Églantine se promenait avec son ombrelle, seule, comme à ses habitudes, dans la forêt de Rambouillet. Elle n’était pas du genre à se plier aux règles de bonne conduite qui voudrait qu’une promenade se fasse au moins à deux. C’était une rêveuse, une romantique qui passait ses après-midi au soleil, étendue sur l’herbe, à trouver des formes aux nuages. Sa mère voulait la marier avec un cousin dont elle ne connaissait rien. Il habitait loin, il était bien plus vieux qu’elle et il ne l’intéressait guère.
Ce jour-là, elle eut envie de s’arrêter en chemin. Elle s'était couchée sur le bas-côté et avait remonté ses jupes jusqu’aux genoux pour profiter de la chaleur printanière. Un carrosse approchait. Le bruit des roues et des sabots dans la terre sèche la fit sortir de ses songes. Elle se redressa vite. Lorsqu’il passa à toute allure devant elle, elle fut surprise par tant d’ornements. Jamais elle n’en avait vu de si luxueux, et pourtant elle était de bonne famille. Le carrosse fit quelques mètres puis ralentit. Sans doute perdus, pensa-t-elle. Une femme à la coiffe aussi haute qu’un gâteau de noces en sortit. Elle avait beau être un peu loin, Églantine sut qu’il s’agissait d’une toilette en soie. D’une main gantée, la femme lui fit signe de s’approcher. Elle se dépêcha d’aller à sa rencontre. — Comment vous appelez-vous, ma chère ? lui dit la femme. — Églantine de Varennes, Madame. La femme la reluqua de haut en bas avec un léger sourire. — Montez, continue-t-elle. Le Roi souhaiterait faire votre connaissance. — Le Roi, vous dîtes ? — En personne. Ne le faites pas attendre, très chère, montez. Cette sollicitation était si fortuite… Rien n’avait de sens. Tout étourdie par la nouvelle, Églantine se hissa dans le carrosse. C’est une fois à l’intérieur qu’elle comprit que les rideaux aux fenêtres l’avaient induite en erreur. Le Roi ne l’attendait pas au château, il était assis face à elle. Elle s’empressa d’incliner la tête. — Majesté ! — Bien, bien, dit-il. Reprenez votre souffle, Mademoiselle. Églantine prit place à côté de la femme. En face d’elle, il était assit bien droit, une canne entre les jambes sur laquelle il faisait reposer ses mains. Elle pensait être dans un rêve et se pinça discrètement. Il portait une perruque courte aux cheveux gris. Son visage sérieux lui rappela l’ami de son père. Ses traits n’étaient pas des plus gracieux et il avait un léger embonpoint à peine dissimulé sous une veste à boutons. Il avait cependant, un charisme indiscutable. À la droite du Roi se trouvait un jeune homme qu’elle ne reconnut pas. La femme tapa sur le plafond pour remettre le carrosse en route. — Si j’avais su Majesté, que j’aurais l’immense privilège de vous parler aujourd’hui… — Qu’auriez-vous fait de différent ? dit-il. — J’aurais commandé des madeleines par exemple. On dit que vous les adorez. Et j’aurais mis ma plus belle robe. Il jeta un œil impérieux sur son décolleté. — Celle-ci n’a rien d’incorrecte. Ne vous formalisez pas. Le carrosse reprit de la vitesse. — Excusez mon ignorance, Majesté, mais je ne connais pas vos invités. L’homme prit la parole. — Baron de Chablis. Enchanté. — Et je suis son épouse, la Baronne de Chablis. Nous revenons de quelques jours à la campagne qui furent bien appréciables. — Bien appréciables, en effet, dit le Roi. — Pardonnez-moi, dit Églantine, mais j’aimerais comprendre l’honneur qui m’est fait de partager votre voyage. Le Roi sourit puis lança un regard au Baron. — J’aime votre curiosité, ma chère. Venez donc vous asseoir ici, dit-il en indiquant sa droite. Le Baron échangea sa place avec elle. Elle se retrouvait si près du Roi à présent qu’elle n’osa pas le regarder. C'était pour mieux l’observer qu’il la fit asseoir à ses côtés. Le Baron et la Baronne l’examinaient également, avec un regard bienveillant. — Il ne vous est pas étranger ma chère, que je n’ai toujours pas de dauphin. Elle fit oui de la tête. — Et bien, continue-t-il, il semblerait que ce soit votre jour de chance. Que diriez-vous de porter l’enfant du Roi ? Son cœur se serra. Elle prit la nouvelle comme la plus incongrue qu’il soit. Il avait l’âge de son père, elle avait la vie devant elle. Elle chercha vite une idée pour décliner poliment sa proposition. — Majesté, vous me faites un grand honneur, mais je suis déjà promise à un homme. Nous nous marions dans peu de temps. Je ne peux décemment pas… — Comment cela ? dit-il. Ma chère, pensez-y plus longuement. Vous auriez une place toute particulière à la cour du Roi, à vie. La Baronne, voyant le désarroi d’Églantine, vint à son secours. — Votre futur mari n’y verra pas d’inconvénient. Voyons, il s’agit là d’une demande royale, pas du premier venu. — Majesté, dit Églantine, pourquoi moi ? N’y a-t-il pas de meilleures familles que la mienne pour une tâche si importante ? Il lui sourit puis prit un air rassurant. — Ma chère, vous n’êtes pas la première à qui je fais cette demande. Certaines ont dit oui mais n'ont jusqu’à présent donné naissance qu'à des filles. D’autres continuent leurs faveurs pour avoir la chance d'enfanter mon garçon. Était-ce fou de refuser une offre pareille ? Vivre à vie à la cour du Roi… Que diraient ses parents ? En face d’elle, la Baronne approcha son visage de celui du Baron, ouvrit la bouche et l’embrassa de façon obscène en ne lâchant pas Églantine des yeux. Cette dernière jeta un œil discret sur le Roi pour voir si cela le dérangeait mais il semblait être enchanté par ce qui se passait en face de lui. — Voyez, dit-il, comme ces deux-là s’aiment. Le Baron passa sa main dans le décolleté de la Baronne qui lâcha un soupire. — N’avez-vous jamais vu pareil spectacle ? continue-t-il. — Non, Majesté. Jamais. — Au moins si vous refusez mon offre avant notre arrivée, aurez-vous profité avec vos yeux. Églantine ne connaissait rien à l’amour. Sa mère lui avait expliqué les grandes lignes un jour où le vin l’avait fait parler, mais elle n’avait pu qu’imaginer la chose en surface jusqu’à présent. Une chaleur exquise naquit entre ses cuisses. Malgré l’impudeur de la situation, elle voulait en voir plus. Le Baron défit le corset et le fit tomber à terre, il libéra les seins de sa femme et vint les lécher. Églantine déglutit. Elle imagina la sensation que cela pouvait être, de sentir une bouche sur sa poitrine, une langue glisser sur sa peau. Elle eut très chaud tout à coup. Le Roi l’observait du coin de l’œil. Il ne vit pas de déplaisir sur le visage d’Églantine mais beaucoup de curiosité, ce qui présageait quelque chose de bon. Le Baron passa sa main sous les jupes et plongea un doigt dans son épouse. Celle-ci poussa un petit cri puis lança un regard coquin à Églantine. Ce qui se passait était incompréhensible mais si plaisant. Le fait que le Roi n’y mette pas fin lui laissait à penser que sa surprise était dûe à son manque d’expérience. Elle voulait voir l’acte jusqu’au bout. Savoir à quoi cela ressemblait pour s’assurer de satisfaire le Roi comme il se doit. Car oui, l’excitation montant elle avait décidé qu’elle se donnerait à lui. La Baronne plaça sa main sur l’entre-jambe de son mari. C’est à ce moment-là qu’Églantine remarqua une bosse dans les pantalons de celui-ci. La femme les défit d’un mouvement habile et en sortit une verge gorgée de plaisir. Églantine ne put détacher ses yeux de la chose. Le Roi était ravi. Non seulement elle n’en avait pas peur mais elle semblait vouloir y toucher. La Baronne remonta ses jupes jusqu’en haut. Elle ne portait pas de culotte et Églantine eut un bref aperçu de sa toison. Elle vint s’assoir à l’envers, sur les genoux de son mari. D’un geste, elle s’empala sur lui en soupirant de bonheur. Elle se pencha un peu en avant et attrapa les mains d’Églantine comme pour la faire participer à l’action. Le Baron, sous elle, gémissait dans sa moustache en lui donnant de bons coups de queue. Églantine sentit comme un battement de cœur au creux de ses jupes. Voir la Baronne prendre tellement de plaisir lui donnait envie de s’y mêler. — N’est-ce pas divin ? dit le Roi. Comment vous sentez-vous, ma chère ? N’avez-vous pas envie d’essayer vous-même ? — Je mentirais si je disais que l’envie me manquait, Majesté. Le Roi eut l’œil qui frise. La Baronne gémissait encore plus fort, lascivement, ce qui excitait la jeune femme au plus haut point. Elle voulait ressentir la même chose, savoir ce que cela faisait de sentir un homme en soi. La Baronne prit la main d’Églantine et la plaça sur l’un de ses seins. — Là, dit-elle. Comme ça. Églantine caressa le sein. Sentir la chaleur d’un corps autre que le sien sous la pulpe de ses doigts, constater le plaisir que sa main curieuse procurait sur le visage de la Baronne lui donna encore plus chaud. Le Roi quant à lui ne pouvait plus dissimuler son érection. Voir la jeune femme se prêter si facilement au jeu le titillait plus que tout. — Voudriez-vous vous assoir ici, ma chère ? dit le Roi en mettant la main sur ses genoux. Églantine était tellement excitée que l’idée la tentait à présent. — Vous voulez dire, de la même façon que Madame De Chablis ? dit-elle timidement. — Précisément. Si l’envie de vous distraire avec un Roi vous prenait… Elle apprécia qu’il ne la forçât pas. Elle retira ses culottes. — Majesté, oserais-je vous demander de défaire mon corset ? La Baronne se releva aussitôt et vint le faire à sa place. Elle défit rapidement les lacets et fit tomber le corset à terre. Églantine s’apprêta à s’assoir sur le Roi mais la Baronne la stoppa dans son élan. — Sortez son sexe de ses pantalons d’abord, dit-elle. Églantine s’approcha du Roi. — Puis-je ? Un sourire plein de vice illuminait le visage du Roi. — Faites, faites, dit-il entre ses dents serrées. Elle prit toute la délicatesse pour ne pas faire mal au Roi, et lui se délecta du temps qu’elle prit à ouvrir le cadeau qu’il s’apprêtait à lui donner. Elle attrapa sa verge et la fit sortir tout droit. Elle n’en n’avait jamais touché. Il ne lui était jamais venu à l’idée que cela puisse être si doux. Elle était un peu plus petite que celle du Baron mais pour une grande première, elle en fut presque soulagée. — Venez, Mademoiselle, dit le Roi, maintenant impatient de la planter dans son corps. La Baronne l’aida à soulever ses jupes et, juste avant qu’Églantine ne s’empale sur le Roi, se saisit de la verge de celui-ci et la dirigea elle-même dans la jeune femme. Il gueula son plaisir. — Oh que vous êtes étroite ! Oh ! Du velours ! Je ne vais pas durer longtemps ! Églantine trouva la sensation divine. Le Roi n’était en effet pas si gâté, ce qui ne lui donna aucun mal à l’accueillir. — Allez et venez, dit la Baronne, frottez-vous contre sa Majesté. Églantine se frotta tant bien que mal. Elle trouva même du plaisir à le faire. Le Roi vint s’agripper à sa poitrine, la tripotant comme s’il n’avait pas touché de jeune femme depuis longtemps. Face à eux, la Baronne et le Baron se remirent à la tâche. Il y avait à présent quatre personnes gémissantes dans ce carrosse. Les hommes étaient perdus dans leur plaisir. Les femmes se regardaient dans le blanc des yeux, le visage déformé par le désir. — Son con est si moelleux! gémissait le Roi. — Majesté, vous la fourrez divinement, dit la Baronne. Le Roi était haletant. Les fesses de la jeune femme venaient taper contre son ventre, et la vue le rendait fébrile. La Baronne tendit le bras et le passa sous les jupes d’Églantine où elle trouva la queue du Roi, raide d’émotions, qui allait et venait en elle. La jeune femme, n’y connaissant rien, cru que la Baronne ne cherchait qu’à s’assurer du bon fonctionnement des opérations. Elle appréciait cependant le contact de cette main, à cet endroit-là, si bien qu’elle ne lui demanda pas de la retirer. La Baronne était en réalité en train de manœuvrer pour faire venir Églantine. Soudain, le Roi se mit à crier. — Oh ! Dieu ! Rah ! Ah ! Pensant lui faire du mal, la jeune fille n’osa plus bouger. La Baronne n’arrêta pas son geste. Voyant le Roi en finir, elle redoubla de vigueur pour qu’il eut l’impression de bien avoir fait son travail. Elle s’approcha donc et se focalisa sur le plaisir de la jeune femme. — Laissez-vous aller ! dit-elle. Venez sur le Roi. Elle la branla de plus belle. Églantine ne put se retenir de remuer sur lui à nouveau. Elle crut s’évanouir, mourir, une sensation nouvelle parcourait tout son corps. Elle voulut reprendre son souffle mais il était coupé, le temps d’un instant délicieux où plus rien d’autre que cette sensation au creux de ses cuisses n’avait d’importance. Le Roi l’avait imprégné de sa semence, et elle était là, à offrir son corps à des personnes dont elle ne connaissait rien une heure auparavant. Elle se mit à pousser de petits râles, masqués par les cris de la Baronne qui, voyant Églantine prendre son plaisir, ne tint plus et vint en même temps qu’elle. Le carrosse sentait la débauche. À l’intérieur, les quatre voyageurs reprenaient leur souffle. D’une main sur les fesses, le Roi demanda à Églantine de se relever. Sa verge luisante suintait encore. — Je crois bien que le dauphin est né ici. Ma parole ! Vous m’avez fait perdre la tête ! — Désolée Majesté. — Comment ça désolée ? Ne dites pas de sottise, ma chère. Je remettrais bien le couvert si je le pouvais ! Il passa une main sur la poitrine d’Églantine, en propriétaire. Elle était ravie d’avoir pu satisfaire le Roi. Le Baron, muet jusqu’à présent, prit la parole : — Très bon choix, Majesté. Cette jeune femme sait rendre un homme fou avec ses yeux. — Oh ! Coquin ! dit le Roi. Elle vous a aidé dans votre besogne ? — Incontestablement. — Et bien, et bien. La journée ne fait que commencer. Si elle est d’humeur, peut-être qu’elle vous satisfera encore à notre arrivée. Le Roi lança un regard fier sur sa nouvelle conquête. Églantine comprit par là que le Roi prêtait ses amies au Baron. Et l’idée, au lieu de la choquer, l’enchanta. © Tous droits réservés - Charlie M.P. Moi on me dit bal, je pense robe de soirée. Carrie y allait chaque année car son frère s’occupe de la sono. Elle m’invitait donc à y venir cette année, me conseillant de ramener beaucoup de pièces de deux euros, ce que coûtaient les verres d’alcool.
— C’est où exactement ? Elle s’était un peu moquée, forcément. Et non, je ne me suis pas pointée en robe de soirée. J’ai fini par poser toutes mes questions pour en conclure qu’il s’agissait en fait d’une soirée publique dans une caserne avec des pompiers qui jouent les barmen pour renflouer les caisses. Dans ma campagne, les pompiers étaient des gars à la retraite ou des petits bénévoles encore à l’école. Il n’y avait pas d’entre deux, alors je ne m’attendais pas à grand-chose en me pointant devant la caserne du 7e , à part bien sûr flirter, allumer tout ce qui bouge, boire, flirter un peu plus fort, lever le coude un peu plus haut et passer la porte en rampant en fin de soirée. Ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé. Déjà, en voyant des pompiers dans leur t-shirt noir à bande rouge, droits comme des sapins de Douglas dans leurs bottes noires, je pensais que tous les mecs lambda qui se pointaient à un bal des pompiers avaient des couilles en titane, parce que bonjour la concurrence. Mais le premier truc que j’entends dans ce hangar, par-dessus le son monumental de la sono, c’est : « Viens, on se casse, les filles en ont que pour eux. ». Je cherche Carrie, que je viens de texter, la prévenant de mon arrivée. Je la retrouve aux côtés de son frère, en train de le supplier de passer « Call on Me » pour pouvoir aller se frotter contre quelques abdomens en toute simplicité. Sylvain refuse, lui disant que cette chanson était déjà réservée pour un truc à venir. Elle vient avec moi acheter mon premier verre. Des tables dans la cour sont improvisées, avec des gobelets remplis de punch et de mojitos en avance. Trois pompiers se trouvent de l’autre côté et l’un d’eux dit avec un large sourire une phrase certainement dite cent fois avant mon arrivée : — Bonsoir, qu’est-ce que je te mets ? Les deux autres s’esclaffent. Les gueules d’anges excusent un peu la beauferie. Je prends un mojito et mets une pièce de plus dans la fente de leur cagnotte. J’ose même un clin d’œil à l’encontre de l’insolent car je sens qu’il est d’humeur joyeuse, et il m’en retourne un. — Ils sont tous comme ça ? dis-je à Carrie en m’éloignant. — Comme quoi ? — Accueil on ne peut plus chaleureux ! — Ils sont sympathiques, hein ? Il faut que je trouve Thibault pour te le montrer. C’est celui avec qui il s’est passé un petit rapprochement l’année dernière. On danse, on transpire, on goûte au mojito, et puis la sirène retentit et la musique s’arrête d’un coup. Quatre pompiers se mettent debout sur des tables dans chaque coin du hangar. Ils portent la tenue de feu et des masques blancs recouvrent leurs visages. Les filles hurlent (et les mecs qui restent roulent des yeux... Peut-être... En fait moi j’en sais rien, je suis en train d’halluciner). La musique que Carrie voulait mettre plus tôt passe à fond dans les enceintes, elle saute de joie. Les pompiers se mettent à remuer les hanches en rythme et c’est l’hystérie. Les filles se pressent contre les tables, lèvent les bras pour les toucher. Je jette un œil sur les pompiers un peu plus seniors qui regardent la scène de loin. Le spectacle les faire rire. Pour tout dire, voir un mec prêt à donner sa vie pour sauver des gens se trémousser, ça fait quand même son petit effet. Est-ce que le pompier qui m’a servie se trouve sous un de ses masques ? Ça a quelque chose d’excitant de l’imaginer. Soudain, en complète synchro, ils retirent tous leurs vestes et se retrouvent torses nus, en pantalon-bretelles. La nana à côté de moi mets deux doigts dans sa bouche, siffle, et manque de me péter le tympan. Moi, je n’ose même plus bouger de peur que des mouvements trop brusques me fassent louper un truc. On a beau dire que la beauté ne fait pas tout, quand on se trouve juste en dessous, on est faibles, on hurle comme une bête à l’intérieur et la culotte en tremble. Comme ils ont décidé de nous achever, le refrain suivant ils font tomber les bretelles et dans le même geste leur pantalon. Bon Dieu, c’est trop de chair fraîche en face de moi. Je finis mon mojito d’une traite. Une fille complètement saoule monte sur la table pour se frotter à l’un d’eux. Il ne la rejette même pas. Grave erreur ! Deux autres font de même sur les autres tables. Merde, peut-être que je devrais moi aussi ? Combien de fois dans une vie peut-on toucher la peau luisante de sueur d’un beau pompier masqué, hein ? Je n’ai pas osé. Je sais encore me tenir avec un seul verre. Mais je jalouse un max. Et puis ils récupèrent leur tenue au sol et repartent aussi vite qu’ils se sont venus, en boxer. Avec tout ça il faut que je m'hydrate à l'alcool (je sais). Le pompier de tout à l’heure n’est pas là. — Il n’est pas là votre copain ? dis-je aux deux autres qui s’y trouvent. — Qui ? Jérem ? — Je ne sais pas comment il s’appelle. Le brun là, que j’ai vu tout à l’heure, avec un tatouage sur l’avant-bras. — Ouais, c’est Jérem. Il sera là dans pas longtemps. Tu veux un verre ? — Yes. — Tu t’appelles comment ? — Mélodie. Il me tend un gobelet avec un large sourire. — Cul sec, Mélodie ? Son petit regard espiègle me tente trop, je finis le verre en cinq gorgées. — Ah ! Ça fait plaisir, dit-il en applaudissant. Tiens, je t’en mets un gratuit. J’insiste pour payer mes deux verres et il insiste pour me remercier en venant me faire un bisou sur la joue. J’ai décédé ? Moi être au paradis, c’est ça ? En repartant danser, Carrie me dit que j’ai la cote. Mais moi c’est le Jérem qui m’intéresse. Son petit clin d’œil m’a bien plu et j’ai eu l’impression – je peux me tromper – qu’il s’agissait de lui au-dessus de moi pendant le strip-tease. On croise le fameux Thibault et Carrie me le présente vite-fait, car il est de corvée fruits pour le punch. — Mais c’est du délire cette caserne, dis-je une fois qu’il est parti. Ils les choisissent sur photo ou quoi ! — Ils mettent les beaux en avant, ça fait grimper leur cagnotte, c’est tout. Le chef de la caserne en personne m’invite à danser sur une salsa. J’accepte gracieusement en lui disant ne pas pouvoir refuser un ordre du chef, ce qui le ravit. Il a la cinquantaine passée et semble avoir envie de s’amuser en tout bien tout honneur. Et me voilà la reine de la salsa. Ce que ce que je trouverais d’ordinaire un poil gênant m’éclate. Possible que les trois mojitos aident. Possible aussi que les yeux rivés des autres pompiers sur ce que le chef fabrique me plaisent aussi. Je n’ai jamais eu autant de succès. Heureusement qu’il me tient fermement parce que je sens l’alcool monter. La chanson se termine et il m’offre un ticket pour un verre gratuit. Décidément ce n’est pas comme ça qu’ils se feront de l’argent… Je me rends donc à la table pour récupérer un énième cocktail. Le Jérem est de retour. — Tu passes une bonne soirée? demande-t-il. — C’était toi sur la table tout à l’heure ? — Peut-être… Il ne veut pas répondre mais son petit sourire en coin répond pour lui. — … T’as aimé le spectacle ? — Il ne faut pas faire des choses comme ça ! Je suis cardiaque, moi. — Une chance que tu sois dans une caserne de pompiers alors. — Ah, donc vous chauffer les filles pour les mettre en arrêt et leur faire des massages cardiaques, c’est ça ? — Voilà, oui. Je sens que ça part en live et j’adore ça. — Bon, qu’est-ce que je te mets ? dit-il. Les collègues rigolent encore. L’alcool se mélange à mon sang juste assez pour me faire dire des choses qui ne sortiraient pas de mon cerveau d’habitude : — On parle toujours de cocktails ou tu proposes quelque chose qui ne tient pas dans un gobelet ? Ça chambre derrière lui. Mon audace pique son intérêt. — Une danse ? dit-il sans se mouiller. — Avec plaisir. Il fait le tour de la table et me propose de rejoindre la piste en effleurant mon dos avec sa main. Ce petit contact envoie comme par magie de la chaleur au creux de mon ventre. Il se retrouve alors devant moi, à remuer, et j’ai subitement du mal à soutenir son regard. Il en joue, il me fixe. Il met sa main dans mon dos pour me rapprocher un peu plus de lui, de ses hanches qui font sérieusement monter la température. Son bas-ventre frotte contre le mien et mon corps se prépare maintenant à bien plus qu’une danse. Je pose mes mains sur ses bras, leur fermeté m’excite. J’aimerais tellement m’isoler avec lui, le laisser me prendre comme il l’entend. Je me rapproche à mon tour, je veux qu’il sente mes seins presser contre son torse. — Oh-Oh, dit-il dans mon oreille. Tu vas mettre un truc en route là, si tu continues… Je sais bien de quoi il parle, mais j’ai envie de l’entendre le dire. — Quel truc ? Il plante ses yeux dans les miens et me donne un coup de rein appuyé. Sa demie-érection contre mon pubis déclenche un frisson dans mes dessous. Je reprends ma respiration et à mon tour de dire, sans filtre : — J’ai toujours eu envie de voir le tuyau d’un pompier se déployer. Il éclate de rire. — T’es une coquine, toi ! — Je t’assure, au moment où je te parle, c’est vraiment, vraiment, vraiment devenu le rêve de ma vie. Il lance des regards autour de lui, comme pour vérifier que personne ne nous voit – ou l’inverse, je ne saurais pas dire. — Tu veux visiter la caserne ? Il est sérieux, ce qui me fait désaouler d’un seul coup. — Il y a des filles qui disent non à ça ? Il semble hésiter pendant deux secondes et puis il me prend par la main. — Viens, je vais te montrer. Mon cœur bat bien plus vite que la musique, et pourtant, on est sur de la techno. On passe devant une longue file d’attente aux toilettes, où les filles y vont de leurs messes basses en nous voyant nous diriger vers le couloir des quartiers privés. Je sais très bien ce qui m’attend, que je passe pour une mauvaise fille, mais ce soir je porte le vice comme un badge d’honneur. J’ai été choisie par un Dieu vivant, je suis l’élue, rhabillez-vous les Simone. La musique se dissipe à mesure que l’on marche dans ce long couloir éclairé de néons blancs qui me bousillent les yeux. Alors que la foule se retrouve loin derrière nous, que l’on peut entendre à nouveau nos bruits de pas, un trac monstrueux me prend. Et s’il avait l’habitude de tout ça ? Et si je n’étais pas à la hauteur de ses attentes ? C’est bien gentil de jouer les allumeuses mais maintenant… Il me fait rentrer dans une pièce qui semble être sa piaule. C’est très militaire comme style, très épuré. Un lit, une table, une chaise, une armoire. Pas un truc qui traine. Il ferme la porte et se retourne vers moi. — Tu peux sortir à tout moment, ok ? Tu n’es obligée de rien. Il est fou ou quoi ? Il s’est bien regardé ? Il a déjà essayé de se résister ? Clairement pas. Je me jette sur sa bouche, il prend mon visage entre ses mains. Sa langue se fraye un chemin entre mes lèvres et se mêle goulument à la mienne. Sa bouche est légèrement sucrée, son souffle met le feu à mon corps. Je passe ma main sur son pantalon et trouve une érection qui pourrait faire sauter sa braguette. Je tire son t-shirt vers le haut, nos bouches se séparent. Il est là, torse-nu devant moi. Je passe mes doigts sur ses pecs. — C’était toi ! dis-je. Pas de doute. — C’était moi, oui. — Ça m’a fait un petit truc. C’était mystérieux, ce masque. Ça m’a excitée, pour ne rien te cacher. — Ah oui ? Attends. Il ouvre son placard et en sort le masque blanc en question, qu’il replace sur son visage. OH PUTAIN je gueule intérieurement. Je veux qu’il me baise comme ça. Il voit sûrement la lubricité dans mes yeux, car il dit : — Ça te plairait si je le gardais ? Je suis prise d’envies furieuses, mes joues sont en feu. Je ne veux plus jouer les saintes nitouches à présent. — Tu n’as aucune idée, dis-je, à quel point j’ai envie que tu me fasses des saloperies. — Enlèves ton jean, assieds-toi sur mon lit. Et il n’a pas conscience que son petit ordre à lui seul pourrait me faire venir. J’obéis et me retrouve en culotte face à lui. Je retire mon top aussi. Je veux qu’il me voie toute entière. J’entends un « Hm » satisfait, étouffée derrière le masque. Il s’approche et me fait écarter les jambes, d’un mouvement de main. Il se penche et passe les doigts sur le tissu. Il s’agenouille en face de moi, attrape chaque côté de ma culotte et la fait descendre le long de mes jambes. Il joue le jeu, il accentue les mouvements de tête puisque je ne vois rien à part ses yeux. Je l’entends respirer derrière le plastique. Il semble être aussi excité que moi. Il admire mon entre-cuisses. — Je te lècherais bien, dit-il, mais pour ça il faudrait que j’enlève le masque et je ne voudrais surtout pas révéler mon identité. J’ai l’impression d’être dans le meilleur porno du monde. Il est parfait. — N’hésite pas à y mettre un doigt alors, dis-je. Ma chair brûle d’envie de sentir la sienne. Chaque seconde qui passe est une torture. Je veux sentir son poids sur moi, qu’il me pilonne comme une vulgaire poupée, l’entendre gémir quand il vient. Il fait remonter son pouce en moi. Le malin, il sait très bien ce qu’il fait. Il ne faudrait pas qu’il en sache trop quand même, j’aimerais bien faire durer la chose un peu. Je prends conscience de la situation et je suis déjà au bord du précipice. Heureusement il s’arrête et se relève. Il s’apprête à enlever son pantalon. — Non ! dis-je. Il revient vers moi. Je fais descendre sa fermeture éclair et cherche son membre dans son boxer. Je l’extirpe de son pantalon. Une queue magnifique pleine de promesses. Il sort un préservatif de sa poche, l’ouvre et le déroule sur son érection. Je le regarde faire, clairement expérimenté. — Garde ton pantalon, tes boots, ton masque. Je veux me faire prendre par le fantasme du pompier. Il ricane derrière le masque. — À vos ordres, madame. Il me fait relever, fait sauter mon soutien-gorge. — Je veux voir tes seins remuer, dit-il. — Avec plaisir. Les seins en question pourraient couper de la glace. Il me fait assoir sur la table et place une de mes jambes sur la chaise à côté. Il va me prendre là. Je n’en peux plus d’attendre. Il s’approche et pose son gland contre moi. Il pousse doucement puis entre tout du long. J’en gémis de soulagement. C’est tellement délicieux de le sentir enfin chez soi. Il commence à me donner des coups de reins, à me chatouiller de l’intérieur. J’en perds presque l’équilibre. Il y a un miroir derrière la porte et je vois une partie de l’action. Ses fesses se contractent dans l’effort. J’assiste en directe au ressenti et au visuel. Le pied total. J’espère juste qu’il ne va pas étouffer derrière ce masque, il respire si fort. La situation m’excite tellement que j’en mouille la table. Je vais venir bien trop vite. — Je veux que tu viennes dans mon cul, dis-je. Il s’arrête net. — T’es sérieuse ? — Toujours. — Putain, c’est Noël ! Retourne-toi. Je ne me fais pas prier, je me retourne, me penche sur la table et écarte les jambes. Il continue d’aller et venir en moi, le temps de préparer mon petit trou avec ses doigts. Sentir quelqu’un introduire quelque chose à cet endroit-là me tourne toujours en cochonne finie. Je n’offre mon cul que lorsque c’est mérité, ou que j’ai vraiment envie de me faire défoncer. Il se retire et pose son sexe contre moi en entrant doucement. Ce n’est jamais très agréable jusqu’à que la sensation de la queue toute entière soit passée. Je le vois faire dans le reflet, lui, ce beau pompier qui va et vient dans mon corps pour se faire du bien, dont la tête bascule en arrière quand le plaisir est fort. Je m’offre toute entière au Dieu vivant. Je veux qu’il me bénisse de l’intérieur. Je passe ma main sous mon ventre pour me toucher en même temps. Il me voit faire et lâche un « putain ! » qui annonce une fin proche. Mes doigts accélèrent, suivent son rythme. Et soudain il se met à geindre, ses cuisses en tremblent. Il est en pleine jouissance et j’en viens déjà mentalement de plaisir. Et puis il ralentit, petit à petit, jusqu’à s’immobiliser complètement. Il enlève son masque pour mieux respirer. — Ne bouge pas ! dis-je. Encore dans les vapes, il se plie à ma demande. Je me touche plus énergiquement. Le reflet, la sensation de sa queue dans mon corps, le fait qu’il m'ait tout donné... Je pars vite. Mon corps le mange frénétiquement. Mon cerveau fourmille. Un état de plénitude totale m’envahit alors que je gémis mon bonheur sur cette vieille table en contreplaqué. Mon corps se relâche et il attend, tel un gentleman, que je reprenne mon souffle pour se retirer. Le reste n’est que fin de soirée. L’un et l’autre rassasié, on est retournés du côté de la fête comme si rien ne s’était passé. J’apprenais par Carrie le jour suivant que le fameux Jérem s’était fiancé un mois plus tôt, et que j’avais fait partie de son enterrement de vie de garçon. J’en fus extrêmement flattée. © Tous droits réservés - Charlie M.P. Je venais d’avoir 20 ans et j’étais en école supérieure. Là où je me trouvais, chaque classe était limitée à 10 étudiants et les deux promotions au complet n’en comptaient que 100. Nous étions loin des embouteillages, dans une petite ville où la plupart d’entre nous louaient des chambres. Exit les restrictions parentales dans un immeuble où la moyenne d’âge des résidents ne dépassait pas les 25 ans. Nous sortions peu de ce paysage, nous aimions cette autarcie superficielle. 95% des clients des petits commerces du coin, c’était nous. 100% des petits boulots du soir et des vacances scolaires, c’était nous. Seuls ceux qui sont passés par là sont en mesure de comprendre le sentiment de nostalgie que deux ans dans un environnement pareil peuvent susciter.
À l’époque, j’avais ce désir un peu primaire de plaire aux filles, aux garçons, aux profs, à tout le monde. C’était viscéral, il fallait que l’on recherche ma compagnie, que l’on se réjouisse de mon arrivée en soirée, que je sois la meilleure dans toutes les disciplines. Alors quand mon prof préféré, que nous appelions par son prénom, Dimitri, posa ma copie sur mon bureau accompagné d’une moue déçue, je sentis les larmes monter et je me réfugiai aux toilettes dès que la cloche sonna. — Arrête, c’est pas la fin du monde ! dit Suzie, derrière la porte. — J’avais révisé comme une malade ! T’as vu la tête de Dimitri ? — Non. Quelle tête il faisait ? Je sortis de la cabine, les yeux rouges et elle me prit dans ses bras. — Oh, Choupette ! se moqua-t-elle. Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Lorsque Dimitri donnait son opinion en classe ou qu’il expliquait quelque chose, tous se taisait. Sa culture sur des sujets divers et variés me fascinait. Son esprit était ouvert sur le monde, sa passion pour l’enseignement évidente. Alors j’éprouvais un certain respect pour ce qu’il était. Avec Clem, nous parlions souvent de lui, entre nous. Elle connaissait mon faible pour ce prof d’une trentaine d’années. Elle savait que je pensais à lui le soir, dans mes draps de coton, je le lui avais dit. — Il va partir en vacances demain en ayant une image de moi vraiment nulle. Elle éclata de rire et se mit à ma hauteur pour me dire : — Allez, allez… Ça arrive à tout le monde de se planter. Et comme je reniflais toujours, elle dit : — Je vais l’inviter à la soirée demain soir. — T’es cinglée. — Si, il le faut. Clem sortit des toilettes en trombe et je n’eus pas le temps de la rattraper avant qu’elle n’entre dans la salle de Dimitri. Je les regardai de loin, par la porte entre-ouverte. Il fit non de la tête, les mains exprimant un refus poli. En revenant vers moi, Elle mit ses pouces en l’air et me tira la langue. — C’est dans la boite. — Je n’ai pas eu l’impression qu’il disait oui. — Il n’a pas dit oui mais j’ai piqué sa curiosité quand j’ai dit qu’on se retrouvait dans le champ au bout du chemin de Coluson. Et puis j’ai menti, j’ai dit que Godet serait là aussi. Nous nous apprêtions à aller dans la cour quand il sortit de la classe. — Charline, dit-il en me voyant. Tu as deux minutes ? Clem me fit un clin d’œil discret avant de s’éclipser. Et comme il rentrait à nouveau dans la salle je le suivis. Il s’assit à son bureau et m’invita de faire de même devant lui. — Ça va ? dit-il. — Oui, enfin… Ça irait mieux si je n’avais pas foiré l’exercice. Il se cala contre le dossier de la chaise et me regarda droit dans les yeux. — Les notes, ce n’est pas vraiment important au fond. L’essentiel c’est que tu aies compris pourquoi ça n’a pas fonctionné. — Oui, bah… J’ai compris. Vous vouliez me voir pour quoi ? Il se leva et vint s’assoir sur le coin de son bureau, ce qui donna un ton un peu plus décontracté à la conversation mais me força à lever les yeux pour le regarder. — Je ne sais pas ce que c’est, dit-il, mais je sens que tu décroches ces derniers temps. Tout se passe bien en dehors des cours ? C’était la seule note un peu en dessous que j’avais eu jusqu’à présent. Je ne comprenais pas à quoi il faisait référence. — Oui, tout se passe bien. Qu’est-ce qui vous fait croire que ça ne va pas ? — Je te sens…(il chercha ses mots en haussant les épaules)… Je ne sais pas… Ailleurs ? Je savais d’ores et déjà que je repenserais à cet échange dans mes fantasmes le soir-même. Il fermerait la porte et il me prendrait sauvagement sur ce bureau moche. Là, alors qu’il me fixait incrédule, dans sa petite chemise cintrée, rentrée dans son pantalon, je ne pus que déglutir. — Alors ? dit-il. — Alors je ne sais pas quoi vous dire, rien n’a changé dans ma vie. Il posa sa main sur mon épaule. — Tu me le dirais si ça n’allait pas ? Le poids de sa main sur mon corps. Ses yeux plantés dans les miens. Son parfum enivrant. — Oui, je vous le dirais. — Bien. Je sentis dans sa voix qu’il était de toute façon hors de question qu’il en soit autrement. Il se releva. — C’est tout ? dis-je. Il mit les mains dans ses poches. — Oui, c’est tout. Tu peux sortir. Je me levai à mon tour. Il était à un mètre à peine. Cette légère barbe, cette bouche fine qu’il mordillait sans cesse, si tentante… — Charline ? dit-il alors que j’étais sur le point de sortir. Dans mon fantasme, je savais très bien ce qui se passerait ensuite. — Oui ? — Amusez-vous bien, demain soir. — Pardon ? — La fête, au champ. Amusez-vous bien. — Oh. Oui, merci. Je tâcherai. J’avais envie de le supplier de venir. Je me disais qu’avec quelques verres dans le nez je pourrais lui avouer qu’il me rend dingue et j’aurais une excuse ensuite pour dire que je ne pensais pas ce que je disais. Quand je retrouvai Clem dehors, elle était en train de fumer avec Fabien et Omar, des élèves de deuxième année. J’arrivai en plein dans la conversation pour l’entendre dire que certains d’entre eux se joindraient à notre promo. — Il voulait quoi ? me demanda-t-elle lorsque nous fûmes seules. Je lui racontai notre courte conversation, mais surtout les regards échangés, le plaisir d’être remarquée, de me retrouver seule avec lui, même quelques minutes. — On invite Godet pour de vrai ! dit-elle. — Hein ? — Comme ça on est sûres qu’il se pointe. Obligé. Si Godet est là, il sera là. Je n’avais pas envie d’espérer pour rien, mais l’idée qu’il vienne à la soirée réchauffait mon ventre de façon si exquise que je l’accompagnai demander à Godet la minute qui suivit. Le lendemain, nous n’avions qu’une heure de cours avec Dimitri. Je rêvassai tout du long. Je me gavai de son être, je le goûtai de l’œil, je me shootai aux fantasmes qu’il fit naître en lisant un texte à voix haute, au point d’être proche de l’orgasme en croisant les jambes. À la fin du cours, bien que Godet n’ait répondu qu’un « peut-être, on verra », Clem réitéra son invitation, que Dimitri refusa une fois de plus. Cela ne m’empêcha pas de passer une heure dans ma salle de bain le soir venu, à me préparer jusqu’au bout des ongles à l’éventualité de sa présence. Comme nous allions être dans l’herbe, à la fraîche pendant des heures, j’optai pour un jean noir et un haut à manches longues, dont le dos échancré se devait d’être porté les seins libres. S’il pointait le bout de son nez, je voulais qu’il voie que je peux pointer aussi. Nous remontions le chemin de Coluson, munis de lampes torches pour voir où nous mettions les pieds, les sacs à dos pleins d’alcool et Clem avec des mini-speakers pour passer de la musique. Il y avait déjà une vingtaine de personnes en arrivant au champ. Les deuxièmes années, habitués à ce rituel champêtre, avaient déjà allumé un feu de camp et commencé la soirée sans nous. Je posai mon sac, me servis un verre dans un gobelet et attendis au coin du feu qu’on vienne me parler. C’est Omar qui vint s’assoir à côté de moi le premier. Tout le monde savait qu’il avait déjà fait le tour des filles de sa promo. Je me sentis convoitée pour les mauvaises raisons. Je me levai donc au prétexte de vouloir danser. Soudain, il y eut un brouhaha, des « Oooh ! M’sieur Godet ! » Et puis Clem me tira le bras comme si elle voulait le décrocher. — Regarde qui est là ! dit-elle en chuchotant à peine. Je lançai un regard vers le chemin et vit Godet, accompagné de Dimitri. Le trac creusa mon ventre. Il arrivait dans une tenue un peu plus détente que d’habitude, en simple sweater et jean. Le voir en dehors des cours. Cette impression étrange de découvrir un homme une deuxième fois. Clem se pressa d’aller les voir. En attendant qu’ils arrivent plus près, je songeai à ce que je pourrais bien lui dire. Quelqu’un lui tendit une bière, qu’il prit volontiers. Il balaya le groupe du regard et tomba sur le mien. Il me sourit, leva sa bière pour me saluer et suivit Godet. — Détends-toi cocotte, t’as l’air tendue, dit Clem en revenant vers moi. — Mais regarde-le Clem ! Regarde-le ! Bordel ! J’ai tellement envie de lui sauter dessus ! Je fais quoi maintenant ? — Vas lui dire que t’es surprise mais contente qu'il soit venu, le reste viendra tout seul. Je pris mon courage à deux verres et m’approcha de Dimitri dès que Godet le laissa seul un instant. Il sourit en me voyant arriver dans sa direction. — C’est sympa d’être venu, dis-je. — Oui, finalement... Tu sais, ça m’arrive de venir à vos soirées. — Je ne vous y ai jamais vu. — Non, pas cette année, c’est vrai, c’est la première fois. J’évite de le faire trop souvent pour garder un peu de distance. Un petit bâton dans les roues, ou une perche, que je saisis. — Est-ce bien nécessaire de préserver de la distance ? On est tous adultes ici. On sait reprendre notre place lorsque le jour se lève. Il me regarda en silence, d’un de ses regards intrigués qu’il est difficile de soutenir. Comme un petit silence s’installa, j’en profitai pour dire : — Je déteste cette musique, vous voulez qu’on marche un peu ? Je passai devant lui, pour lui montrer le chemin, mais surtout pour que ses yeux se posent sur mon dos nu. Son manque de résistance fit grimper mon excitation. Après quelques pas, il se mit à ma hauteur pour m’observer. — Tu m’emmènes loin comme ça ? J’ai laissé ma lampe torche avec Godet. — Non, pas très loin, juste au bout, là. C’est plus discret. Il posa sa main sur mon bras et m’arrêta net. — Plus discret pour quoi ? dit-il. Sa façon de me regarder disait oui et non à la fois. Il voulait juste que je le pousse un petit peu. Je voyais bien qu’il respirait plus vite. Je me remis à marcher. Il me suivit en silence. Entre mes cuisses, il provoqua une douce chaleur sans lever le petit doigt. — Là, c’est mieux, dis-je. De là où nous nous trouvions, nous pouvions voir le groupe au loin, mais maintenant, il y avait quelques arbres et des buissons pour nous cacher. — Alors ? dit-il. L’avoir à moi seule, sous la lumière de la lune. Le sentir troublé de sortir de ses clous. Je ne sais pas si c’est l’alcool, ou juste l’envie désespérée de goûter à sa langue, mais je ne pus m’empêcher de dire : — Vous l’aimez mon petit haut ? Il secoua la tête, comme s’il n’avait pas compris. — Quoi ? — Mon petit haut, Dimitri, vous aimez ? — Euh… Oui, oui, il est très joli. Mais… — Je l’ai mis en pensant à vous, en espérant sentir vos mains passer en dessous. — Mais enfin Charline, qu’est-ce que vous dites ! Je m’approchai de lui, il eut un léger mouvement de recul et jeta un œil sur le groupe au loin. — Vous ne voulez pas de moi ? dis-je. Il ouvra grands les yeux. — Quoi ? Si bien sûr que si ! Enfin, non, non je veux dire… Qu’est-ce qui se passe ? — Je ne dirai rien à personne, promis. Je m’approchai de son visage en fermant les yeux, lui laissant le choix de faire ou de ne pas faire. Et je sentis soudain ses lèvres succomber aux miennes. Il envoya un frisson divin le long de ma colonne. J’écartai les lèvres pour le laisser entrer, et il me pénétra de sa langue avide, entre deux souffles impatients. J’ouvris les yeux pour mieux apprécier sa capitulation. Il les avait fermés, il se délectait autant que moi de ce baiser salace. Sans même que j'aie à lui demander, je sentis ses mains froides se frayer un chemin sous mon top. Elles arrivèrent sur mes seins, qu’il prit à pleines paumes et souleva. On laissa tout deux échapper un gémissement. Ce n’était pas le froid qui me faisait pointer, c’était de le voir perdre le contrôle complètement. — Punissez-moi, Dimitri. Il s’arrêta pour me regarder dans le blanc des yeux, comme s’il n’avait pas entendu. Mais son regard changea. Non seulement il m’avait entendue mais l’idée semblait lui plaire. — Tu savais très bien ce que tu faisais en m’amenant ici, hein ? dit-il, espiègle. Je souris pour tout réponse. Il défit sa ceinture, ouvra sa fermeture éclair, sortit sa queue déjà tendue. — Tu veux de taper un professeur, c’est ça ? Ça t’excite ? Je pris sa verge dans mes mains et fis oui de la tête. — Je me touche tous les soirs en pensant à vous, dis-je. — Oh put… Il ne s’attendit pas à entendre pareille révélation. Et je savourai. Sur son gland, je sentis du bout des doigt une goutte de sperme. Il alla s’assoir contre un arbre. — Viens ici, ordonna-t-il. Je vins m’accroupir à côté de lui. — Suce-moi. Sa voix, subitement si grave, fit trembler mes dessous. Je me penchai sur lui pour le prendre en bouche. Mes lèvres vinrent l’envelopper, sa queue glissa sur ma langue. Soudain, sa main claqua mes fesses par-dessus mon jean. J’entendis le son avant même d’en ressentir la douleur. La surprise me fit ouvrir la bouche. — Pourquoi t’arrêtes-tu ? dit-il. — Professeur… Je dois vous avouer… Je n’avais même pas révisé. Un sourire illumina son visage. Il vint me claquer une fois encore. La position dans laquelle je me trouvais faisait presser la couture à mon jean contre mon clitoris et les contractions qui suivaient la fessée venaient accentuer la sensation. J’avais le sexe de mon prof dans la bouche. Il me fessait. Mon jean était trempé. — Déshabille-toi, dit-il. Je me levai aussitôt et fit tomber mon jean, ma culotte et mon top en deux mouvements. Il me laissa debout un moment, admirant mes courbes, la main se baladant sur son sexe. — Viens te mettre à quatre pattes devant moi, dit-il enfin. La pudeur voulut m’en empêcher, mais l’envie était bien trop grande de lui obéir. Il paraissait d’ordinaire si rangé dans sa petite chemise que dans mes rêves les plus fous je ne l’avais pas imaginé si grivois. Je m’exécutai, les fesses nues à disposition, face à lui. Il contempla la vue. — Tu ferais vraiment tout pour avoir de bonnes notes, toi. — Non, ce n’est pas pour ça, dis-je. — Pour quoi alors ? — J’aimerais savoir à quoi vous ressemblez, lorsque vous venez, juste pour moi. Ce fut la phrase de trop pour lui. Il se releva, me retourna sur le dos et vint s’immiscer entre mes jambes. Il me pénétra dans un râle. Sa chair était enfin dans la mienne. Mes seins roulèrent au rythme de ses coups de reins. Je compris alors en le voyant au-dessus de moi qu’il me prenait de la sorte pour que je ne loupe rien. Il planta son regard dans le mien de façon si intense, comme s’il me défiait du regard d’oser jouir. Ses mouvements dans mon corps étaient affamés. Il n’eut pas à attendre longtemps avant qu’une chaleur familière ne vienne mettre mon corps en feu. De son pouce sur mon clitoris, il cherchait mon orgasme, me titillait de l’extérieur. Il se régalait de me voir au bord du précipice, les yeux et la bouche grande ouverte par sa faute. — Jouis pour moi, maintenant, ordonna-t-il. Ce ne fut pas de la magie. Son petit manège fonctionna à merveille. La sensation partit du fond de mes tripes et vint se coller dans le haut de mon crâne, avant de redescendre sur mon sexe puis de remonter, puis de redescendre. Je ne pus m’empêcher de gueuler. Il mit une main sur ma bouche mais continua de remuer pour bien me terminer. Il me vidait de toute mon énergie. Quand la sensation s’amenuisât, je le sentis accélérer. Il était maintenant concentré sur son plaisir. Il ne me lâcha pas du regard, il voulait s’assurer que je ne rate rien de ce qui était sur le point d'arriver. Il se retira alors et se plaça au-dessus de moi, la queue à la main, venant chercher la fin de mon caprice. Lorsque celui-ci se pointa, il me fixa en gémissant la mâchoire serrée, vidant son plaisir sur mon ventre, entre mes seins, comme s’il venait marquer son territoire, comme si je ne considérais pas déjà lui appartenir. Il râla sa fatigue, secouant la tête comme s’il ne comprenait pas ce qui venait de se passer. — Vous m’aviez demandé de bien m’amuser, dis-je. C’est chose faite. © Tous droits réservés - Charlie M.P. Ils étaient tellement perchés dans cette secte qu’ils se donnaient tous des noms d’étoiles. Beta Orionis, Gamma Pegasi … C’est d’un pratique quand toi t’oublies des noms comme Roger ou Madeleine !
Tout est parti d’une expérience intergalactique (lol) vécue par le Gourou Alpha Leonis il y a douze ans. Il rapporta qu’un soir il fit un rêve lucide se passant sur l’étoile dont il porte désormais le nom. Des ondes célestes l’auraient supplié de créer un peuple dont le but serait de repeupler la Terre. Car oui, apparemment la fin de notre civilisation aurait lieu sous le règne d’Alpha Leonis. C’est aussi con que ça en a l’air mais l’histoire a tout de même convaincu une quarantaine de personnes parties repeupler la Terre au fin fond d’une forêt des Andes. Au départ, le Gourou avait créé un truc bien pépouze dans les montagnes Alpines, mais au bout d’un mois sa secte au nom sublime des Étoiles de la Vie avait été repérée par les gardes forestiers. Deux jours de garde à vue avaient suffi à Antoine Mailleux (de son vrai nom) pour prendre la décision d'installer sa secte ailleurs. Et autant aller le plus loin possible, où le territoire est tellement grand qu’il faut deux jours de marche pour la trouver. Vous le sentez, mon sarcasme, non ? C’est mon rédacteur en chef qui a eu la charmante idée de m’infiltrer dans une secte pendant quelques semaines pour écrire un article choc. — T’es gentil Jean-Marc, mais je doute qu’ils aient le Wi-Fi là-bas. S’il m’arrive quoi que ce soit… — Mais je t’ai déjà dit que tu partirais avec Fabien. Il est d’accord pour jouer le garde du corps, et accessoirement prendre quelques photos. Le sujet revenait sur la table à chaque réunion hebdomadaire et dire non finissait par nuire à mon image. Fabien et moi avons donc passé une grosse journée à nous inventer une vie dans le détail pour ne prendre aucun risque au cas-où les Étoiles de la Vie se connectent de temps en temps au World Wide Web. Pour notre couverture, nos noms seront donc Aurore et Raphaël, nous nous sommes rencontrés dans un club de vacances, mariés depuis trois ans, nous n’en pouvons plus du métro-boulot-dodo, nous voulons donner du sens à notre vie, etc… Et c’est comme ça que l’on se retrouve à bivouaquer, en pleine forêt des Andes avec un guide péruvien. Une chance que Fabien-Raphaël parle espagnol parce savoir commander une bière ou demander où la plage se trouve n’est pas super utile dans ce contexte. Nous arrivons à l’entrée d’un village fait de huttes en terre. Accroupie dans un jardin de légumes, une femme nous voit et court vers la hutte centrale, immense, en criant « Majestééé ! » Nous sommes déjà morts de rire. Ça commence fort. Fabien fait une photo rapide avant que d’autres adeptes nous voient. Je ne compte qu’une quinzaine de huttes. Les étoiles n’ont pas l’air de se reproduire très vite… Un homme en toge bleue et un large groupe de personnes, probablement la totalité des adeptes, sortent de la hutte pour venir voir ce qui se passe. J’ai l’impression d’être une aventurière arrivant dans une tribu Amazonienne, sauf que le chef a la peau blanche et qu’il parle la même langue que moi. — Que nous vaut l’honneur, mes amis ? crie-il au loin, en s’avançant avec sa troupe. You speak english ? Nous remercions notre guide, qui repart aussi vite qu’il ne lui faut de temps pour faire un feu de camp. Je dis à Fabien tout bas que nous devons rentrer dans nos personnages illico-presto car le Gourou arrive maintenant vers nous. Je m’attendais à voir de longues barbes, des cheveux hirsutes, des visages pleins de boue, mais non. Les hommes et les femmes sont peignés, soignés, tous en toges beiges. J’imagine qu’il faut pouvoir distinguer sa Majesté facilement dans le groupe même si tout le monde ici sait qui il est. J’avais vu des photos de lui avant de partir, je savais à quoi il ressemblait, mais le voir en vrai après deux jours de marche dans la pampa, il faut bien avouer que ça fait son petit effet. Plutôt grand, cheveux bruns longs et raides attachés d’un simple élastique, des yeux plissés par le sourire ou la suspicion, qui sait. Il nous tend une main à Fabien et moi que l’on sert en bredouillant des « bonjour » comme s’il s’agissait d’un maître d’école. Le mec a beau être un bouffon, il faut lui reconnaître un certain charisme. — Vous êtes français ? Formidable ! s’écrie-t-il. Ils ne manquent pas de brosses à dents ici parce qu’il pourrait m’aveugler en souriant. — Racontez-moi tout ! Qu’est-ce qui vous amène ? Nous passons l’après-midi à leur (mentir) donner tous les détails répétés avant de partir, nous brodons même parfois ce que nous n’avions pas anticipé. Tout le monde nous écoute avec intérêt, c’est limite intimidant. ʺRaphaëlʺ s’emballe même en leur avouant qu’il a un appareil photo dans son sac. Je lui fais les gros yeux aussi discrètement qu’impossible. Alpha Leonis dit alors : — Tu sais, ici nous n’avons pas l’électricité, tu ne pourras le recharger que lorsque l’un de nous va en ville pour acheter des brosses à dents (il a dit « le nécessaire » en vrai). Je balaye la hutte du regard, où nous sommes tous assis à même le sol sur un tapis de feuillage tissé. Les femmes regardent toutes le Gourou – sa Majesté – avec amour, les hommes avec des yeux emplis de fierté. Comme nous leur apprenons notre intention de rester, ils nous attribuent des noms d’étoile (c’était bien la peine de prendre des faux noms). Fabien devient donc Beta Virginis et moi Gamma Virginis. Donc si je comprends bien le seul Alpha-quelque-chose ici c’est le chef, les hommes sont des Betas et les femmes des Gammas. Superbe imagination, je recommande. Je laisse donc Beta Virginis parler aux hommes pour discuter avec un groupe de Gammas qui préparent le dîner. Elles ont plein de questions à me poser à propos de la France, auxquelles je réponds en feignant mon désintérêt pour le pays à présent. — Pardon d’être technique mais…Comment ça se passe pour dormir, ce soir ? dis-je. Elles me proposent toutes de dormir dans leur hutte. Ce qui me va droit au cœur. J’aurais donc le choix, quand la soirée sera finie. — Et les repas, je vois qu’il y a plusieurs huttes mais que vous êtes tous ici, dans la plus grande, à discuter, travailler… Vous mangez toujours tous ensembles ? Gamma Ceti, une jolie jeune femme d’une vingtaine d’années, m’apprend que les autres huttes ne servent que pour dormir la nuit ou pour les apprentissages improvisés, qu’ils passent la majorité de leur temps dans la hutte centrale. Quand je leur demande qui est avec qui, où sont les couples, elles me répondent à l’unisson « Alpha est notre mari ». — Mais vous êtes arrivées seules ici ou accompagnées ? — La plupart d’entre nous étaient accompagnées, répond Gamma Ceti. — Et les hommes vous laissent vous marier avec Alpha ? Je veux dire… Ils vous laissent aller avec lui, la nuit ? Oui, je piétine le sol de mes gros sabots. Je veux savoir si le Gourou se les fait toutes et pourquoi les hommes laisseraient faire sans moufter. Elles ont un rire nerveux, timide, quand elles comprennent de quoi je parle. Une autre Gamma me répond : — C’est un honneur pour les hommes d’offrir leur compagne à sa Majesté. — Belle dévotion ! Je ne sais pas si Beta Virginis sera d’accord de me partager... Elles rient toutes aux éclats. Et puis, l’une d’elles dit « Oh tu verras, après le souper ». Il me tarde moyennement de finir le repas. Tout le monde se serre puis s’assoie sur le sol pour manger. C’est pratique finalement, mais ça veut surtout dire qu’en plus de dix ans personne ne s’est dit qu’il serait sympa de construire des tables et des chaises. Et puis la fin du repas à base de pommes de terre en sauce de pommes de terre est là. Fabien m’a rejoint et s’est assis à côté de moi. Alpha Leonis prend la parole. — Mes chers amis, aujourd’hui est un jour particulièrement spécial. Nous avons deux nouvelles personnes parmi nous et je souhaite les accueillir comme il se doit en leur offrant une grande séance d’apprentissage. Nous nous regardons avec Fabien, à la fois honorés, appréhensifs, curieux. Alpha Leonis demande à ce que deux Gammas le rejoignent sur la scène au centre de la pièce, au milieu des adeptes. — Chers nouveaux arrivés, vous n’êtes pas sans connaître le but de notre existence ici. Jusqu’à présent, nos efforts ont été vains. Mais nous gardons espoir, chaque jour, que les ondes célestes nous gâtent avec des enfants. Ah oui tiens, c’est vrai, il n’y a pas d’enfant ici. — Pour l’occasion, je vais faire la démonstration devant vous d’un apprentissage avec ces deux ravissantes étoiles Gamma Sagitarii et Gamma Cephei. Lorsque je vous ferai signe, vous pourrez tous faire un apprentissage à votre tour avec les personnes de votre choix. Nous nous regardons avec Fabien. Ils vont nous mettre dans le bain dès le premier jour ? Rite de passage ou astuce pour s’assurer de notre sincérité ? Quatre adeptes ont sorti des tambourins et des congas. Ils se mettent à jouer un rythme lent et tous se mettent à fredonner des « Om ». Je lance un regard à Fabien, aussi interloqué que moi. Là oui, ça fait vraiment secte. Tout ce petit monde a les yeux rivés tantôt sur la scène tantôt sur nous, pour voir nos réactions. Je me contente d’un sourire, sans doute crispé, et de garder les yeux sur le Gourou. Les deux Gammas lui tournent autour, remuant le buste dans un jeu de séduction évident, laissant entrevoir le manque de soutien-gorge sous leur toge. Elles dansent autour de lui. Il lève les yeux au ciel puis les bras. C’est alors que les deux Gammas attrapent la toge aux pieds du Gourou et la tirent vers le haut pour l’enlever complètement. Le Gourou se retrouve nu devant nous, comme ça, en moins d’une minute, avec un début d'érection. L’excitation se ressent dans la pièce. Les « Om » se font plus forts, le rythme des congas plus rapide. Fabien et moi hallucinons, en essayant de ne rien laisser transparaitre. — J’offre mon corps aux ondes célestes pour la procréation, dit-il. Et tout le monde dans la pièce répète la phrase. Je suis entre le fou-rire et – je dois bien l’avouer – une légère excitation. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit des gens nus dans ces conditions. Alpha Leonis se couche alors sur le dos. Les deux Gammas s’accroupissent de chaque côté de son abdomen. — Étoile Gamma Sagitarii, dit-il, aide le procréateur dans sa tâche. Il doit être prêt. Cette dernière prend alors le sexe du Gourou délicatement entre ses mains, se penche et le met en bouche. Le spectable est surréaliste. Les congas accélèrent. Elle le mange avec tellement d’envie et de dévotion qu’elle provoque un léger tiraillement dans mon bas-ventre. Per.son.ne autour ne réagit, même pas Fabien qui n’en loupe pas une miette. Une fois l’érection du Gourou bien raide, il demande aux deux jeunes femmes d'enlever leur toge. Ce qu’elles font sans broncher et elles se retrouvent nues elles aussi sur la scène. — Étoile Gamma Cephei, dit-il encore, aide le procréateur dans sa tâche, aide-le à fertiliser l’étoile Gamma Sagitarii. Comme si elles faisaient ça tous les jours, elles comprennent ce qu’Alpha Leonis veut dire par là. Gamma Sagitarii l’enjambe à l’envers, introduit le sexe de celui-ci en elle avant de remuer sur son corps dans un mouvement de hanches si lascif que j’en ai des bouffées de chaleur. Bordel! Gamma Cephei quant à elle vient carrément s’assoir sur le visage du Gourou, qui attrape ses cuisses et qui commence à la lécher. Les deux Gammas semblent fières de pouvoir donner du plaisir à leur Majesté. Elles ne retiennent d’ailleurs aucun gémissement. La salle fredonne toujours mais l’on commence à sentir la soif de sexe dans l’assistance. Le spectacle est incroyable, mais ce qu’il y a de plus incroyable c’est que mon corps semble apprécier cette bizarrerie. Je chuchote à Fabien « Le délire ! » et il répond « Il se fait bien plaisir, le salaud… ». Les minutes s’écoulent sous leurs gémissements. Et puis le Gourou décide de changer de position. En se relevant, la queue luisante, il lance un regard dans ma direction si ardent qu’il achève de mettre mon sexe en feu. Il se place alors dans notre direction, mets Gamma Sagitarri devant lui à quatre pattes et demande aux deux jeunes femmes, le regard plein de vices, de s’embrasser alors qu’il la pénètre par derrière. Elles s’embrassent à coups de langues obscènes, l’une se met même à peloter les seins de l’autre. Il les regarde avidement, la mâchoire crispée, le front plissé, alors qu’il s’agite dans le corps de Gamma Sagitarii. Et puis les yeux du Gourou se posent à nouveau sur moi. C'est un regard plein d'assurance et de défi qu'il me lance, pour me faire comprendre qu'il est le patron ici, qu’on lui obéit, que les femmes font tout ce qu’il désire, que ça pourrait être moi sur scène avec lui, s'il le désirait. — À vous maintenant, dit-il à l’audience, à vous de faire votre apprentissage. Nous nous regardons d’un seul coup avec Fabien. — On ne va quand même pas copuler avec les gens là ! dis-je à voix basse. On fait quoi ? Les congas se sont arrêtées, les « Om » aussi, les adeptes passent aux choses sérieuses. Ils sont déjà tous à poil et ont créé des petits groupes. Cinq d’entre eux s’avancent vers nous, chair fraiche oblige. Voyant notre désarroi depuis la scène, Alpha Leonis, toujours en plein effort, nous lance : — Comme je ne vous ai pas encore épousée Gamma Virginis, vous pouvez le faire avec votre mari actuel, exceptionnellement. Et merde. — C’est juste que, dit Fabien, le faire devant tout le monde, là… Est-ce que l’on peut faire ça dans une hutte plutôt ? — Soit. C’est peut-être beaucoup pour votre premier jour. Prenez la hutte de votre choix. Et alors que nous nous levons pour partir, il continue : — Approchez, Gamma Virginis. Je m’approche de la scène, à quelques centimètres des deux Gammas qui s’embrassent et qui se tripotent, à quelques centimètres du Gourou. Je constate alors qu’il l’encule. J’ai envie de lui dire que ça ne marchera jamais son histoire. Il plante son regard dans le mien et avec un petit sourire en coin, me dit : — Je penserais bien à vous ce soir... Et je souhaite que vous pensiez à moi. Et il se met à jouir en gueulant comme un animal, les yeux toujours fixés sur les miens, comme s’il jouissait pour moi. Je ne sais pas pourquoi son regard noir me fait tellement d'effet, mais je suis trempée. Fabien m’emmène à l’extérieur où il fait maintenant nuit noire. — Putain, c’était quoi ça ? dit-il. — Une partouze géante. Ils nous ont offert une partouze géante ! — Ce sont de grands malades. Mais j’ai une de ces triques ! — Euh… Ok ? — Si on doit rester ici des semaines, il est très probable que l’on baise en communauté comme tout le monde, alors appelons un chat un chat. Il a raison. Soit on arrête tout maintenant et on se casse en douce – ce qui est impossible sans guide – soit on rentre dans le jeu et on finira bien par se voir à poil. Je n’avais certainement pas signé pour ça mais je ne suis pas contre rajouter un peu de piment à cette longue mission. — T’as entendu qu’il veut se marier avec moi ? Il croit quoi, lui ! — Il a monté son truc juste pour se taper des meufs, en fait. — Je n'ai aucune envie de coucher avec lui ! — T’es sûre ? — Ok, ok… Tout ça m’a peut-être un peu chauffée, j’avoue. — On fait quoi ? Derrière nous, dans la hutte centrale, les gémissements des adeptes montent. On dirait vraiment des bêtes. Au milieu de cette forêt, c’est presque irréel. — Ils sont tous en train de copuler, dis-je. On peut faire ce qu’on veut au fond, ils ne se rendront compte de rien. Fabien ne m’a jamais attirée. Il est bel homme mais pas mon genre. Mais là, au milieu de nulle part, alors qu’il a une de ses triques et que je suis chauffée à blanc, je ne ferais pas la difficile. — Ethiquement parlant, dis-je, on est d’accord que ça le fait pas du tout là, entre collègues. — En même temps, si on veut que l’infiltration fonctionne… Il faut qu’il arrête d’avoir raison. — Ok, alors c’est juste pour faire redescendre la pression et pour que personne ne nous soupçonne, on est d’accord ? — Yes ma’am ! — Ça reste entre nous quand on rentre à Paris ? Promis ? — Forcément! — T’as des capotes ? — Je savais trop que ça tournerait cul à un moment donné cette mission, dit-il en en sortant une de sa poche. Je n’ai plus du tout envie d’arrêter ce train qui est déjà parti. — En même temps, pouffe-t-il, t’es ma femme. Alors techniquement on ne fait rien de mal. Et on remercie Jean-Marc ! Nous entrons dans une hutte, avec une bougie pour seule source de lumière. Je m’approche de lui et lui prend la capote des mains. — Laisse-moi faire. Il me regarde, étonné. — Je suis ta femme, alors techniquement… Il rit. Je descends son short à ses chevilles, je déchire l'emballage et vient dérouler le préservatif sur lui. — Une vraie pro ! — Chut. Je prends ses lèvres d’assaut. Il introduit sa langue chez moi. Nos bruits de bouche trahissent nos envies furieuses. Il me fait descendre à terre et j’enlève mon short et ma culotte en un seul geste. Il vient se coucher entre mes jambes et nos bouches se mêlent encore, ses mains sont dans mes cheveux, son sexe entre chez moi sans aucune résistance. — Oh wow ! lâche-t-il. T’es vraiment excitée de ouf. — Ta gueule Virginis, Contente-toi de faire ton boulot. Il remue dans mon corps, me fouillant au bon endroit. L’image du Gourou en pleine jouissance apparait soudain dans ma tête et l’excitation monte si vite que je sens déjà mon orgasme se pointer. — Tu m’en voudrais si je jouissais déjà ? dis-je. — Je suis si bon que ça ? Ok, fais-toi plaisir ma cocotte. — Ralentis, ralentis… Comme ça… Oh… Oh ! Mon orgasme ne part pas de loin, il était tout prêt mais il est divin. Je jouis en pensant au Gourou, en imaginant sa queue luisante en ce moment-même dans mon corps. Et Fabien, entendant mes cris, ne se retient pas plus longtemps et m’offre le son sur l’image. Il me donne tout ce qu’il a, des coups de reins appuyés pour sonner la fin. — Bonjour la délivrance, dis-je. Je crois qu’on en avait bien besoin nous deux ! C’est en reprenant notre souffle, mes jambes toujours écartées et relevées, que nous apercevons quatre adeptes et Alpha Leonis à la porte d’entrée, en train de nous regarder avec de larges sourires. à suivre... © Tous droits réservés - Charlie M.P. Elle lui prit la main. Elle voulait s’assurer que la chaleur se diffusait dans le tissu cutané. Pour ne pas affecter les circuits, elle avait réglé la température à 27.3˚C. Lorsque c’était le cas, non seulement la peau était tiède mais elle était aussi plus souple.
— Ressens-tu quelque chose ? lui demanda-t-elle. Il décrypta la gaieté sur le visage d’Amaurée. — Que devrais-je ressentir ? — De la chaleur. — Affirmatif. Ma température est maintenant aux paramètres standards de bon fonctionnement. XR-S8 était reconnaissant envers celle qui l’avait sauvé. Lors du dernier fauchage, il s’était introduit chez elle en se faisant passer pour un soldat de la Garde. Comme il avait trouvé toute sorte de stratagèmes et d’excuses pour ne pas manger ni boire, elle comprit assez vite qu’il n’était pas humain. En cachant XR-S8 depuis trois jours dans le sous-sol de sa maison, Amaurée prenait le risque de se faire dénoncer par ses voisines car « toute personne au courant de planques de cyborgs, de rebelles ou d’affranchis se doit de le reporter à l’Etat sous peine de correction » et depuis un an, le mot correction avait une résonnance macabre. Elle n’avait jamais compris pourquoi il fallait décimer tout un pan de la civilisation à cause d’une poignée de cyborgs défectueux. Celui-ci n’avait rien de violent d’ailleurs. Il avait remarqué que reproduire un sourire modéré apaisait Amaurée de 24 pourcents. En revanche, un sourire un peu trop appuyé produisait tantôt un pic d’anxiété tantôt un éclat de rire. Alors dès qu’elle levait les yeux sur lui, il souriait légèrement, sans y mettre les dents. — Ils ne t’ont jamais donné de nom ? — Je m’appelle XR-S8. — Je sais ça, c’est tatoué dans ta nuque. Comme elle le fixa dans les yeux il se mit à sourire, ce qui la fit sourire à son tour. Elle pensa au choix qui avait été fait pour la couleur de ses yeux, à la texture de peau si délicate qui avait été retenue pour enrober ce squelette masculin métallique. Il était assemblé avec un soin tout particulier. On lui avait même ajouté quelques détails comme un grain de beauté au-dessus du sourcil et une petite tâche de naissance dans le cou. Pas si surprenant qu’elle ait cru parler à un humain de prime abord. — Tu veux que je t’en donne un ? dit-elle. — Un nom humain ? J’en serais enchanté. — Ulysse ? Ça te plairait ? Le cyborg acquiesça d’un mouvement de tête. — Tu aimes la musique, Ulysse ? — Aimer ne fait pas partie de ma configuration, mais même si je n’en comprends pas l’utilité, il m’est arrivé d’en entendre. — Tu n’en comprends pas l’utilité ? Lève-toi. Il se leva aussitôt. Elle demanda au serveur central de passer « Dead of Night » d’Orville Peck, une ballade parfaite pour démontrer l’utilité de la musique. Puis elle se rapprocha du cyborg et plaça les mains de celui-ci sur ses hanches. — Sans serrer, relaxe tes bras, dit-elle, et balance-toi comme je me balance. Il la regardait un peu surpris par la demande. Il s’exécuta néanmoins. — C’est bien, c’est vraiment bien, dit-elle. Il n’arrivait pas décoder l’expression sur le visage D’Amaurée. D’ordinaire, les humains discutent ou écoutent lorsqu’ils se regardent droit dans les yeux, de cette façon-là. Elle posa sa tête sur son épaule, elle en avait soudainement envie. Être bercée, sentir la chaleur d’un autre sous sa joue était si agréable. Elle n’avait pas dansé comme ça depuis des mois, depuis que les hommes avaient été mobilisés en Zone verte. — Tu peux passer ta main dans mes cheveux… Si tu veux, dit-elle d’une petite voix. — Si je veux ? — Oui, seulement si tu veux. Ulysse aurait fait n’importe quoi pour la remercier. Il était heureux de pouvoir exécuter cette commande, si étrange et si facile à la fois. Ses doigts se frayèrent alors un chemin dans la chevelure d’Amaurée qui ne put s’empêcher de soupirer. — Qu’est-ce que ce soupir ? dit-il. — Ne t’inquiète pas, c’est juste très agréable. Il ne s’inquiétait pas. Il voulait juste savoir si ce soupir était la cause de la subite hausse de température dans son système. — Tu vois que ça sert à quelque chose, la musique, dit-elle. Elle releva la tête pour mieux apprécier sa réponse. — Je vois, dit-il. Ça a pour but de faire monter la température. Correct ? Elle étouffa un rire. — Oui, un peu… Hm.. Comment t’expliquer une sensation que tu ne ressens pas… — Je ne devrais pas ressentir de hausse de température ? Faisait-il part d’une réelle sensation ? Aucun cyborg, à sa connaissance, ne pouvait ressentir de fluctuations internes spontanées car aucun ingénieur n’avait réussi à créer un code pour cela. À moins que ce ne soit une erreur de programmation ? — Tu es en train de me dire que ta température interne a changé pendant qu’on dansait ? — Affirmatif. De 0.8 degré. — Mais pourquoi ? Comment ? — Je ne sais pas. N’est-ce pas l’utilité de la musique alors ? Elle resta immobile, bouche-bée. Il lui sourit, ne sachant pas comment retirer cette expression de surprise sur le visage d’Amaurée. Elle demanda au serveur de remettre la chanson depuis le début. Elle voulait en avoir le cœur net. — Danse encore avec moi, dit-elle. Elle reposa ses mains autour de ses hanches et ils se remirent à danser. S’il rougissait, s’il respirait plus vite, si l’expression de son visage changeait, elle voulait le voir. Alors cette fois-ci elle ne le lâcha pas des yeux. Ulysse reçut un message de son système « Internal emotion detected. Reboot to cancel internal emotion ? » Il ne voulut pas redémarrer. Il était curieux de savoir ce que la musique avait d’autre à offrir. Sa température montait doucement et ce n’était pas désagréable. La chaleur se propageait dans la région abdominale et il s’étonna lui-même de trouver ce changement intéressant. Son système lui envoya un nouveau message, lui disant que le rythme cardiaque de l’humain dans son champ de vision avait augmenté de 30 pourcents et que ses pupilles étaient anormalement dilatées. Il ne s’agissait pas d’une alerte, juste d’une information. Voulant savoir si la température changeait pour Amaurée aussi, il passa en vision thermique et constata que ses oreilles, ses joues, ses épaules étaient rouge vif. — Je peux voir que votre température augmente aussi, dit-il. — Ah oui ? Elle sut bien avant qu’il lui dise qu’elle était excitée. Sa bienveillance et son innocence l’attiraient. Était-ce possible qu’une humaine trouve un cyborg à son goût au point de… Elle voulut l’embrasser. Mais était-ce bien raisonnable de profiter de la situation ? Comprendrait-il qu’un baiser n’est pas une menace ? — Tu peux m’embrasser, si tu veux, dit-elle alors. Il lança une recherche interne pour savoir ce qu’elle voulait dire par là. Une brève vidéo se lança et il reçut un autre message le prévenant que l’appendice entre ses jambes était sur le point de se redresser pour l’accouplement. Et comme il ne comprit pas ce que cela voulait dire il lança alors une autre recherche et la vidéo qu’il vit provoqua un sentiment qu’il ne pouvait pas expliquer. Il voulait faire avec Amaurée la même chose qu’il voyait dans la vidéo, il en ressentait le besoin. D’ordinaire il n’éprouvait des besoins que lorsque sa survie était directement remise en cause, mais comme il n’était pas en danger avec elle… Alors qu’elle attendait qu’il se décide à l’embrasser, Amaurée senti quelque chose de dur contre son bas-ventre. Elle se dit que ce n’était pas possible, qu’elle perdait la raison. Et puis en jetant un œil entre les jambes du cyborg elle en eut la confirmation. — Nan mais… — Si vous voulez savoir ce qu’il se passe, je n’en suis pas sûr. Mais il semblerait que je sois prêt pour l’accouplement. — Incroyable… Elle prit un peu de distance. Elle ne voulut pas lui sauter dessus même si elle en crevait subitement d’envie. — Je dois vraiment être en manque, laissa-t-elle échapper. — Quelle est votre commande ? Que dois-je faire à présent ? — Que ressens-tu ? Qu’as-tu envie de faire ? — Envie ? — Ça (pointait-elle du doigt) cela veut dire que tu as envie de… (elle se rapprocha de lui)…de mettre ton sexe dans le mien. Est-ce que c’est ce que tu veux ? — Votre cœur bat anormalement vite. — Oui, c’est parce que moi j’en ai très envie. Tu n’as jamais fait ça ? — Négatif. — Je veux bien prendre les commandes, mais il faudra me dire stop si ça n’est pas agréable, d’accord ? Il répondit oui d’un hochement de tête. Tout en le regardant dans les yeux, Amaurée plongea la main dans le pantalon d’Ulysse. Elle fit abstraction de la finition plutôt simple, car quelqu’un avait pris la peine de lui donner une forme généreuse. Ses entrailles commençaient vraiment à crier son envie. Elle voulut passer directement aux choses sérieuses. — Défais les boutons de ma chemise, dit-elle. Ulysse usa de délicatesse, voulant éviter de faire mal à son hôte. Dès le premier bouton ouvert, Amaurée dû reprendre sa respiration tellement l’excitation montait. De son côté, le système d’Ulysse lui envoyait toute sorte de messages qu’il décida de couper pour ne pas être perturbé. Un deuxième bouton sauta, puis un troisième. Amaurée était déjà en feu. Se faire déshabiller par un robot, quelle étrange idée, quelle perverse elle faisait ! Elle tira sa chemise sur le côté, fit sortir un sein de son soutien-gorge, lui prit la main et la posa dessus. — Caresse-moi…, ordonna-t-elle. La sensation d’une peau contre la sienne, même factice, fit basculer sa tête en arrière. Ses dessous étaient déjà trempés. Elle voulait cette fausse queue en elle. Ulysse remit son système en route pour comprendre ce qui se passait. Son appendice était maintenant complètement redressé et il ressentait le besoin incompréhensible de pénétrer Amaurée. Son système ne l’informa pas de la marche à suivre. Il était seul à présent face à ses nouvelles sensations. — Enlève ton pantalon, dit-elle, assieds-toi là. Le cyborg se déshabilla et alla s’assoir sur la chaise à bascule dans le coin de la pièce, sa curiosité innocente l’emportant sur tout le reste. Elle finit d’enlever sa chemise, son soutien-gorge, et puis elle se dandina devant lui en retirant le reste pour finalement se retrouver nue devant lui. Il la regardait fixement, l’érection pointant le ciel. Il se repassait en même temps la vidéo de l’accouplement dans l’œil droit alors qu’il décodait le corps d’Amaurée, il était impatient de connaitre cette activité dont on ne l’avait pas mis au courant. Elle vint l’enjamber, face à lui. — Prêt ? dit-elle. Elle s’empala sur son sexe. Sentir sa chair dans la sienne la fit gémir. Ulysse percevait la chaleur de son corps, mais il découvrait aussi avec étonnement qu’il pouvait ressentir le plaisir d’Amaurée en même temps. Voir l’expression ébahie du cyborg l’excita encore plus. Elle attrapa les mains d’Ulysse pour les placer sur ses fesses et elle se mit à rouler des hanches sur lui, se servant des mouvements de la chaise pour mieux le manger. — Que ressens-tu ? dit-elle. — Je crois que je capte vos émotions. Là, par exemple, je viens de recevoir un signal. Vraiment ? On lui avait mis un capteur dans son appareil ? Ressentait-il aussi sa soif de jouissance, sa folie, le plaisir qu’elle avait à onduler sur un cyborg ? Si elle jouissait, le ressentirait-il aussi ? Elle remua de plus belle pour presser au bon endroit à cadence régulière. — Est-ce que tu ressens mon plaisir monter ? — Affirmatif. Je reçois toutes les données de vos muscles, de votre température, de votre cerveau. — Ah oui ? Et tu aimes ce que tu reçois ? — Affirmatif. — Est-ce que tu peux savoir à quoi je pense, là ? — Affirmatif. Elle failli jouir, juste de savoir qu’il entendait ses pensées salaces. — Oui, continue-t-il en répondant à une question qu’elle était sur le point de poser, je veux bien le faire. Il enfonça son majeur profondément dans les fesses d’Amaurée. Il perçut la sensation que cela faisait d’introduire quelque chose dans son anus, la pression qu’elle ressentait dans sa chair, ses muscles, la chaleur, l’envie et la perte de contrôle qui augmentait à mesure qu’elle s’affairait sur lui. Elle tira le cyborg contre elle pour avoir sa tête entre ses seins. Il se laissa faire, connaissant ses pulsions avant-même qu’elle les mette en pratique, ressentant le bien que cela procurait à Amaurée, et par extension, le plaisir qu’il en retirait. — Oui, répondit-il, j’aime beaucoup ce que vous me faites. C’est très agréable… Ah, je ne sais pas ce qu’orgasme veut dire. Oh, je vois à présent. Oui, je veux ressentir votre orgasme. Elle n’en tenait plus. Elle se répétait qu’elle était en train de baiser avec un cyborg, qu’il avait un doigt dans son cul et qu’il pouvait ressentir son plaisir et la chaleur monta dans son abdomen, le sang afflua dans ses tempes, ses muscles mordirent frénétiquement l’appendice de métal et de chair. Elle se mit à crier « Oh oui baise-moi, baise-moi, baise-moi Ulyyyysse ! » Le système envoya au cyborg une multitude de messages au même moment qui ne voulaient absolument rien dire mais il ressentait les signaux de chacune des cellules d’Amaurée. Le plaisir était si intense, si condensé, si confus qu’il recevait des alertes de redémarrage. Amaurée s’épuisa sur lui. Il la laissa souffler, sentant encore la pulsation de ses muscles autour de lui, recevant des signaux du cœur qui tambourinait bien trop rapidement, ressentant aussi une sensation de bien-être, de calme absolu. — Dieu que c’est bon, lâcha-t-elle. — Je crois que mon système est en surchauffe. Il me demande de redémarrer. Je vous demande une minute. Il s’éteignit pendant une minute. Elle se redressa et l’observa. Il avait les yeux ouverts mais il était clairement absent. Elle espérait qu’il lui demande de recommencer l’expérience, qu’elle pourrait même lui apprendre quelques trucs, qu’il y avait des plaisirs méconnus à planquer un cyborg dans son sous-sol finalement. © Tous droits réservés - Charlie M.P. Ce gars passait souvent devant chez moi depuis que les beaux jours étaient revenus. Il me saluait de la main lorsqu’il me voyait lire sur ma chaise longue.
Il n’était pas d’ici. Du moins, je ne le croisais jamais en ville. Plutôt bel homme, il marchait toujours seul et son regard n’était jamais pesant. J’avais beau m’habiller de plus en plus court, il n’avait jamais engagé la conversation, ce qui commençait sérieusement à m’intriguer. Après une bonne heure en plein soleil, je m’apprêtais à rentrer quand il apparut dans le coin de mon œil et je sautai sur l’occasion. — Bonjour, vous ! Il tourna la tête et fit un grand sourire. — Bonjour ! Et bah voilà ! Quelle charmante voix tu as. Je m’avançai vers le portail et il s’arrêta net quand il comprit que je venais causer un brin. Je tendis une main qu’il prit volontiers. — Maxine. Il secoua la tête. — C’est vrai qu’après tout ce temps j’aurais pu me présenter… Gabriel. — Ça vous dit un café, Gabriel ? Le voyant hésiter, j’en rajoutais un peu pour mettre toutes les chances de mon côté. — J’ai fait une tarte ce matin, elle est encore chaude. Vous aimez ça la tarte aux pommes ? Il hésitait toujours. — Allez, laissez-vous tenter, quoi… Mon regard espiègle finit par lui arracher un « Après tout, j’ai le temps. » Je le fis assoir dans la cuisine, dos à la fenêtre, histoire qu’il n’ait rien d’autre à regarder que moi. J’avais mis une petite robe d’été avec un imprimé à fleurs ce jour-là. J’espérais que ses yeux remontent le long de mes cuisses bronzés le temps que je mette la cafetière sur le feu. — Je vois tellement peu de gens de mon âge ici, dis-je. Vous habitez pas loin ? Un petit rire s’échappa de ses narines. — J’habite juste 3 maisons plus loin. — La vieille maison qui tombe en ruines, là ? — Je suis en train de la retaper, petit à petit, après le boulot. Sur la pointe des pieds, je récupérai le café en haut du placard, ce qui fit remonter un peu ma robe. — Allez-y, servez-vous, dis-je en pointant la tarte aux pommes du menton. J’avais tellement envie de le mettre dans l’ambiance en mettant un peu de musique, mais lorsque je vins m’assoir en face de lui, il était clair que c’était inutile. Son regard avait déjà changé, sa respiration était plus appuyée. — Je pourrais venir vous aider, dis-je. La peinture, les pinceaux, c’est mon truc. Il doutait. Il n'était toujours pas sûr de savoir ce que j’attendais de lui, et j’adorais ça. Il essayait de percer le mystère sur mon visage. De l’index, il poussa un bout de la tarte dans sa bouche, rendant le geste suggestif peut-être inconsciemment, puis il se mit à mâcher, me fixant droit dans les yeux. — Délicieuse, dit-il. —Dîtes-le moi encore. Il haussa les sourcils. — Que votre tarte est délicieuse ? — Non. Dîtes juste « délicieuse », de la même façon. La cafetière se mit à chanter. Je mis fin à ce petit moment d’égarement en me levant pour éteindre le feu. Je récupérai des tasses sur les étagères en me cambrant un peu plus que la normale quand je sentis ses mains m’agripper les fesses d’une poigne ferme. — Délicieuse… Il me pressa contre le comptoir. Ses mains remontèrent ma robe au-dessus de mes hanches et il baissa ma culotte d’un mouvement vif. — C’est ça que tu veux ? murmura-t-il à mon oreille. Il avait l’air tellement inoffensif jusqu’à présent que sa soudaine ardeur et son souffle chaud dans ma nuque m’enflammèrent aussitôt. Il passa une main sur mes fesses nues, puis entre mes cuisses. — Ça t’excite, on dirait. Il m’embrassa le cou, tout en faisant glisser ses doigts en moi, me prenant comme une boule de bowling. Si j’avais su que sous ses petits airs de ne pas y toucher se cachait un fin connaisseur, j’y serais allée plus tôt. — T’es bien silencieuse tout à coup, Maxine. Il susurra mon nom dans mon oreille. L’excitation me rendit fébrile. Je versai le café en en foutant partout puis lui tendis une tasse par-dessus mon épaule. — Café ? — Tu veux jouer, hein ? Ses doigts me fouillaient si délicieusement qu’il m’extirpa une plainte et je manquai de lâcher la tasse. — Oh oui, jouez avec moi… Il retira sa main puis fit glisser ma robe par le haut. Je me retrouvai complètement nue dans ma cuisine avec un inconnu finalement très entreprenant. Il me retourna face à lui et descendit les yeux sur mon corps. Un frisson parcouru mon dos. Il se pencha et me lécha amoureusement les seins. Je pris son visage entre mes mains, passai mes doigts dans ses cheveux, le ramenai à moi. Il leva les yeux dans ma direction. Je le pressai alors de descendre faire de même, plus bas. Il s’accroupit devant moi, soulevant une de mes jambes pour la faire retomber sur son épaule. Le voilà le nez dans mes affaires, à me donner le tournis. Il attrapa mes fesses et pressa mon corps contre son visage pour me dévorer plus vicieusement encore. J’ondulai sur sa bouche. Il décida d’y rajouter un doigt baladeur, histoire de bien me faire comprendre qu’il était là pour moi. — C’est quoi déjà, ton prénom ? dis-je entre deux souffles. Il ne répondit pas, trop occupé à la tâche. Son doigt vint me titiller au bon endroit et je sentis la chaleur monter. Lui aussi certainement, car il s’arrêta net. — Par terre ! dit-il. Sur le ventre. J’étais tellement impatiente de jouir que je ne fis pas d’histoire et me plaçai aussitôt contre le carrelage froid. Je lançai un regard dans mon dos, alors qu’il sortait une érection prometteuse de son bermuda. Je ne résistai pas à y mettre la main. — Oh putain, oui ! dit-il. Branle-moi ! Je me retournai et commençai à faire aller et venir ma main sur lui. Le voir se perdre dans son plaisir au-dessus de moi et sentir sa queue si tentante sous mes doigts firent hurler mon ventre de vices. Je me remis face contre terre, en continuant à le masturber. — Viens…, lui dis-je. Il me fit languir un instant, puis je sentis un liquide chaud entre mes jambes. Il était en train de verser du café entre mes fesses. La sensation était à la fois surprenante et bienvenue. Il trempa deux doigts dans le café, les introduit brièvement dans mon sexe puis les lécha. Je me laissai faire, tremblante d’anticipation. Puis il attrapa le lait et vint le verser de la même façon. Le froid à l’entrée de mon sexe me donna encore plus envie de son foutre. — Viens, lui suppliai-je. Il se coucha sur moi et releva une de mes jambes pour me pénétrer profondément. Sentir sa chair me remplir aurait déjà pu me délivrer. Il se mit à remuer les hanches et les bruit salaces de nos corps qui s’emboitent et du liquide au sol me donnèrent une envie furieuse de gémir son nom. Mais comment s’appelait-il déjà ? Merde… Je ne pus m’empêcher de gueuler un « baise-moi ! », un « traite-moi de salope ! » et autre « dis-moi que je suis ta petite putain ! ». Il répondit à tous mes vices, s’autorisant même des adaptations dans le feu de l’action « ça fait combien de temps qu’on t’a pas baisée comme ça, salope ! » Il passa sa main sous mon corps pour chercher mon clitoris du bout des doigts, comme si avec tout ça j’en avais encore besoin pour venir, et il fit partir ma machine comme s’il venait d’appuyer sur un bouton. Dès qu’il entendit ma voix déformée par l’orgasme gémissant un « oui » à n’en plus finir, il remua de plus belle et gueula son plaisir à son tour en ponctuant son éjaculation de coups de reins appuyés. Il s’affala sur moi, à bout de souffle. La queue tressautant encore dans mon sexe il dit : — Gabriel, c’est Gabriel, mon prénom. © Tous droits réservés - Charlie M.P. Il est assis en face à moi, à une petite table d’un bar lounge. Il me dit que ses enfants sont presque adultes à présent, alors que je bloque sur ses cheveux grisonnants en repensant à tout ce que l’on s’était dit, à tout ce que l’on voulait se faire de bestial sans jamais être passés à l’action. Ce n’était pas l’envie qui manquait à l’époque, mais nous étions tous les deux déjà pris. Ses yeux bleu-foncés, en amandes, me déshabillent à nouveau et provoquent la même sensation au fond de mon jean qu’une décennie plus tôt.
— Tant de choses… Je suis mariée maintenant, tu sais ? — Oui, on m’a dit… Quand je lui demande comment va sa femme, il utilise un joker. Ça m’arrange un peu qu’il ne réponde pas à ma courtoisie. — Il m’arrive de penser à toi de temps en temps, répond-il. Une fois, il m’avait avoué s’être masturbé aussitôt en rentrant du boulot, après une de nos conversations. Elle l’avait tellement tendu qu’il avait dû faire sa petite affaire dans sa voiture, au fond de son garage. Un peu transpirant, la tête remplie de vices, haletant, avide de délivrance alors que sa main va et vient à toute vitesse sur sa queue... Si penser à tout ça quand je me touche veut dire que je pense à lui, alors je pense à lui de temps en temps moi aussi. — Tu te souviens, dit-il, quand je t’ai ramenée chez toi après le pot de départ de Paul ? — Oui, pourquoi ? — Sur la route, tu m’avais dit que ton mec était en déplacement ce jour-là. Je me suis toujours demandé si c’était une invitation dont je n’ai pas profité. La chaleur me monte aux joues. — Je ne sais pas quoi te dire, dis-je, je ne me souviens pas. Un regard malicieux illumine son visage. Il attrape ma main sous la table. Il ne m’avait jamais pris la main. On ne s’est jamais touchés, ni même effleurés lui et moi, alors sentir sa main sur la mienne, la chaleur de sa peau, me trouble. — Je déteste ce sentiment d’inachevé… — Peut-être que je suis meilleure dans tes fantasmes, tu sais ! — Je ne saurais jamais. Il plante ses yeux dans les miens et recommence : — Pas vrai ? Je ne saurais jamais ? Il tire alors un peu sur mon bras et place ma main sur son entrejambe. Mes doigts sentent une massive érection sous le tissu de son pantalon. Putain. Ce sexe sous mes doigts veut rentrer chez moi. Mon ventre se tord de désir. Et merde. J’hausse les épaules, je lui fais la moue de « Prends la décision pour nous deux, moi je peux pas » Il me regarde maintenant sérieusement, genre l’heure est grave. Il se lève en cachant sa bosse sous son manteau et me tend la main pour m’aider à me lever. Main qu’il ne lâche pas et qu’il tire derrière lui alors qu’il nous emmène comme si de rien en direction des toilettes pour hommes. Il passe la tête pour voir si quelqu’un est là, un mec sort, nous regarde en passant. Ce mec sait ce qui se trame, il peut voir la culpabilité sur mon visage, nul doute. Nous rentrons dans l’une des cabines et nous nous retrouvons face à face. La respiration rapide, nous nous observons une seconde, comme pour nous laisser le temps de renoncer mais nous cédons en mêlant nos langues affamées. Alors c’est ça que ça fait de l’embrasser ! Ce n’est pas ce que j’avais imaginé, c’est plus obscène encore. Je veux qu’il me prenne. Sa main déboutonne mon jean et le descend juste assez pour s’introduire dans mes dessous. Bordel ! Ses doigts sont déjà là. Je suis tellement excitée qu’il m’en faudra peu pour en finir. J’ouvre sa braguette et vais chercher sa queue dans son boxer. Sa respiration impatiente m’excite. J’aimerais prendre le temps de faire les choses bien et de le mettre dans ma bouche mais là, tout de suite, je n’ai qu’une envie c’est de sentir sa chair taper au fond de moi. Je descends mon jean un peu plus pour pouvoir écarter les jambes, le ramène à moi et le supplie de me baiser. Son gland pointe à l’entrée de mon sexe. J’aurais pu tout arrêter, lui dire qu’on en reste là, qu’on est en train de faire une grosse connerie et que l’on va regretter, mais j’ai pris son érection dans ma main, j’ai relevé une jambe et je me suis empalée sur lui. Il a geint son plaisir. Il a replanté sa langue dans ma bouche et a commencé à remuer au fond de moi. Ses va-et-vients font frotter sa braguette sur mon clitoris. Je ne sais pas si c’est voulu mais il va me faire jouir en moins de deux. Il se vantait d’être bon, je le croyais à moitié, j’aime les preuves. Les preuves sont là : dans ce mouvement appuyé, presque lent, qu’il fait avec ses hanches. L’exquise sensation se fait sentir au creux de mon ventre, elle arrive, elle vient, mes jambes me tiennent à peine. Je ne me retiens même pas de jouir, j’ai envie qu’il sache qu’il me rend dingue. Il me regarde fiévreux alors que mon sexe se referme sur lui en spasmes incontrôlables. Il continue ses mouvements jusqu’à ce que mon orgasme s’épuise. Quand j’ouvre les yeux à nouveau, il semble décidé à en finir lui aussi. Le rythme s’accélère, son regard devient noir. « Viens dans ma bouche. » ai-je juste le temps de murmurer avant qu’il ne perde la raison et décharge en saccades dans mon corps. Voilà ce à quoi j’ai pensé ce matin, alors que j’avais juste fait un rêve bateau à son propos. Mon subconscient voulait que je pense à T. cette nuit. Des années que nous n’avons pas parlé. Il ne sait même pas qu’il a inspiré un personnage de livre érotique. Un jour, je lui dirai peut-être… © Tous droits réservés - Charlie M.P. « Digicode : 8941. Appt 302. Montez quand vous êtes prête, la porte sera ouverte. La salle de bain est à gauche, faites-y un stop puis entrez dans la chambre. »
Je relis les instructions, la boule au ventre. Est-ce de l’excitation ou de la peur ? Mon chemisier en tremble. Julie m’avait parlé de ce type. Mais Julie, c’est Julie. Je pense connaître ses goûts en matière de cul mais s’est-elle complètement livrée à moi toutes ces années ? « Il m’a fait jouir comme jamais un homme ne m’a fait jouir » m’avait-elle dit une main sur le cœur. Forcément, ça donnait envie. Au café, elle me racontait son expérience. Lisant l’envie dans mes yeux, elle me donnait le numéro du type en question sans même que je lui demande. « Dis-lui juste que tu viens de ma part s’il accepte. Ça fait un moment qu’il m’ignore, le salaud. » Elle ne le sait pas mais je l’admire. J’envie sa liberté, la nonchalance avec laquelle elle me parle de ses orgasmes. Mis à part le changement de positions et de partenaires, ma vie sexuelle est plutôt plan-plan à côté de la sienne. C’est pour ça que, me trouvant devant l’immeuble avec beaucoup trop d’avance, et relisant le message envoyé un jour plus tôt, je me demande si faire marche arrière n’est pas plus judicieux. « Tu n’as qu’une vie » me répété-je intérieurement pour me donner un peu de courage. Ça va bien pendant une seconde ou deux et puis un trac monstrueux reprend le dessus la seconde suivante. — Vous attendez quelqu’un ? Vous voulez que je vous ouvre ? dit un jeune homme en me voyant plantée là. Je le remercie en répondant par la négative. Il tape le code et je le regarde s’engouffrer dans le hall. J’envoie un message à Julie avec l’espoir qu’elle me dise d’abandonner l’affaire. Mais elle n’en fait rien. Elle vit mon expérience par procuration depuis une semaine et compte sur moi pour ramener des anecdotes croustillantes. Qu’est-ce qui a bien pu lui plaire chez moi pour qu’il dise oui ? Il n’avait reçu qu’une photo de moi en pied, toute habillée, le visage flouté. On avait échangé très peu, juste assez pour se dire qu’il était préférable de ne rien savoir l’un de l’autre, et pour convenir des choses qui resteraient hors menu. L’heure va finir par passer à force de cogiter. Et plus le temps passe plus je me trouve des excuses. Allez, fais-le ! Fais-toi vibrer au moins une fois dans ta vie, BORDEL ! Mes doigts appuient sur les numéros, le buzzer buzze, je pousse la porte. La cour toute en pierre m’impressionne avec ce lierre qui grimpe aux murs. Je trouve l’escalier et monte une marche après l’autre, comme si je me montais à l’échafaud. « Il est adorable, tu verras, n’aie pas peur ma chérie ! Prends un pied monstre pour moi. » m’envoie Julie juste à temps. C’est con mais son petit message et une grande respiration suffisent à me mettre sur la voie du désir. J’arrive devant le numéro indiqué, je frappe à la porte et une voix me dit d’entrer. Je rentre chez un inconnu et je m’apprête à lui donner mon corps sans retenue. Je suis complètement folle ou pas ? « Il est adorable, tu verras ». Je trouve la salle de bain à gauche, ou un magnifique masque vénitien rouge m’attend, ainsi qu’un verre de vin, un petit chocolat et une note manuscrite « Bienvenue. Mettez-vous à l’aise. Soyez sage et je le serai aussi pour cette première. Ne vous inquiétez pas. » Le masque couvre la partie haute de mon visage. Je me déshabille pour ne garder que mes bas et mes dessous blancs. Je me suis dit qu’il devait en voir pas mal, du noir. Le reflet me plait, j’espère qu’il lui plaira aussi. J’espère ne pas le décevoir. Mes seins pointent déjà sous la dentelle. Je pousse la porte et balaye la pièce des yeux. Il est assis sur une chaise, dans un coin, dans la pénombre. Un simple matelas trône au milieu. « Approchez, que je vous vois mieux » dit-il. Sa voix passe dans mes oreilles et voyage jusqu’au fond de ma lingerie. Je fais un pas en avant. Il se penche et son masque doré, accentué d’un long nez droit, apparait dans la lumière. Il se lève et s’approche de moi, torse nu, en boxer. Il s’arrête à un mètre dans un silence complet. Je lève les yeux et j’aperçois les siens derrière le masque. C’est lui ? C’est le mec que j’ai croisé en bas ? Il fait glisser délicatement ses doigts le long de ma clavicule, entre mes seins, jusqu’à mon nombril. Un frisson parcoure ma colonne vertébrale et m’arrache un soupir. Puis il prend mon cou entre ses mains. — Pourquoi venez-vous ici ? Avez-vous perdu la raison ? Il serre un peu, doucement, juste pour me faire comprendre qu’il pourrait serrer plus fort s’il le souhaitait. Se yeux deviennent noirs, avides. Son regard dur à soutenir. Il tourne autour de moi comme un chasseur tourne autour de sa proie, colle son bassin dans mon dos et se balance doucement de gauche à droite. Son érection contre mes reins et son souffle chaud dans ma nuque provoquent mon bas-ventre. Il bascule ma tête en arrière et vient fourrer sa langue dans ma bouche. Des fourmis de plaisir prennent mon crâne d’assaut tellement sa façon perverse de m’embrasser m’excite. Il passe une main impatiente sous l’élastique de ma culotte pour vérifier si son petit jeu me plait. — Good girl, dit-il en constatant mon état. Il arrête tout et retourne s’asseoir sur sa chaise. — Venez vous mettre en face de moi, ordonne-t-il. Dans un silence troublant, je m’exécute. Il libère alors son sexe de son boxer et le mien se met subitement à pulser son envie de l’avoir en moi. — Retirez votre culotte. Écartez les jambes. Et touchez vous. Le ton qu’il emploie fait vraiment son petit effet, et le masque arrange bien ma pudeur habituelle car voilà que je me couche sur le dos, face à lui, le sexe offert, passant les mains entre mes cuisses. — Faites-vous jouir. Mes doigts s’aventurent dans mon corps, mais me savoir observée et le voir se branler devant moi pourraient me faire venir sans leur aide. Je ne veux pas en finir seule mais une vague de chaleur vient m’envelopper et un doux pincement dans mon ventre se pointe. Il m’attrape alors les mains et les place au-dessus de ma tête, m’arrêtant en pleine montée. — Mais j’étais sur le point de venir ! dis-je. N’était-ce pas ce… Il me pénètre d’un seul coup et me pilonne sèchement. Je réalise qu’un inconnu s’est introduit dans ma chair et en use pour se faire du bien. Que l’on m’utilise de la sorte me plait énormément. Je visualise les aller-venues de sexe dans mon corps. La vague revient... — À quatre pattes ! Il va me rendre folle. Je me retourne. Il en profite pour dégrafer mon soutien-gorge et sortir mes seins de leur cage. Et puis plus rien. Je n’ose pas bouger, il ne bouge pas non plus, il me regarde agoniser. En attente de sa queue, de ses doigts, d’un toucher quelconque. Mais c’est sa langue que je sens en premier. Il me penche en avant pour en profiter pleinement. Il me mange. Il me dévore. Je n’ose plus rien faire de peur qu’il s’arrête en plein élan. Et je pense à Julie. Et je gueule intérieurement « Putain Julie, merci ! » alors qu’il rajoute des doigts à ce délicieux moment. Il joue avec moi comme s’il me connaissait par cœur. Mes muscles commencent à le mordre et c’est le moment qu’il choisit pour me pénétrer à nouveau. Il attrape mes bras dans mon dos pour me donner des coups bien profonds et m’ôte un cri. — Petite salope ! C’est ça que t’es venue chercher ? Sa petite phrase me fait prendre conscience de ma position et maintenant j’ai vraiment envie qu’il me défonce. J’ai chaud, je boue, je sens que sa vient. Ça va être explosif. Le rythme régulier de son corps dans le mien déclenche des spasmes en cascade, de plus en plus violents. Mon sexe se referme sur lui de façon incontrôlable. Il m’extirpe une longue plainte qui me fait presque peur, alors qu’il vient à son tour dans un râle féroce. Je retire mon masque et m’observe dans le miroir. « T’es une petite chienne en fait » me dit-je à moi-même. Je me rhabille et sors de l’appartement, lui laissant un petit mot à mon tour, histoire de ne pas en rester là. © Tous droits réservés - Charlie M.P. « C’est si étrange de vous voir en vrai. »
C’est tout ce que je trouve à dire en approchant doucement vers lui, avant même qu’une salutation ne soit lancée. Il arrive les mains dans les poches de son long manteau, un sourire discret aux lèvres. Le trac que j’avais avant qu’il n’apparaisse ne disparait pas, au contraire. Je me lance dans la gueule du loup, la bague au doigt. Alors qu’il se penche sur moi pour me faire la bise, sa main se pose sur mon épaule. Cette main, celle qu’il m’a dit cent fois qu’il glisserait dans mes dessous, la voilà sur moi. Elle a un certain poids. « On y va ? » dit-il. Le vent hivernal ramène son parfum jusqu’à mes narines. Une odeur bien fraiche, un truc marin, des notes de bois de (on s’en fout) qui fait déjà fourmiller mon ventre. Il presse sa main doucement dans mon dos et nous voilà vite dans la rue où se trouve le restaurant. Je crève de froid. C’est pour ses beaux yeux que l’air glace mes jambes en passant à travers le nylon de mes collants. Mettre des collants, je ne le fais que pour les grandes occasions. Et j’espère bien que s’en est une et qu’il apprécie le geste. Il me regarde du coin de l’œil et - voyant que je l’ai remarqué - me lance un « Vous êtes toute jolie ! ». Et j’en rougis. Merde. Histoire de lui montrer que j’ai la situation en main, je m’autorise à lui prendre le bras alors que nous passons la porte ensemble. Ça l’amuse. La serveuse, une grande nana longiligne au tracé d’eyeliner parfait le reconnait et nous demande de la suivre. Elle nous embarque au bout du restaurant et nous invite à nous asseoir dans le dernier box. Il la remercie et je peux sentir dans leurs regards qu’il s’est déjà passé un truc entre eux. « On est sur votre terrain, là, je me trompe ? » dis-je en posant mon sac à côté de moi. Il frotte ses mains et souffle dedans pour les réchauffer. Il ne répond rien, il se contente d’un clin d’œil coquin qui déclenche tout un tas d’envies. Ses yeux se baladent ouvertement sur moi. Ce gars-là a tellement l’habitude qu’on lui cède que j’ai envie de le faire languir un peu… Je m’apprête à lancer un sujet mais il place la main devant lui comme pour me dire gentiment de patienter. « Je vous ai dit que vous étiez jolie. Je corrige. Vous êtes bandante. » Comme il me laisse sans voix, il se lève. « Je peux ? » dit-il sans attendre de réponse en s’asseyant à côté de moi. « J’ai envie de vous emmener loin. » murmure-t-il à mon oreille. Son souffle chaud dans mon cou provoque ma chair. Il remonte sa main tout doucement le long de ma cuisse, guettant mes réactions. Je ne lui donne rien, même si j’en ai déjà des frissons. Il ne lui a fallu que deux minuscules minutes pour me chauffer. Et il le sait. Un coup d’œil furtif sur son entrejambe me fait dire qu’il lui en faut un peu plus de son côté. J’attrape sa main pour la placer sous ma jupe, entre mes cuisses, et le défie du regard. « Je ne serais à vous que si vous arrivez à compter jusqu’à 30 sans bouger » Il pouffe discrètement. « 1…2… » Son regard plonge dans mon décolleté puis revient jusqu’à ma bouche. « 3… 4… » Ses doigts bougent déjà. L’enfoiré. Il tire sur mon collant et le perce pour introduire un doigt sous la seule barrière qui demeure entre ma peau et la sienne. Il me fixe, n’en loupe rien. Il cherche à savoir si je me laisse vraiment faire. « 5…6… » Son doigt se fraye un chemin sous le tissu et trouve ma fente. « Petite menteuse, dit-il tout bas, je n’ai pas besoin d’aller jusqu’à 30 du tout ! » Mes yeux trouvent les siens. Son regard plein de vices me surplombe, il introduit son doigt entre mes lèvres et ma tête se met à tourner. Voilà, il est chez moi. Après tous ces mois, c’est presque irréel. J’ai envie qu’il en mette plus. Le sang me monte aux joues. « Je pourrais vous faire venir juste comme ça, je le sens bien, mais je n’en ferai rien » Je fais non de la tête. « Vous ne me croyez pas ? » « Si, mais je n’ai pas envie de venir tout de suite, pas comme ça. » « Dites-moi tout » dit-il en écartant le trou dans le collant et en y passant le pouce. Il trouve mon clitoris et s’amuse à l’effleurer puis à le caresser lascivement tour à tour. Il me fait sursauter et crever d’envie la seconde qui suit. Il va me rendre complètement cinglée. « J’écoute » dit-il. Entre deux souffles courts, je lui glisse « Allons ailleurs… » Et comme il a l’air bien décidé à me faire mariner, je le supplie « J’ai une furieuse envie de vous sentir au fond de moi, tout de suite ! » Il prend pitié. Il laisse un billet sur la table et nous voilà de retour dans le froid. « Je connais un hôtel pas loin… » dit-il. Il ne comprend pas que je ne peux pas attendre. Je lui prends la main et le tire dans la ruelle d’à côté, que seule la lune éclaire. Nous nous engouffrons dans un hall d’entrée et je le tire contre moi. Il me pousse contre le mur, attrape mon visage entre ses mains et me vole un souffle en me dévorant la bouche. Sa langue se mêle à la mienne de façon lubrique. Je le presse de mes mains sur ses fesses de rapprocher son corps du mien. Sentir son érection me rend plus impatiente encore. Je veux qu’il fouille mon corps avec. Je descends sa fermeture éclair comme je peux, en complète apnée libidineuse. Mes muscles crient leur désir de le sentir et le serrer de l’intérieur. Je sors son sexe de son caleçon. Il est tendu vers le ciel. Ma main passe plus bas pour libérer le reste, tout aussi ferme. Son visage se perd entre mes seins. « Pitié, prenez-moi » Son regard devient noir, il me retourne d’un seul coup, descend mes collants avec le reste et soulève ma jupe. « C’est ça que vous voulez ? Vous faire prendre dans des allers sombres ? » Je lui tends les fesses comme réponse et gémit mon impatience. « Mauvaise fille » dit-il en attrapant ma nuque d’une main. De l’autre il descend le long de mon dos et caresse ma peau à nue avant de la claquer. Une douleur cinglante arrive en décaler. On ne m’a jamais fessée, et je trouve ça un peu étrange, mais il se met à gémir et ça m’excite terriblement. Il y retourne, puis me tire contre lui par le cou et se met à gémir dans mon oreille qu’il va me baiser. L’anticipation se mêle à l’envie délicieusement. Il me pénètre sans même user de ses mains, d’un seul coup jusqu’à la garde tellement il m’a chauffée. Il ressort doucement pour mieux rentrer et commence à me pilonner contre le mur furieusement. Je m’apprête à toucher mon clitoris mais il m’attrape la main et ne me la rend pas. C’est lui qui veut y mettre les doigts. Il veut avoir tout le contrôle. Et l’entendre geindre me plait tellement que je le laisse faire. Ses bourses tapent violemment contre moi et j’adore ça. Il me penche un peu plus en avant. Il veut profiter de la vue. Il trouve l’entrée de mon cul et y passe le bout du pouce. Bon dieu ! Je ne vais pas tenir très longtemps. Il me pénètre de son pouce en entier et je sens mes muscles se contracter. Je n’ai pas envie de venir si vite mais je n’ai pas envie qu’il arrête non plus. Alors je ne dis rien mais je sens l’orgasme monter doucement, et je ne peux m’empêcher de lâcher quelques gémissements. Je pensais qu’il arrêterait tout mais il est perdu dans son plaisir lui aussi. Mon ventre se tord, une chaleur exquise irradie mes tripes et remontent en saccades jusqu’en haut de mon crâne. Il vient me chercher si loin que je me rattrape au mur pour ne pas tomber. Mon sexe se resserre sur lui, en spasmes monstrueux. « Donnez-moi tout ! » arrivé-je à peine à formuler alors que mon ouïe se perd. Il me donne de sérieux derniers coup de reins et j’entends un râle qui m’emmènent encore plus loin. Il s’épuise contre moi et nous restons comme ça collés l’un à l’autre le temps de reprendre notre souffle, alors que son sperme se met à couler le long de ce qu’il reste de mes collants. © Tous droits réservés - Charlie M.P. |