez-vous, dis-je en pointant la tarte aux pommes du menton. J’avais tellement envie de le mettre dans l’ambiance en mettant un peu de musique, mais lorsque je vins m’assoir en face de lui, il était clair que c’était inutile. Son regard avait déjà changé, sa respiration était plus appuyée. — Je pourrais venir vous aider, dis-je. La peinture, les pinceaux, c’est mon truc. Il doutait. Il n'était toujours pas sûr de savoir ce que j’attendais de lui, et j’adorais ça. Il essayait de percer le mystère sur mon visage. De l’index, il poussa un bout de la tarte dans sa bouche, rendant le geste suggestif peut-être inconsciemment, puis il se mit à mâcher, me fixant droit dans les yeux. — Délicieuse, dit-il. —Dîtes-le moi encore. Il haussa les sourcils. — Que votre tarte est délicieuse ? — Non. Dîtes juste « délicieuse », de la même façon. La cafetière se mit à chanter. Je mis fin à ce petit moment d’égarement en me levant pour éteindre le feu. Je récupérai des tasses sur les étagères en me cambrant un peu plus que la normale quand je sentis ses mains m’agripper les fesses d’une poigne ferme. — Délicieuse… Il me pressa contre le comptoir. Ses mains remontèrent ma robe au-dessus de mes hanches et il baissa ma culotte d’un mouvement vif. — C’est ça que tu veux ? murmura-t-il à mon oreille. Il avait l’air tellement inoffensif jusqu’à présent que sa soudaine ardeur et son souffle chaud dans ma nuque m’enflammèrent aussitôt. Il passa une main sur mes fesses nues, puis entre mes cuisses. — Ça t’excite, on dirait. Il m’embrassa le cou, tout en faisant glisser ses doigts en moi, me prenant comme une boule de bowling. Si j’avais su que sous ses petits airs de ne pas y toucher se cachait un fin connaisseur, j’y serais allée plus tôt. — T’es bien silencieuse tout à coup, Maxine. Il susurra mon nom dans mon oreille. L’excitation me rendit fébrile. Je versai le café en en foutant partout puis lui tendis une tasse par-dessus mon épaule. — Café ? — Tu veux jouer, hein ? Ses doigts me fouillaient si délicieusement qu’il m’extirpa une plainte et je manquai de lâcher la tasse. — Oh oui, jouez avec moi… Il retira sa main puis fit glisser ma robe par le haut. Je me retrouvai complètement nue dans ma cuisine avec un inconnu finalement très entreprenant. Il me retourna face à lui et descendit les yeux sur mon corps. Un frisson parcouru mon dos. Il se pencha et me lécha amoureusement les seins. Je pris son visage entre mes mains, passai mes doigts dans ses cheveux, le ramenai à moi. Il leva les yeux dans ma direction. Je le pressai alors de descendre faire de même, plus bas. Il s’accroupit devant moi, soulevant une de mes jambes pour la faire retomber sur son épaule. Le voilà le nez dans mes affaires, à me donner le tournis. Il attrapa mes fesses et pressa mon corps contre son visage pour me dévorer plus vicieusement encore. J’ondulai sur sa bouche. Il décida d’y rajouter un doigt baladeur, histoire de bien me faire comprendre qu’il était là pour moi. — C’est quoi déjà, ton prénom ? dis-je entre deux souffles. Il ne répondit pas, trop occupé à la tâche. Son doigt vint me titiller au bon endroit et je sentis la chaleur monter. Lui aussi certainement, car il s’arrêta net. — Par terre ! dit-il. Sur le ventre. J’étais tellement impatiente de jouir que je ne fis pas d’histoire et me plaçai aussitôt contre le carrelage froid. Je lançai un regard dans mon dos, alors qu’il sortait une érection prometteuse de son bermuda. Je ne résistai pas à y mettre la main. — Oh putain, oui ! dit-il. Branle-moi ! Je me retournai et commençai à faire aller et venir ma main sur lui. Le voir se perdre dans son plaisir au-dessus de moi et sentir sa queue si tentante sous mes doigts firent hurler mon ventre de vices. Je me remis face contre terre, en continuant à le masturber. — Viens…, lui dis-je. Il me fit languir un instant, puis je sentis un liquide chaud entre mes jambes. Il était en train de verser du café entre mes fesses. La sensation était à la fois surprenante et bienvenue. Il trempa deux doigts dans le café, les introduit brièvement dans mon sexe puis les lécha. Je me laissai faire, tremblante d’anticipation. Puis il attrapa le lait et vint le verser de la même façon. Le froid à l’entrée de mon sexe me donna encore plus envie de son foutre. — Viens, lui suppliai-je. Il se coucha sur moi et releva une de mes jambes pour me pénétrer profondément. Sentir sa chair me remplir aurait déjà pu me délivrer. Il se mit à remuer les hanches et les bruit salaces de nos corps qui s’emboitent et du liquide au sol me donnèrent une envie furieuse de gémir son nom. Mais comment s’appelait-il déjà ? Merde… Je ne pus m’empêcher de gueuler un « baise-moi ! », un « traite-moi de salope ! » et autre « dis-moi que je suis ta petite putain ! ». Il répondit à tous mes vices, s’autorisant même des adaptations dans le feu de l’action « ça fait combien de temps qu’on t’a pas baisée comme ça, salope ! » Il passa sa main sous mon corps pour chercher mon clitoris du bout des doigts, comme si avec tout ça j’en avais encore besoin pour venir, et il fit partir ma machine comme s’il venait d’appuyer sur un bouton. Dès qu’il entendit ma voix déformée par l’orgasme gémissant un « oui » à n’en plus finir, il remua de plus belle et gueula son plaisir à son tour en ponctuant son éjaculation de coups de reins appuyés. Il s’affala sur moi, à bout de souffle. La queue tressautant encore dans mon sexe il dit : — Gabriel, c’est Gabriel, mon prénom. © Tous droits réservés - Charlie M.P. |